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Il s’en fut trouver le sculpteur Flaxmann,
espérant qu’il lui procurerait quelque ouvra-
ge. On sait comment ce dernier l’accueillit :
repoussé dans sa demande parce qu’il por-
tait le nom du peintre régicide dont il avait
reçu les leçons, David, sans réprésailles
envers un homme trop imbu des idées mo-
narchiques puisque ses opinions l’empê-
chaient de faire le bien, David s’en alla
frapper ailleurs et modela plus lard les
traits de John Flaxmann.

On préparait alors en Angleterre un mo-
nument commémoratif du désastre de Wa'
lerloo ; il s’agissait de trouver l’artiste au-
quel on confierait ce travail. Avertis de la
présence à Londres d’un jeune Français
sans fortune, les Membres de la Commis-
sion se présentèrent chez David et lui pro-
posèrent cette commande pour laquelle l’An-
gleterre ne devait pas marchander l’or.
David n’eut pas plus tôt connu le but de
leur visite, qu’il congédia ces hommes avec
une parole sublime de patriotisme, et, le
jour même , il vendait ses propres effets
pour revenir en France.

Son voyage n’avait duré que dix-huit
jours.

Peu après son retour, pendant celte
même année 1816, le sculpteur Roland
vint à mourir lorsque le gouvernement lui
avait fait la commande du grand Coudé. Le
maître n’étant plus, on choisit l’élève pour
exécuter cette

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(février 1828). A peine remis de sa bles-
sure, David consignait cette lâche trahison
dans ses notes manuscrites, et, bien qu’il
connût, dii-on, l’assassin, il refusait d’en
référer aux tribunaux et taisait pour jamais
le nom de son odieux adversaire. Un voya-
ge qu’il fit à Londres, et où il rencontra
Jérémie Bentham et mistress Opie, chan-
gea le cours de ses idées et nous le rendit
aussi avide de gloire que par le passé.

Il salua les journées de Juillet avec en-
thousiasme : il en attendait la réalisation
de ses plus chères espérances ; mais il
rentra promptement dans son atelier pour
n’en plus sortir.

Un an plus tard,il épousait la petite-fille
de Lareveillière-Lépeaux (1851), dans la-
quelle il retrouvait, à côté des plus beaux
dons de l’esprit et du cœur, la même foi
politique et aussi le même amour de l’An-
jou, son pays de prédilection.

Le suivrons-nous maintenant à travers
les chefs-d’œuvre sans nombre qu’il envoie
sur tous les points du globe. Les limites
de cette notice ne nous le permettent pas.
L’œuvre de David se compose de 55 statues,
150 bustes, 70 bas-reliefs, 20 statuettes,
500 médaillons et d’innombrables dessins.
Pour ne parler que de ses statues, il en a
parsemé la France et l’Europe. C’est Cuvier,
à Montbéliard ; Racine, à la Ferté-Milon ;
Corneille, à Rouen ; Bernardin de Saint-
Piprrp et Casimir Delavigne, au Havre ; la
Grecque au lombeau de Marco Bolzaris,
olonghi (Grèce); Jefferson, b Phila-
3 (États-Unis) ; Jean Barl, à Dun-
p: ; Fénelon et l’évêque Belmas, à
ai ; Talma, Philopœmen, Larrey, Foy,

, Bïcltat, à Paris ; le roi René, à Aix
ngers, etc. C’est ainsi qu’il répon-
la sublime invitation du poète des
s d'automne.

Va ! que nos villes soient remplies
De tes colosses radieux !

Qu'à jamais tu te multiplies
Dans un peuple de demi-dieux :

Fais de nos cités des Corinthes...

I nus ne pouvons apprécier comme il
I mande cet œuvre immense, jetons
] avant de terminer, un coup d’œil plus
: sur l’homme qui en fut l’auteur.

(in au n° prochain.) Henry Jouin.

<ur la partie française J. J. Guiffrey.



ALLEMAGNE.

(Correspondance particulière.)

Berlin.

Monsieur le Directeur,

me mettant à l’œuvre pour ontinuei
compte-rendu de l’exposition de l’Aca
; de Berlin, le n° 23 (1870) du Journa

des Beaux-Arts m’arrive et j’y trouve avec
plaisir, à la première page, quelques mots
sur l’ensemble de notre Exposition ; l’opi-
nion exprimée vient confirmer ce que j’ai eu
l’honneur de vous dire dans ma première
correspondance à ce sujet. Mais j’y suis
frappé, je l’avoue, d’une remarque pas trop
diplomatique dans la forme et difficile, il
me semble, à justifier dans le fond. Et
comme l’honorable auteur de la lettre publiée
en tête de votre n° 23, paraît attribuer quel-
que poids à mon jugement (que je n’ambi-
tionne que de voir sensé, libre de préjugés
et impartial) et qu’il attend de moi un avis
conforme à celui qu’il énonce, je m’empresse
d’interrompre le lil de mes dissertations et
de le suivre sur le terrain indiqué dans sa
lettre.

« Combien la statuaire est pauvrement re-
présentée! s’écrie l’auteur de M. Emile Grey-
son; à tort, je crois, soit que le mot « pauvre-
ment » se rapporte au nombre ou à la qualité
artistique des œuvres plastiques. Il n’est
point nécessaire de mentionner que les plus
célèbres statuaires de l’Allemagne — com-
me vous le prouve, dans le même n° de
votre journal, la lettre de votre correspon-
dant M. Z. de Cologne, dans son énuméra-
tion encore assez incomplète —- sont occupés
par de grands monuments à ériger dans les
différentes villes de notre patrie, et que les
sculpteurs sont encore plus dépendants que
les peintres des moyens de transport si en
désordre cette année par suite de la guerre,
pour démontrer aux initiés qu’à une expo-
sition où il y a 168 œuvres plastiques sur
1151 tableaux et dessins, soit une sur 6,75
peintures (j’omets les reproductions et l’ar-
chitecture) la statuaire n’est pas « pauvre-
ment représentée » du moins chez nous.
Car nous avons eû, par exemple, en 1868,
des œuvres plastiques (parmi lesquelles un
très grand nombre d’italiennes) au nombre
de 150 sur 828 tableaux et dessins, soit une
sur 6,57 ; et, en 1866, seulement 85 œu-
vres plastiques sur 788 peintures, soit une
sur 9,27. — Cela ne parait pas être grand’
chose, mais le nombre restreint n’a pas
empêché que la sculpture allemande, prin-
cipalement l’école de Berlin, ne soit devenue
la première de Fart moderne : j’en prends
pour témoin l’histoire artistique de notre
siècle et lesgrandes expositions universelles,
celle de Paris, en 1867, au premier chef.

Ce n’est pas le nombre qui est décisif en
matière d’art, mais la valeur intrinsèque.
Malheureusement ü n’eet pas possible d’éva-
luer aussi à cet égard l’exposition de cette
année comparativement aux précédentes, cà
raison de nombres irréprochables et indis-
 
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