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1 Octobre 1874.

Seizième Année.

N° 18.

JOURNAL DES BEAUX-ARTS

ET DE LA LITTERATURE

paraissant deux fois par mois, sous la direction de M. Ad. SIRET, membre de l’Académie royale de Belgique, membre correspondant
de la Commission royale des monuments, membre de l’Institut des provinces de France, de la Société française d’Archéologie, etc.

OHN" S’ABONnSTE : à Anvers, chez TESSARO, éditeur; à Bruxelles, chez DECQ et
DUHENT et chez MUQUARDT; à Gand, chez HOSTE et chez ROGGHÉ ; à Liège, chez DE SOER
et chex DECQ : à Louvain, chez Ch. PEETERS ; dans les autres villes, chez tous les libraires. Pour
l’Allemagne, la Russie et l’Amérique : C. MUQUARDT. La France : Y® RENOUARD, Paris. Pour
la Hollande : MARTINÜS NYHOFF, à la Haye. — PRIX B’^XBOnSTjSTETÆElSrT :
pour toute la Belgique (port compris). Par an, 9 fr. — Etranger (port compris) : Allemagne, Angle-

terre, France, Hollande, Italie et Suisse, 12 fr. Pour les autres pays, même prix, le port en sus. —
PRIX PAR TvTTJTÆERO : 50 c. — RECLAMES : 50 e. la ligne. — Pour les
grandes annonces on traite à forfait. —-A-ISHSTONCES : 40 c. la ligne. — Pour tout ce qui
regarde l’Administration ou les annonces s’adresser à l’Administration, rue du Progrès, 28, à
St-Nicolas (Flandre orientale) ou à Louvain, rue Marie-Thérèse, 22. — Il pourra être rendu compte
des ouvrages dont un exemplaire sera adressé à la rédaction.

SOMMAIRE : Italie : Correspondance particulière,
— Exposition de Milan. — Belgique : Album
de 1874. — Le Salon de Gand. — Exposition de
Louvain. — Chronique générale. — Périodiques
illustrés. — Nécrologie. — Annonces.

Italie.

L’EXPOSITION HISTORIQUE
d’art industriel de milan.

I.

Genèse. — Iniative privée et intelligent appui officiel.
Local. — Comité exécutif. Classes et Sections. Cata-
logue. — Inauguration. — Aspect général du grand
salon central.

~k ★

*

L’Associaitone industriale peut à
juste titre revendiquer pour elle seule
toute la gloire et tout le mérite de la
création de l’incomparable Musée
temporaire qui semble avoir surgi à
l’appel de la baguette d’une fée et de-
viendra, ici chacun le désire, le pré-
curseur et le modèle du futur Musée
historique industriel du royaume
italien, « la Brera degli artigiani ■»
suivant l’heureuse expression de
M. L. Chiztani.

Les objets exposés appartiennent à
près de trois cents propriétaires dis-
tincts. Véritable champ clos national,
chacun voulut payer de sa personne,
apporter sa pierre à l’édifice commun.
Tout le monde comprit qu’il y avait
une idée grande et patriotique à en-
courager et un pas décisif vers une
renaissance depuis longtemps désirée
et attendue, à accomplir. Du succès de
Fidée allait dépendre la reprise pro-
chaine de ce diadème enviable de la
royauté de l’art dans toutes ses appli-
cations sociales que porta jadis avec
une si incontestable gloire, l’Italie du
Cinque cento.

Les élans de générosité furent nom-
breux. Un amateur connu, dont le
palais à Milan n’est qu’un vaste
Musée, envoya en bloc le splendide
ameublement sculpté de sa chambre
à coucher, puis s’en fut tranquille-
ment faire l’acquisition d’un lit provi-
soire. Ce fut comme une traînée de

poudre. Les maisons royales, les au-
torités de toutes les hiérarchies, les
établissements publics luttèrent de
largesse et de bon vouloir avec les
particuliers.

★ ★

-y-

Les éléments du Musée étaient
trouvés : on avait l’embarras des
richesses.

Un Comitato executive> de vingt
membres fut constitué. La présidence
en fut déférée à M. le commandeur
Guglielmo Fortis; M. l’ingénieur Er-
cole Arpesani fut élu secrétaire géné-
ral; M. Angelo Giardini, économe.

Le comité se mit bravement à
l’œuvre et vota immédiatement des
mesures efficaces pour parer aux
nombreuses difficultés d’installation
qui ne tarderaient pas à surgir.

Les œuvres d’art et les souvenirs
historiques offerts en prêt bondaient
toutes les salles ; il s’agissait d’en faire
un triage judicieux d’abord, un clas-
sement archéologique ensuite. On se
partagea la besogne,et,dans ce travail
ingrat, MM. G.Poldi Pezzoli, le mar-
quis Carlo Visconti, le comte G. Lu-
cini Passà'iaqua et C. Cagnola se
signalèrent par leur infatigable zèle.

La plupart de ces objets ayant une
valeur vénale capable de tenter la
cupidité des larrons, il fallut faire
confectionner des vitrines souvent à
glaces doubles et des montres solide-
ment cadenassées. Un fonds social
avait été formé par souscription volon-
taire, le comité consacra à cette dé-
pense préalable une somme de plus
de cinquante mille francs.

Mais aussi quels trésors il s’agissait
de mettre à l’abri d’un coup de main.

Les garde-meubles des Casa Reale
de Turin, de Milan, de Florence et
de Gênes avaient envoyé leurs pièces
les plus importantes. Le célèbre Ar-
mer ia Reale de Turin s’était dépouillé
de ses armures de luxe, et de l’admi-
rable série d’armes d’Emanuele Fili-
berto, ce dilettante raffiné, généreux
Mécène des armuriers de génie.
LL. AA. RR. le Prince et la Prin-

cesse de Piémont leurs plus précieux
objets.

La basilique de Monza, la cathé-
drale de Côme, la bibliothèque natio-
nale de Brera, la Pia Casa di Ricorvo
de Bergame, envoyèrent les pièces
marquantes de leurs trésors respectifs.

La ville de Milan se distingua entre
toutes. Le Municipio (medagliere
taverna) ; la fabrique del Duomo,
l’administration delf Ospedale mag-
giore, la R. Basilica di S. Ambrogio,
les églises de S. Giovanni aile case
rotte, de S. Bernardino, de S. An-
tonio, etc., etc. apportèrent un appoint
considérable de chefs-d’œuvre de
tous les âges.

Les particuliers avaient successive-
ment décuplé, centuplé leurs envois.
De Gênes, de Parme, de Venise, de
Turin, de Pavie, de Florence, de
Bergame, d’Imola, de Dongo, de Ro-
vetta, de Vimercati, de Faenza, arri-
vèrent à l’envi des objets d’art.

Milan se distingua ici encore entre
toutes les villes de la Péninsule. Le
comte Carlo Castelbarco envoya cent
quatre, vingt cinq pièces ; le comte
Ercole Oldofredi Tadini, deux cent
sept ; le marquis Lodovico et la mar-
quise Maria Trotti Bentivoglio, trois
cent soixante; le comte Aldo Annoni
di Cerro, quatre cent trente sept; le
comte G. Lucini Passalaqua, cinq
cent soixante trois ; M. Carlo Cagnola,
six cent soixante quatre, et le marquis
G. G. Trivulzio, sept cent cinquante
un « M. G. G. Poldi Pezzoli dépassa
tous ses concurrents dans ce steeple
chase national par un envoi de neuf
cent vingt sept objets d’art, dont pas
un n’est médiocre et où l’on peut faci-
lement compter plus de cent chefs-
d’œuvre de tout genre.

Les résidences patriciennes furent
généreusement mises à sac pour meu-
bler princièrement le sanctuaire de
l’art industriel où l’on conviait les
artisans-artistes, la plupart enfants
du peuple.

★ ★

■y

Un superbe parc, rafraîchi par les
cascatelles de larges pièces d’eau.
 
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