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ce grand et noble compositeur. J’ai vu,
dans le Musée, des toiles de lui qui ont be-
soin d’une restauration urgente. Si on a
égard à la recommandation que je fais, il
faudrait prendre un restaurateur plus adroit
que réellement artiste ; celui-ci a générale-
ment une tendance à créer plus qu’à se
courber à la volonté de celui qu’il a à re-
toucher. Quellin est un Flamand auquel on
ne rend pas la justice qui lui est due, mais
je crois bien qu’il aura son tour comme tous
les autres.

Beaucoup de tableaux ont des cadres
neufs tout remplis de tons frais et^de rayons
d’or vif et brunis qui tuent les finesses du
ton du tableau. Chez nous (St.Pétersbourg)
les amateurs emploient avec succès l’or mat
et frotté de gris, de vert ou d’ocrebrun, de
façon à imiter l’or vieilli. Ces encadrements
sont très beaux, je vous assure, et surtout
très harmoniques, plus que ceux en noir
qui rendent les tableaux ou trop lourds ou
trop durs.

Sur beaucoup de tableaux j’ai remarqué
le chanci. Pourquoi ne pas avoir frotté la
toile ou le panneau avec une fine soie à la
subite apparition des premières traces de
chanci? J’ai le regret de dire qu’aujourd’hui
c’est presque trop tard.

11 y a dans le Musée, au milieu, un grand
poêle, très nuisible, il serait bon de le faire
disparaître,car,à la longue,c’est lui qui ferait
disparaître les teintes fines et délicates de
tous les tableaux qui sont à l’entour.

Je n’ai pas une très grande foi dans les
gothiques du Musée d’Anvers. Je veux dire
qu’ils sont donnés à des auteurs que je ne
crois pas toujours les véritables.Cesont,pour
beaucoup,des choses dignes d’intérêt,mais le
désir de les baptiser absolument,a fait com-
mettre, selon moi, des erreurs qui me sem-
blent remonter à une époque où on était
moins versé ■ que de nos jours dans la con-
naissance des vieux artistes.

J’ai trouvé qu’il y a un manque total
d’ordre dans le Musée. Le gardien m’a dit
que c’était à cause du local qui est trop pe-
tit. Est-il possible qu’un municipe comme
celui d’Anvers ne songe pas qu’il est peu
digne à lui de montrer aux étrangers le peu
de cas qu’il fait des trésors qui sont à
lui ?

J’ai eu un grand plaisir à visiter votre
Musée, mais en même temps du chagrin
de voir qu’il n’était pas traité et soigné
comme il le mérite.

Je suis, etc. Cte d’îsl***.

CATALOGUE RAISONNÉ

DE LIVRES ET TRAVAUX D’aRT PROPRES A ÊTRE
DONNES^EN PRIX AUX ELEVES DES ACADEMIES

et des Écoles de dessin.

(Suite. —Voir page 41.) (1)

Ingres, sa vie et ses ouvrages, par M. Char-
les Blanc, membre de l’Institut. Avec un
portrait du maître gravé par Flameng et douze
gravures sur acier par MM. tlenriquel-Dupont,
de L’Institut, Dien, Dubochet, Flameng, Gaillard,
Gaucherel, Ilaussoulier et Rosette. Un fac-similé
d'autographe et une gravure sur bois d’apres le
buste d’Ingres, par Bonnassieux, de l'Institut.
1. vol. gr. in-8°. Paris. Ve J.Renouard, Editeur;
Ethiou-Pérou, Birectear-Gérant, 6, rue de Tour-
non. 1870. Prix : 25 fr.

Beau livre et bon ouvrage, écrit dans ce
style ample et élégant qui caractérise M.
Ch. Blanc. La grande peinture y est noble-
ment posée et franchement débattue. C’est
ainsi que l’auteur confesse avec une rare
indépendance d’appréciation que le grand
art n’est pas possible à Paris, la ville la
moins libre du monde, et que, sans l’école
de Borne, il n’y aurait en France que des
peintres de genre. Ce livre peut être donné
en prix aux classes supérieures, car il con-
fine en maints endroits à la rhétorique de
l’art, et, sous ce rapport, il demande des
intelligences déjà ouvertes. Comme livre
de luxe , il réunit à l’enseignement la
beauté. Ingres est un des artistes français
qui perdent le moins à être reproduits, car
chez lui le génie est dans la forme, qu’il a
comprise et rendue avec une suavité ra-
phaelesque. Les graveurs l’ont interprété
adroitement,finement,ainsi que nous l’avons
déjà fait remarquer lors du compte rendu
que nous avons publié ici. Sous ce rapport
aussi, les jeunes lecteurs auxquels ce volu-
me écherra, auront de beaux exemples
sous les yeux, car toutes les gravures sont
d’une très belle exécution et d’un choix de
sujets d’autant plus heureux qu’il fait con-
naitre le maître sous toutes ses faces.

Histoire de l’art Plastique (en Allemand) par
le Dr IV’. Lübke. 1 vol. in-8U de 831 pp. avec'ATI
gravures sur bois reproduisant les plus beaux
types de la statuaire ancienne et moderne. Deu-
xième édition augmentée. Leipzig. E.A .Seemann.
1870. Prix 24 francs.

Livre populaire et qui mérite de voir sa
popularité grandir chez nous; indispensable
à toute personne qui pratique, aime ou
étudie la statuaire. Il n’est pas rigoureuse-
ment nécessaire de connaître l’allemand
pour apprécier et comprendre ce livre qui
s’impose, en quelque sorte, aux yeux avant
de s’imposer à l’esprit ; en effet,tous les types

(i) Nous croyons devoir prévenir nos lecteurs
que notre Catalogue raisonné comprendra une
série d'articles assez longue que nous publierons
par fragments de peu d’étendue.

connus de la statuaire ancienne et moderne
y sont figurés par un dessin sobre, suffi-
sant et presque toujours correct, et c’est là,
nous semble-t-il, le point capital d’une
publication de l’espèce. Il va sans dire qu’il
y aurait double avantage à lire l’œuvre dans
la langue qu’elle parle et qui appuie élo-
quemment les échantillons produits, mais,
nous le répétons,sans craindre le moins du
monde de nuire à la valeur écrite du beau
travail de M. Lübke, c’est par la figuration
des objets qu’il doit d’abord frapper dans
l’utilisation que nous en voulons faire. La
série des gravures commence par le Maha-
mci laipur de l’Inde et finit par la Pieta de
Giovanni Dupré. Tout l’alphabet statuaire
se déroule donc chronologiquement et na-
tionalement et fournit ainsi les comparai-
sons les plus inattendues et les plus utiles.
Nous recommandons ce livre de la façon la
plus expresse à tous ceux qui veulent
encourager chez nous, comme elle a tant
besoin de l’être, l’étude et le développement
de la statuaire.

Dictionnaire des antiquités chrétiennes con-
tenant le résumé de tout ce qu’il est essentiel de
connaître sur les origines chrétiennes jusqu'au
moyen-âge exclusivement. I. Etude des mœurs et
coutumes des premiers chrétiens. II. Etude des
monuments figurés. III. Vêlements et meubles,
par M. l’abbé Marligny, ouvrage accompagné de
270 gravures. 1 vol. in-8°. Paris. L. Hachette.
1866. Prix: 15francs.

La connaissance des mœurs, coutumes
etc. des premiers chrétiens et de tout ce
qui s’y rapporte , est à coup sûr indis-
pensable à tout artiste qui a devant lui
une œuvre d’art religieuse à traiter. Nous
ne croyons pas soutenir un fait à dénier en
disant que, sous ce rapport, nos académies
et nos écoles, même les meilleures, laissent
énormément à désirer et cela en présence
de tendances qui s’affermissent de jour en
jour en faveur de la peinture monumentale.
Le Dictionnaire de Martigny est un manuel
excellent qui pourra suppléer, dans une cer-
taine mesure, à la lacune signalée. Les
notices de ce Dictionnaire sont faites dans
un moule à peu près uniforme et qui donne
à l’ensemble un caractère très rare et très
remarquable d’unité. Certaines de ces no-
tices sont de véritables monographies où
la science du savant s’allie heureusement
à un sens artistique très fin et très concret.
Somme toute, nous ne connaissons guère
de livre mieux fait pour intéresser et
instruire, tout d’abord cette jeunesse qui
porte en elle l’avenir de l’art, et, en général,
quiconque a en soi le désir de connaître.
M. Martigny est savant sans sécheresse,
didactique sans trop de brièveté, artiste
 
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