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16 Août 1874.

Seizième Année

N° 15.

JOURNAL DES BEAUX-ARTS

ET DE LA LITTERATURE

paraissant deux fois par mois, sous la direction de M. Ad. SIRET, membre de l’Académie royale de Belgique, membre correspondant
de la Commission royale des monuments, membre de l’Institut des provinces de France, de la Société française d’Archéologie, etc.

ONT S’-AJBOJNTNTJE : à Aiwers, chez TESSAKO, éditeur; à Bruxelles, chez DECQ et j terre,France, Hollande, Italie et Suisse, 12 fr. Pour les autres pays, même prix, le port en sus. —
UCHENT et chez MUQUARDT; à Gand, chez HOSTEet chez EOGGHÉ; à Liège, chez DE SOEE |j PRIX PAE As T JM JERÔ : » c. - EECL AMES : 50 c. la ligne. — Pour les
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l'Allemagne, la Russie et l’Amérique : C. MUQUAEDT. La France : V* RENOUARD, l’aris. Pour i regarde l’Administration ou les annonces s’adresser à l’Administration, rue du Progrès, 28, à
la Hollande’ ; MARTINUS NYHOFF, à la Haye. — PRIX XT AROXXIOMirjST’Il : ' St-Nicolas (Flandre orientale) ou à Louvain, rue Marie-Thérèse, 22. —11 pourra être rendu compte

Pour toute la Belgique (port compris). Par an, 9 fr. — Etranger (port compris) : Allemagne, Angle- |: des ouvrages dont un exemplaire sera adressé à la rédaction.

SOMMAIRE ; Belgique : Exposition de Namur
(Suite et fin). — Exposition de Spa.— Biblio-
graphie. — France : Correspondance particulière.

— Angleterre : Correspondance particulière. —
Les femmes-artistes aux expositions de Londres.

— Chronique générale. — Périodiques illustrés.

•— Annonces.

Belgique.

EXPOSITION DE NAMUR,

(Suite et fin).

La palme, pour le paysage, revient à M"e
Beernaert,Environs de La Haye (18). Pays plat,
horizon profond; à gauche, colline presque
effacée; au centre, groupe d’arbres trapus,
tortueux, bien profilés ; derrière, prairie à
perte de vue; dans le fond, quelques arbres
battus parle vent. Premier plan assez détaillé,
mais restant harmonieux; la mare est limpide,
les grandes herbes tremblottantes.Exécution
serrée, couleur solide, exacte, atmosphère
douce, légèrement agitée par la brise.— Le
n° 19, l'Escaut, environs d'Anvers, est plus
chaud de tons, plein de lumière, mais le ciel
me parait peser un peu lourdement. En
somme, deux magnifiques tableaux.

Baron, Moulin de Chasse aux environs de
Bruxelles, (14). Joli, lumineux, coloré, sans
recherche ni prétention, d’une vérité de ton
et de lignes réellement frappante, exécution
large. Au premier plan, une plaine unie,
sablonneuse, plaquée de verdure; les bâti-
ments du moulin sont au second plan, à
moitié cachés dans de vieux arbres, les murs
tout ensoleillés, les toits rouges, brillants;
les arbres sont esquissés à grands traits,
Presque en simples silhouettes. •—Aux envi-
rons de Dinant, (13) est d’un aspect et d’un
faire tout différent : à droite, une entrée de
caverne, sous un rocher sombre, massif; à
gauche, quelques arbres aussi dans l’ombre,
mais derrière lesquels on aperçoit une clai-
rière gazonnée, fraîche et lumineuse. Grande
'’érité de couleur et de dessin ; le tout respire
le calme et une douce fraîcheur. — Dans les
e>ivironsd’Anvers,(1$). Les tons gris dominent,
le ciel est léger, chaud, le calme profond ;
l’ensemble produiL une heureuse impression.

Le grand paysage de Genschow, Moulin à
eau, (184) est très joli, d’une gamme un peu
sombre, mais la lumière y est heureusement
distribuée. Agauche, l’arbre séculaire cachant

presque le bâtiment, est très beau de forme
et de couleur. La lumière arrive derrière,
plaquant sur la muraille et sur l’eau bouil-
lonnante qui a passé sous la roue; son effet
sur l’eau et les pilotis est parfaitement rendu.
A droite, l’eau se calme aussitôt et coule
paisible, nacrée,brillante. Le fond, dans cette
dernière partie, est épais et contraste par sa
tonalité avec l’avant-plan. Le ciel paraît ora-
geux sans qu’on sache trop pourquoi. Le tout
est d’une très bonne facture et d’une très
belle exécution.

Le Paysage de Wester (484). réunit beau-
coup de qualités, et cependant la composition
est excessivement simple : A droite, une
prairie unie qui fuit à perte de vue, mais
dont l’herbe est grasse, drue, vigoureuse; à
gauche, quelques arbres et un ruisseau.
Cependant ce grand cadre est parfaitement
rempli, tant tout est bien en place et bien
traité.

La Fin d’un jour de novembre, de Baisch (7),
est d’une vérité frappante et vigoureusement
brossé. Au centre, un chemin boueux, mon-
tant, plaqué de blanc et de gris ; une charrette
remonte péniblement; un chasseur est der-
rière, suivi de son chien. Au second plan une
maisonnette et quelques arbres sombres,
tristes et dénudés.Les silhouettes sont justes,
l’ensemble est vrai de ton,exact d’impression.

Quinaux, Vue du Dauphiné (343), ce tableau
est loin d’être une des meilleures toiles de
l’auteur; ses principales qualités s’y retrou-
vent cependant. Site élevé, vallée étroite,
encaissée, plans distincts, ciel bien en har-
monie avec la terre. Les tons sont justes et
vigoureux. — Cette œuvre me fait penser à
Roflîaen, le Lac Lhomoncl (358), perspective
profonde, mais teintes un peu convention-
nelles. Bords de VHermeton, (300), paysage
tranquille, sobrement éclairé, mais fort de
couleur; les arbres du fond frémissent sous
la brise qui fait blanchir les saules.

DeSchampheleer.Mmèf/neeGeIEa//al,(146),
très belle page, paysage profond. A l’horizon,
la mer -écumeuse, blanchâtre; en avant, des
lagunes herbeuses. Une barque avec ses
hautes voiles sombres est là, amarrée dans
les roseaux et chargée de foin. Dans le coin
de gauche, de grands arbres qui paraissent
inachevés ; mais le reste est soigné, étudié,
fort de couleur et bien éclairé; 1 atmosphère

est légère, la brume circule partout et l’en-
semble est très harmonieux. Très beau pay-
sage ainsi que la Chute d’eau dans les Alpes,
de De Beughem, (105). Horizon élevé, cadre
resserré. Un torrent tombe en écumant sur
d’énormes blocs de rochers; les rives sont
rocailleuses, les arbres colorés et bien des-
sinés ; au second plan, des montagnes
élevées, bleuâtres; dans le fond, une mon-
tagne dresse fièrement en pleine lumière
son pic neigeux. Sur les premiers plans, une
lumière douce, tranquille; le tout est rendu
avec talent et vérité.

De Baerdemaeker, Vue prise aux bords de
la Cesse,{97). Paysagefrais et embrumé, feuil-
lage léger, presque frémissant, perspective
très jolie. Cette toile est bien dessinée, mais
d’une exécution trop méticuleuse, papillo-
tante; je demanderais, quant à moi, des
masses mieux accusées, plus consistantes.
Le groupe d’arbres de gauche est très beau.

— Le Chantier sur la Meuse (99), me plaît
moins, l’eau y est massive et les menus
détails trop abondants.

Aug. Dandoy expose de très belles choses.
Bords de la Meuse (90). A gauche, des rochers
s’atténuant vers le fond ; rive droite unie,
verdoyante. Le vert du premier plan est peu^
être quelque peu cru, mais le second plan est
beaucoup plus vrai et aussi plus solide; les
arbres gagneraient à être plus légers, mais
je ne veux pas atténuer, par ces critiques
de détail, la bonne impression que m’a
produite ce tableau : c’est bien là l’aspect de
nos rives delà Meuse; on ne peut mieux dire.
Cette toile est une œuvre de talent, une
œuvre sérieuse et qui me semble notablement
supérieure à ce que je connais de ce peintre.

— Bords de la Lesse (89), doux et frais,
solide, fort de couleur, mais il y a un peu
trop d’entassement,l’exécution est trop minu-
tieuse, d’autant plus que le second plan est
plus détaillé que le premier. — Le n° 91,
Mfiulinà eau, produit une bonne impression ;
le groupe d’arbres avec la maison de gauche,
la prairie fuyant vers les collines de l’hori-
zon, tout cela forme un bel ensemble d’une
note exacte.

J’arrive à Huberti qui aurait cependant dû
venir plus tôt ; mais je le répète encore une
fois : la place ici ne constitue pas le rang. La
Meuse (209). Au premier plan le fleuve large,
 
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