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N° ]0.

31 Mai 1874.

Seizième Année.

JOURNAL DES BEAUX-ARTS

ET DE LA LITTÉRATURE

paraissant deux fois par mois, sous la direction de M. Ad S1RET, membre de l’Académie royale de Belgique, membre correspondant
de la Commission royale des monuments, membre de l’Institut des provinces de France, de la Société française d’Archéologie, etc.

OjS" S’ABONNE : à Anvers, chez TESSARO, éditeur; à Bruxelles, chez DECQ et
DUHENT et chez MUQUARDT; à Gand, chez HOSTE et chez ROGGHÉ ; à Liège, chez DE SOER
et chez DECQ : à Louvain, chez Ch. PEETERS ; dans les autres villes, chez tous les libraires. Pour
l’Allemagne, la Russie et l’Amérique : C. MUQUARDT. La France : V RENOUARD, Paris. Four
la Hollande : MARTINUS NYHOFF, à la Haye. — PRIX DLA-IBONTNj P::
pour toute la Belgique (port compris). Par an, 9 fr. — Etranger (port compris) : Allemagne, Angle-

terre, France, Hollande, Italie et Suisse, 12 fr. Pourries autres pays, même prix, le port en sus. —
PRIX FaAR NTXJiVlÉRO : 50 c. — RECLAMES : 50 c. la ligne. — Pour les
grandes annonces on traite à forfait. — AN^NTOJNTCICS : 40 c. la ligne. — Pour tout ce qul
regarde l’Administration ou les annonces s’adresser à l’Administration, rue du Progrès, 28, à
St-Nicolas (Flandre orientale) ou à Louvain, rue Marie-Thérèse, 22. — Il pourra être rendu compte
des ouvrages dont un exemplaire sera adressé à la rédaction.

SOMMAIRE : Belgique : M. André Van Hasselt.
■— Correspondance particulière de Bruxelles. —
Deux tableaux de J. Vau Goyen. — A propos de
de J. Sustermans. — Angleterre : Exposition de
la galerie de Regent-Hall. — Les anciennes au-
berges d’Angleterre. — Les gravures de Barlow.
— Chroniqu générale. — Périodiques illustrés. —
Annonces.

Relique.

M. ANDEÉ VAN HASSELT.

Je n’avais jamais eu avec cet écrivain que
des rapports de courtoisie, quand tout-à-
coup, sans rime niraison — peut-être un jour
saura-t-on pourquoi — M. Van Hasselt s’en
prend à moi avec une arrogance et une
légèreté que rien ne justifie.

Dans le N° du premier avril de L'Art uni-
versel, M. André Van Hasselt veut bien (ce
sont ses expressions) relever les inexacti-
tudes que j’aurais commises dans mon
Dictionnaire des peintres (2dc édition), à pro-
pos de Balthazar Herbier. Or, M. V. H. avait
mal lu ou plutôt n’avait pas lu assez, car à
la page 1053 dudit ouvrage, je dis absolu-
ment , même en citant Hl. A. Van Hasselt,
ce qu’il me reproche de n’avoir pas dit! Le
voilà donc pris en flagrant délit de négli-
gence et d’inexactitude. Je le lui fais remar-
quer dans une réponse insérée par L’Art
universel, et je lui fais en même temps con-
naître la date exacte de la mort de Balthazar
Gerbier, détail que M. V. H. ignorait et qu’il
aurait pu, comme moi, rencontrer dans
Kramm.

La révélation que je fis à M. V. H. dut lui
être pénible. Je ne pus m’empêcher de lui
rappeler à ce propos le dicton : le silence
est d’or.

M. V. H. veut bien répliquer dans le N° du
15 mai c1 de L’Art universel. Au lieu d’avouer
simplement qu’il n’avait pas lu le supplé-
ment de mon Dictionnaire, ce qui était la
conduite la plus loyale à tenir, il se montre
très gêné de son étourderie et change de
lactique. Après s’être entortillé dans une
question de dates où le spécieux domine la
bonne foi, il me renvoie le dicton : le silence
est d’or, et il m’engage à l’observer. Très
bien, mais M. V. H. voudra bien remarquer
que quand on attaque injustement les gens,
ceux-ci doivent se défendre à moins de se
renfermer dans une pusillanimité que le
langage de l’honneur flétrit d’un autre nom.

Après quoi M. V. H., stratégiste maladroit,
change de manœuvre, abandonne la ques-
lIono Principale et me reproche :

1° Une opinion que j’ai émise sur l'Homme

1 oeillet de la galerie Suermondt. — Quand

il voudra à ce sujet entrer sérieusement en
lice, je suis prêt — (1).

2° Une erreur de quelques jours à propos
de la date de naissance de Denis Calvaert,
erreur que j’ai faite en ne confrontant point
mon assertion au début de l’article avec
l’épitaphe latine de la fin.

3° Trois négligences de style que j’ai
commises dans la Biographie Nationale.

Pour ceci je pourrais très légitimement
invoquer le bénéfice de plusieurs circon-
stances atténuantes, je n’en ferai rien. Ces
négligences sont réelles, je les reconnais
et je serais heureux si je n’en avais jamais
commis d’autres. Mais, franchement, M. V.H.
n’auriez-vous pas mieux fait, ici encore, de
songer au dicton que vous savez et de ne
pas relever ces imperfections, vous qui avez
écrit, entre autres, les Récits tirés de l’Ancien
Testament, cette œuvre où les négligences
de style abondent et que les journaux du
temps ont justement et sérieusement qua-
lifiée (2)? N’avez-vous pas craint de réveiller
autour de votre nom les souvenirs amers de
Kuranda (affaire du Grenzboden),de Schnaase
(affaire du Voyage d'Albert Durer), de Wilken
et de Michaux (Les Belges aux croisades), de
Bormans (Cléonmdès), et la leçon terrible et
indignée qui vient de vous être infligée dans
la Vie champêtre par M. Grandgagnage, etc.
etc.

Vous avez tiré le premier, M. André, ne
l’oubliez pas et 11’oubliez pas non plus que,
si dans mon passé littéraire il y a eu des
faiblesses de plus d’un genre, il 11’y a du
moins pas une ligne, pas une seule," enten-
dez-vous, que j'aie empruntée à qui que ce
soit.

Adolphe Siret.

20 Mai 1874.

(Correspondance particulière.)

Bruxelles.

Je viens de voirchez le graveur Desvachez,
à Bruxelles, une des dernières épreuves du
Christ entre les larrons. Cette planche a subi
de notables changements ; comparée à celle

(1) Ne serait-elle pas de lui, la niaise plaisanterie
anonyme qui parut à ce sujet dans L’Art universel
il y a quelques mois?

(2) Voici trois phrases prises au hasard :.... gu’il
fasse cesser la grêle et les tonnerres! Ht le tonnerre,
la grêle, et la pluie cessèrent aussitôt, et il n’en tomba
plus une goutte sur la terre. Soit pour la pluie, mais
une goutte de grêle et de tonnerre !..— Ils arrivèrent
dans un grand désert qui était entièrement stérile et
inhabité... Il se s’y trouvait ni une chaumière
ni UN CHAMP. Parbleu! puisqu’il était stérile et
inhabité. — Je regarderai cette étrange vision
pourquoi ce buisson ne se consume point par le feu.

dont je vous ai parlé l’an dernier, la diffé-
rence est considérable. Mais l’autenr n’est
pas encore entièrement satisfait de son tra-
vail : il espère cependant le terminer pour
le mois de septembre prochain. Quelque
impatience que l’on ait de voir cette belle
œuvre achevée, on peut accepter avec bon-
heur cette dernière remise, dont l’échéance,
du reste, sera bien vite venue.

Une des causes principales du retard qu’a
subi cette gravure, c’est l’achèvement d’une
autre planche qui, bien que de moindres di-
mensions, n’est pas moins remarquable :
je veux parler de VAngélique d’après Ingres
(0m,147 sur 0m,275).

J’ai rarement vu de gravure mieux réussie
que cette Angélique. M. Desvachez a su s’as-
similer complètement son modèle; la pein-
ture d’Ingres revit tout entière sous le burin
élégant et souple de son interprête. Pas de
faiblesse dans cette belle page : le torse sur-
tout est d’un admirable modelé et d’une
grande chaleur de ton. Et puis, comme la
ligure se détache bien du rocher, comme
on sent la brise fraîche et légère circulant
partout. L’œuvre d’Ingres, on le sait, est
restée inachevée ou plutôt incomplète ;
M. Desvachez a su traiter le fond de manière
à ce qu’il soit impossible de deviner cette
lacune et l’ensemble forme un tout complet.
Tout dans ce corps respire bien la souffrance
physique aussi bien que la torture morale,
les terribles angoisses de l’atroce supplice :
l’attitude générale, la tête fortement rejetée
en arrière, exhalant vers le ciel une dernière
mais impuissante prière, le corps entier,
dans sa douloureuse contorsion, les bras,
les mains presque mourantes par la con-
striction du solide anneau de fer, tout con-
court à l’expression générale. Et le fond,
triste, sombre et froid, comme il s’harmo-
nise bien avec l’infortunée héroïne ! En un
mot, tout concourt à l’unité. Or, cette unité,
le graveur a su la conserver en donnant à
chaque chose, à chaque détail, le note juste,
la valeur exacte. Harmonie, modèle et co-
loris, tels sont les titres qui signalent cette
planche à l’attention des amateurs.

Nous avons été bien près de perdre
M. Desvachez : la municipalité de Valen-
ciennes lui a confié la direction de son
académie ; il reste néanmoins fixé à Bruxelles.
Félicitons-le de cette distinction, souhaitons-
lui gloire et succès sur ce nouveau théâtre.
Malgré les tracas inséparables de cette nou-
velle position, nous nous permettons de
rappeler à M. Desvachez que «succès oblige»,
nous avons quelque droit, je pense, de lui
demander qu’il n’abandonne pas entière-
ment l’atelier pour la chaire ou le pupitre.

Les journaux quotidiens ont longuement
 
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