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parlé à diverses reprises du Projet Hendrickx
pour le Redressement de la Montagne de la.
Cour à Bruxelles. Les détails en sont assez
connus, mais je ne pense pas que les jour-
naux artistiques aient déjà touché cette ques-
tion. Il fallait assurément avoir une certaine
dose de courage pour entrer en lice à ce pro-
pos, car les projets sont nombreux — plus
de soixante, m’a-t-on dit — plusieurs signés
de grands noms ou datant de quelques an-
nées. M. Hendrickx a osé, et franchement,
je n’hésite pas à le féliciter de l’idée qu’il a
produite. Il serait difficile, je pense, de ré-
soudre d’une façon plus simple et plus com-
plète ce problème si ardu- posé depuis si
longtemps. Cette rue large, ce square ellip-
tique avec balustrades, groupes et candé-
labres, ces fontaines, cet hémicycle de
magasins somptueux, tout cela est grandiose.
Le développement du parcours rend la pente
praticable; celle-ci est réduite à 0m0615 pour
mètre.

Ce plan a été exposé à Bruxelles pendant
une quinzaine de jours et il a eu énormément
de succès ; il a été examiné par la plupart
des connaisseurs, on peut dire par tout ce
que Bruxelles compte d’hommes compétents.
Il a même été, paraît-il, favorablement ac-
cueilli à l’Hôtel-de-Ville. Eh bien, à part la
dépense, je n’ai pas connaissance d’aucune
objection sérieuse qui lui ait été faite. La
dépense sera considérable, cela est évident;
néanmoins on m’a assuré que si ce projet
était adopté, une société serait immédiate-
ment formée, offrant toutes les garanties
désirables, etdisposantd’un capital suffisant;
elle se mettrait de suite à l’œuvre. Je serais
heureux, quant à moi, de voir ce plan
adopté; c’est assurément la plus belle des
transformations qui aient été rêvées pour le
vieux Bruxelles. Laissons les antiquaires
gémir sur les démolitions, laissons-les dé-
plorer la disparition de leur cher Bruxelles,
de la vieille cité flamande. Les conditions de
la vie sont complètement changées, le mou-
vement des affaires exige des dispositions
différentes. Il nous faut de l’air, il nous faut
de l’espace pour circuler librement ; la moin-
dre gêne nous agace, l’encombrement nous
est insupportable. D’un autre côté, la con-
currence commerciale exige l’exhibition
des produits ; le consommateur veut être
renseigné, même du dehors, sur les mar-
chandises qui lui sont offertes : de là des
étalages spacieux et inondés de lumière. La
Montagne de la Cour est, depuis longues
années, le principal centre d’affaires de
Bruxelles; je suis d’avis que la transforma-
tion projetée aurait pour effet d’y ranimer
le commerce, celui de luxe principalement.

Je signalerai aussi une artiste-amateur qui
a fait, dans ces tout derniers temps, des pro-
grès considérables : je veux parler de Ma-
dame Pire, née Dautzenberg. Un de ses
portraits avait été admis à la dernière expo-
sition triennale; mais, trop mal placé —
au dessus de la porte d’entrée de la grande
galerie — il est peu de visiteurs qui l’auront
remarqué. Les derniers portraits de madame
Piré dénotent une transformation presque
complète ; ils se distinguent par leur mo-
delé et leur coloris; celui de M. Royer de
Behr, entre autres, est très-réussi, d’une
ressemblance frappante, plein de vie et
d’une carnation superbe.

Je viens de recevoir une nouvelle livrai-
son de l’Album archéologique de M. C. Re-
nard : Moyen-âge, lre partie. Ce cahier, qui
renferme 25 planches, continue heureuse-
ment l’œuvre commencée il y a déjà quelque
temps.Le plan est resté le même : l’exécution
en est aussi savante, aussi complète, aussi
soignée que pour les précédents.

L’auteur débute aujourd’hui par le style
byzantin (1 pl.) ; vient ensuite le roman,
architecture, ornementation, autels, tom-
beaux, etc. (8 pl ), puis l’ogival avec le mau-
resque, cloches, vaisseaux, colonnes, cha-
piteaux, fenêtres et portails,tombeaux (13 pl.).
Dans chaque partie, les spécimens sont
nombreux, choisis avec tact, groupés avec
science, partout les détails abondent, de
sorte qu’il est assez facile, même sans texte,
de se rendre compte de l’origine et du déve-
loppement de ce style si beau et si riche. —
Quatre planches sont consacrées à la sculp-
ture du iiic au xme siècle ; une planche donne
quelques types de peintures trouvées dans
les catacombes de Rome. Le cahier se ter-
mine par deux planches chromolithogra-
phiées : la première est un spécimen de
décoration mauresque — mosquée de Da-
miette; — l’autre est un fac-similé de pein-
ture murale tiré de la cathédrale de Reims.
Tympan du transept septentrional.

L’exécution matérielle est digne en tous
points des albums précédents; les deux
dernières planches me paraissent supérieures
à leurs aînées et témoignent des grands pro-
grès réalisés par l’habile et intelligent édi-
teur des ouvrages artistiques en Belgique,
M. Ch. Claesen de Liège.

En terminant, M. Renard me permettra
d’insister afin qu’il mette une bonne fois la
main à l’œuvre et qu’il complète le plus tôt
possible un ouvrage appelé à rendre d’im-
menses services à l’enseignement public.

E. J. D.

DEUX TABLEAUX

de Jean van Goyen et de A. van Ostade,
a Brunswick.

Personne n’ignore que la galerie de Bruns-
wick est riche en rares tableaux de maîtres
hollandais et que pour ce motif elle est digne
d’être mieux connue. Elle le serait encore
plus si le catalogue Blasius était fait plus
consciencieusement. Le nombre de fausses
désignations y est excessivement grand. On
y remarque entre autres beaucoup de faux
Rembrandt, tels que le Philosophe qui a été
gravé par le Zeitschrift fur bildende Kunst,
année V. P. 176 et la Mise au Tombeau
(Id. P. 340) qu’il n’est pas difficile de recon-
naître pour une copie, quand même le tableau
de Munich n’existerait pas. Le portrait de
l’homme armé, au chapeau à plumes, n. 159,
qui me paraît être de Bramer, est attribué
à G. Schalcken, dont la manière léchée
s’éloigne sensiblement de la brosse vigou-
reuse et superficielle avec laquelle ce tableau
est peint. Le portrait de Karel de Moor,
n. 160, et la Tempête de Ary de Vois, n. 726,
sont indubitablement des toiles d’Antoine
Moro et de Bellevois. Sont également incor-
rectes les désignations d7s. Van de Veldë,
pour le n. 684, Un Combat (qui me semble
être un Seb. Vranckx) et Henri de Blés,
pour le n. 416; L’adoration des Mages, une
œuvre qui trahit la main de Frans Franclcen,
dont la galerie possède un grand nombre de

belles pages. Toutes les chouettes et tous
les pinsons ne sont pas des monogrammes
de Henri de Blés et de Vinckeboons, etc.

Qu’on me permette d’insister encore tout
spécialement sur deux autres tableaux que
je prétends être de J. Van Goyen et de
A. Van Ostade. Le petit paysage, Une vue
dans les Dunes, n. 677, est indiqué comme
étant de Corneille Molenaer,un paysagiste de
la seconde moitié du xvie siècle, qu’on a
confondu avec Nicolas Molenaer, deHaarlem,
dont il y a également deux toiles sous les
n. 675 et 676. On s’est basé dans cette ap-
préciation sur un monogramme composé des
initiales entrelacées G et M accompagné du
millésime 1591. En y regardant mieux, on
s’aperçoit bien vite que ce dernier a été
ajouté après coup. L’anachronisme serait
vraiment trop fort ; en 1591 il était impos
sible de produire une toile qui nous montre
déjà l’essor que l’art hollandais n’a pris que
dans les trente premières années du xvne
siècle.

Il existe d’ailleurs une grande ressem-
blance entre cette toile et celle du n. 706,
du catalogue de Berlin, attribuée à Corneille
Molenaer. D’après moi, le paysage de Bruns-
wick est l’œuvre de Jan Van Goyen, et je
puis citer à l’appui, entre autres, le tableau
n. 66 de l’exposition privée d’anciens ta-
bleaux, à Vienne, et particulièrement le
n. 1130 de la galerie de Dresde qui porte le
monogramme de van Goyen et le millésime
de 1633, et dont la manière d’exécution, le
paysage et les figures, montre un grand
degré de parenté avec la toile de Brunswick.

L’autre tableau, le n. 571, reproduit un
groupe de trois Buveurs. On le dit d’Adrien
Brauwer, mais il nous montre toutes les
qualités de A. Van Ostade, pas tout à fait
dans la manière par laquelle ce peintre est
connu, mais dans celle qu’il adopta au début
de sa carrière. Les compositions de sa
trentième année se distinguent par un ton
clair bleuâtre, par un dessin incorrect, par
un penchant vers la caricature et par une
forte opposition de couleurs, en un mot, en
comparaison de ses œuvres d’un âge plus
mûr, on y remarque une certaine rudesse.
Les petites lignes rouges de la figure du
paysan qui regarde de face sont également
des preuves de cette composition juvénile.
Cependant je ne pense pas que la pro-
duction de Van Ostade appartienne aux pre-
mières années d’étude de ce maître; elle me
semble être de l’époque de transition de sa
40e année. La toile se distingue par une com-
position tranquille et par une certaine gran-
deur de conception de ces Buveurs, dont
celui de droite est un vrai chef d’œuvre.
J’admets facilement qu’on ait pu attribuer
cette toile à de Brauwer; l’influence de ce
dernier sur Van Ostade y est incontestable,
de même que dans ses productions d’une
autre époque, quoique cette influence ne se
fasse pas sentir comme un fruit direct de
son école.

[Traduit de W. Schmidt.)

A PROPOS DE JEAN SUSTERMANS

PEINTRE DU XVIie SIÈCLE.

La Gazette des Beaux-Arts, dans sa livrai-
son du 1er février dernier (p. 170), publie un
3mc et dernier article de M. le comte L. Clé-
ment de Ris, intitulé : Galerie du Belvédère
à Vienne, et qui débute ainsi qu’il suit :
 
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