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Journal des beaux-arts et de la littérature — 16.1874

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https://doi.org/10.11588/diglit.18911#0081
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— 77 —

ECOLE HOLLANDAISE.

«Je n’ai rencontré qu’au Belvédère le nom
de Jean Sustermans. Le livret ne donne pas
d’autre renseignement que celui-ci : « il tra-
vaillait à Vienne en 1650 ». Après avoir
cherché un peu partout, je n’ai trouvé sur
ce Jean Sustermans qu’une indication tout
aussi vague dans Siret, qui le classe dans
l’école allemande. Le nom cependant, s’il
est correctement écrit, indique un Flamand.
Il serait intéressant de savoir s’il existe une
parenté entre Jean Sustermans et Lambert
Sustermans, plus connu sous le nom de
Lambert Sustris, qui florissait dans les Flan-
dres cent ans plus tôt, et y a porté les
recherches élégantes et maniérées de notre
école de Fontainebleau. Un JusteSustermans
ou Suttermans a travaillé à Florence dans la
première moitié du xvne siècle. Il était élève
de Guillaume de Vos, et mourut en 1681.
11 a fait de nombreux portraits, et Van Dyck
a gravé le sien. Est-ce le même que le
Jean Sustermans dont il est ici question ?
Est-ce son frère ? Je n’en sais rien. Le tableau
suivant ne porte pas de signature qui puisse
aider à résoudre ces questions. A en juger
par le Portrait de vieille femme du Belvédère,
Jean Sustermans a été le précurseur de
Denner. Il était aussi méticuleux dans le
rendu des rides et des stries de l’épiderme,
mais moins sec cependant et observant
mieux que Denner le caractère des masses.»

Qu’il me soit permis de signaler les quel-
ques lignes que Joachim von Sandrart, dans
son Deutsch Academie cler Bau, Bild und
Mahlerey Kïtnsf g, Nurnberg, 1675 (t. II, p. 313),
consacre aux frères Sutermann. Ce rappro-
chement, je pense, ne sera pas sans intérêt.

Nous y voyons :

1° Juste Sutermann, né à Anvers. Etant
devenu un habile portraitiste, il se rendit
en Italie, où il acquit une telle perfection
que le G.-D. de Florence, dans sa résidence,
le tint en haute estime; il y lit les portraits de
tous les membres de la famille princière et
des ministres de la cour, ce qui lui valut
grand honneur et profit.

2° Un autre Sutermann, frère du précé-
dent, peignait encore, il y a peu de temps, à
la cour impériale de Vienne, beaucoup de
bons portraits,'et se distinguait particuliè-
rement dans les portraits de femme, par le
rendu de leurs atours.

3° Le 3mc frère était musicien à la cour
impériale, et était très-estimé.

Au surplus, voici le texte original de
ces notices, qui élucident singulièrement,
me semble-t-il, les questions posées par
M. L. Clément de Ris :

CLXXXIX. JüSTUS Su STEEMAN N ZU ElORENZ.

s Juslus Sutermann war ein geborlmer
Antorfer, und nach deme er ein glücklicher
Contrasàter worden, begabe er sieh nach
Italien, wo er solche perfection erreicht,
dass ihn der Gross-Herzog zu Florenz in
seiner Residenz-Stadt lieb und wèhrt ge-
halten, und die ganze Durchleuchtigste
familia, Anverwandten und Hof-Minister
durch ihn contrasàten lassen, wordurch er
grosse Ehr und Güter erlanget.

oxc. Sutermann zu Wien.

» Ein anderer Sutermann und des vorigen
Rruder, mahlte noch vor kurzer Zeit, an
dem Kàyserlichen Hof zu Wien, viele gute
Contrasate, und wusste sonders zierlich das
aufgebutzte Frauen-Zimmer vorzustellen.

Sutermann Musicus.

Der dritte Bruder war ein Musicant am
Kàyserlichen Hof, und wurde sehr hoch
gepriesen. »

Emile Tasset.

Anselme.

EXPOSITION

de la Galerie de Regent Hall, Ficcadilly.

Dans cette nouvelle galerie ouverte tout
dernièrement au public, se présentent devant
nos regards, 274 tableaux, presque tous de
l’école anglaise, parmi lesquels nous voyons
des Foster, des Frith, des Faed, des Solo-
man, des Pasmore, auxquels viennent s’ajou-
ter des Castan. des Girardot, des Koek-
koek, etc. Mais la maîtresse pièce, celle qui
attire toute l’attention à juste titre, c’est
l’immense toile de Maclise, qui n’occupe pas
moins de 400 pieds carrés et ne contient
pas moins de 500 personnages. Ce morceau
capital du célèbre artiste demande une
notice détaillée. Nous le réserverons pour
la bonne bouche.

En commençant notre examen critique
par la première page du catalogne, le sujet
qui nous arrête tout d’abord est le n° 8, une
touchante scène de Donaldson, montrant
« la Chanté de St-Vincent de Paul ». Le saint
prêtre ramasse de pauvres abandonnés : il
en a un dans ses bras. Scène pathétique,
mais lourdement brossée. — «Dolly Varden»
est une jolie fille", haute en couleur, fine de
lignes, gracieuse de formes. Le nom de
E. G. Girardot ne me surprend pas : je l’at-
tendais. — E. B. Stanley Montefibre, nous
apporte dans son no 25, un bon «Troupeau
de bestiaux», en parfait état, ce qui fait hon-
neur au pâturage où il les a mis. — Je vous
assure que je me suis senti ému en passant
devant le «Signal du Danger par le moyen
d'une plume « (Signal of Danger by Token a
Feather). Cette peinture de miss Turck est
originale et très-soignée. Elle est sentie. —
Un Watteau, quel qu’il soit, n’importe où
on le trouve, est toujours le bien-venu.
Celui-ci n’est pas, certes, des meilleurs du
gracieux maître français : mais le cachet du
génie est toujours là. Le sujet, il est presque
inutile de l’indiquer. Est-ce qu’on connaît,
en Angleterre, d’autres peintures de Watteau
que des « Fête champêtre» ? — Au no 34, nous
avons une très-bonne esquisse de F. Cons-
table : « The Loch». Le maître aussi se voit
là, dans sa- matinale toilette. Mais au n 36,
nous avons, du même grand artiste, un autre
excellent paysage : « The Vale of Dedham» :
Celui-ci n’est pas une simple esquisse. —
«La maison du garde forestier « The Game-
kèeper ’s Cottage), est agréable à voir et
plaisante à habiter, pour un habitant des
forêts. — Cette petite scène intime de
R. H. Wood«Allant à l'eau» (Going for wa-
ter), me plaît assez. J’y vois de la naïveté et
du naturel que j’ai trouvés déjà chez cet
artiste. Je cite encore de lui : « Près Coohham
sur la Tamise». — J’arrive à ce charmant
intérieur n" 62. J’assiste là à une scène bien
triste, bien douloureuse, c’est le «Départ du
conscrit». C’est touchant et beau. Signe :
E.Castan.— Non moins touchant, mais moins
beau, peut-être, triste aussi et bien doulou-
reux, j’ajouterai fort pathétique et parfaite-

ment senti, est «Le départ de l'émigrant»,
de P. F. Poole. — Voici quelque chose de
plus gai : c’est un vieux grand père, tout fier
et tout heureux, qui porte une cuillerée de
soupe à la bouche de son petit bébé. Ino.
Burr est l’auteur de cet intérieur de famille
chez de braves paysans. «Grandpapa’s Pet».

— Je ne déteste pas le «Puzzlecl», de Earl.
Cet artiste tourne bien une tête canine. —
Mais voyez cette jolie fille qui tient La
« Mandoline». Elle est bien inquiète et bien
sérieuse, cette pauvre petite: un mal la ronge.
Lequel ? C’est facile à deviner. — Je cite en
passant, «Home again», de O’Neil, et son
voisin, de Craig, «La fille aux fleurs» (The
Flower Girlj. «La Fleuriste» a un joli minois.

— Enfin, voici une œuvre superbe : pay-
sage, genre, histoire tout est là dans cette :

« Origine de la Guerre des Pwses, scène dans
Temple Gardens». Le nom de Pettie est une
garantie d’exécution soignée, de conception
hardie. Cet épisode est tiré de Henry VI,
Partie 1, Scène 4.

(La suite au prochain n°).

LES ANCIENNES AUBERGES DE
L’ANGLETERRE.
par Edwin Edwards.
la-fol. 250 Exempt, seulement.

La Grande-Bretagne est une de ces rares
contrées, qui tout en suivant le mouvement
scientifique et progressif de la civilisation
moderne, en le poussant même pour certai-
nes choses à des limites inconnues sur le
continent européen, a néanmoins conservé
plus qu’aucune autre, ses us et coutumes
caractéristiques, ses traditions et ses mœurs
locales. L’Anglais n’est pas en tout innova-
teur : il en est resté au moyen-âge pour
beaucoup de choses; pour sa religion, ses
lois rustiques, ses monuments privés, ses
habitudes villageoises. Là, il est en retard de
plusieurs siècles. Faut-il l’en louer ou l’en
blâmer? Je laisse un tel soin à d’autres
que moi. Et tout en faisant sur ce point mes
réserves, je trouve, en archéologue, que les
Anglais ont sagement agi en conservant
beauconp de ces vieux usages, de ces vieux
édifices si pittoresques, si poétiques, si
plaisants à voir, et qui disent tout à l’imagi-
nation.

En particulier, les «Anciennes Auberges»
présentent un véritable intérêt historique
et artistique, et je suis heureux de voir un
artiste, un artiste distingué comme M.Edwin
Edwards, prendre à la main son bâton de
pèlerin et sa besace au dos, ou, pour être
plus correct, plus réaliste, prendre sa char-
rette et son mulet, et courir lentement de
village en village, d’auberge en auberge,
pour y recueillir, avec les plus curieux
dessins, tout ce que l’archéologie, l’histoire,
la légende et l’art, lui fournissent de docu-
ments, et apporter tout cela devant les yeux
de l’amateur sous la forme gracieuse, su-
perbe, d’un grand in-folio de 52 feuilles de
papier japonais, d’un texte autographié au
burin, tiré à 250 exemplaires, splendides or-
nés de quelque chose comme d’une centaine
et plus de ravissantes gravures à l’eau-forte
représentant toutes les Auberges dignes
d’intérêt. Un tel travail n’est qu’un quart
d’un tout complet; il se rapporte à une
petite partie de l’Ile : la moitié de l’Est de
T Angleterre.

Assurément il faut être doué de toute la.

I
 
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