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15 Février 1874.

Seizième Année.



JOURNAL DES BEAUX-ARTS

ET DE LA LITTÉRATURE

paraissant deux fais par mois, sons la direction de M. Ad. SIEET, memlire de l’Académie royale de Belgique, memlire correspondant de la Commission royale des monuments, memlire de
l'Institut des provinces de France, de la Société française d'ArcIiéologie, de l'Académie de Reims, de l'Académie d'Archéologie de Madrid, etc.

V[nnnÎEbon”': k AnTers' c,iez TESSABO, éditeur; i Bruxelles, cher DECQ et DURENT et chez
*ulyuARDT; à Gnnd,ehez BOSTE et chez HOGGHÉ; à Liège, chez DE SOER et chez DECO ; dans les

-*- ,!l- - . ' - . —UQUARDT. La

^Angleterre et

ne, Angleterre,

France, Hollande, Italie et Suisse, 12 fr. Pour les autres pays, même prix, mais le port en sus.—t'vix.
par numéro 50 c. — Réclames s 50 c. la ligne. — Pour les grandes annonces on traite à
forfait. — Annonces ï 40 c. la ligne. — Pour tout ce qui regarde l’administration ou les
annonces s'adresser à M. le Directeur du Journal des Beaux-Arts, rue du Casino,à St-Nieolas-
_ Il pourra être rendu compte des ouvrages dont un exemplaire sera adressé à la rédaction.

SOMMAIRE : Belgique : Eaux-fortes par Ch.
Storm de Gravesande. — La tour de l’Eglise
de Ploërmel, refaite par M. E. Coulon. — Les
fresques romanes du Château de Mons. —
France : Corr. part. Ventes nouvelles à Paris.
— Angleterre : Note nouvelle sur les trois
Grâces de Raphaël. — L’Art-Union. — Chro-
nique générale. — Annonces.

Belgique.

~~dixaÎjuvËlles~^

DE M. CH. STORM DE GRAVESANDE.

Le tempérament de cet aquafortiste
■vient de s’affirmer de nouveau d’une ma-
nière remarquable mais inégale. L’exa-
men auquel nous allons nous livrer démon-
trera l’exactitude du jugement sommaire
que nous inscrivons ici sur l’ensemble du
brillant Album dont M. Storm de Grave-
sande vient d’enrichir notre domaine.

Le titre est une composition dé plus
d’audace que de goût. Les voiles sont raides,
le mur du quai est trop légèrement indi-
qué, les personnages sont croqués insuf-
fisamment ; le gros anneau dans le
mur est d’un dessin indécis et les noirs
sont durs comme des taches d’encre. Les
traits heureux de cette planche sont ceux
qui rendent l’eau. C’est véritablement fluide.

Cette entrée en matière est tout un pro-
gramme. M. De Gravesande semble aban-
donner, pour le moment, cette manière
fixe et discrète qui nous a valu ces ra-
vissantes et lumineuses marines de son Al-
bum précédent (l’Escaut à Burghtel Tamise)
et ce non moins ravissant morceau (Les
moulins en Hollande) que nous trouvons
dans la 8eme livraison de 1875 de la Gazelle
des Beaux-Arts, de Leipzig. Ces eaux-fortes
sont d’une poésie ineffable et on ne peut
se lasser de s’en repaître les yeux et l’es-
prit. Dans le programme nouveau, devons-
nous constater une déclaration de princi-
pes ou est-ce simplement l’homme qui
essaie ses forces pour voir jusqu’où il peut
aller ? Nous ne savons, mais nous espérons
que cet artiste ne se laissera pas emporter
par son heureuse facilité,et,qu’un jour,il se
fera en lui une clarté qui lui montrera que
sa véritable voie n’est pas celle dans laquel-

le il s’engage aujourd’hui malgré certains
résultats incontestablement supérieurs. A
notre sens, l’eau-forte n’admet pas des ca-
dres aussi grands,lesquels ne permettent le
plus souvent que les travaux sommaires
et où la lumière se répand sans ordre et
sans concentration ; le trait lui-même tend
à prendre trop d’importance ; il s’alourdit,
et, au tirage, il s’encrasse non moins que
les ombres intenses où la morsure tue
presque toujours lesintentions delà pointe.
Qu’à titre d’étude intime on fasse de ces
choses-là, rien de mieux, mais là devrait
se borner la manifestation de l’artiste, à
moins qu’on ne soit lancé dans un travail
qui nécessite des procédés de l’espèce.

Telles sont les réflexions que nous sug-
gère le titre de l’Album de M. Storm.
Voyons si le programme est tenu.

Le Moulin à Ventes. Très belle étude où
il y a des parties bien éclairées malgré un
peu de papillotage photographique. Le
premier plan, à droite, plan composé d’her-
bages et la charpente de la Vanne, sont
traités dans nn excellent style qui fait ce-
pendant trop songer au travail de la gra-
vure sur bois.

Le Marché à Veules. Croquis éclairé avec
assez d’entente mais plus achevé dans les
bâtiments que dans les petits personnages.
Le ciel est mort, c’est ce qui donne de la
tristesse à la scène.

Récolte à Noord-Ueuringen, eau-forte sim-
ple et jolie. Ciel agréable, fond joyeux et
tout baigné de lumière blonde, champ
fauché bien rendu, javelles souples. A
gauche, bouquet d’arbres d’une gamme
trop accentuée.

Bouquet de chênes à Noord-Deuringen.
L’auteur a voulu reproduire ce feuillage de
cuir coupé qui fait le désespoir des artis-
tes et dont le chêne robuste a la spécialité.
Si le résultat n’est pas complètement saisi,
il faut l’attribuer, croyons-nous, au trous-
sage exagéré qu’on remarque dans ce feuil-
lé très étudié du reste. Cette planche ne
manque pas d’effet.

Bâteaux à Elrelat. Excellente étude de

coques, de mâts et de cordages, mais c’est
tout. Personnages d’une pauvre désinvol-
ture.

Eboulement de rochers, côtes de Norman-
die. Eau-forte de peu d’intérêt, soit comme
motif, soit comme effet. Une petite échap-
pée sur la mer, à gauche, donne un peu de
vie et de poésie à cette étude dont le
premier plan présente, dans les rochers,
des ombres pesantes et pâteuses. Il y a
dans le ciel de bonnes indications mais
elles ne sont pas suffisamment développées.

Le Port de Honfleur offre au premier
plan une eau d’un aspect si vrai qu’on serait
tenté d’y plonger les doigts. Jamais nous
n’avons rencontré travail plus heureux et
mieux réussi ; on entend le doux clapote-
ment des petites ondes s’engrenant les unes
dans les autres, on suit leur mouvement
et de fraîches émanations semblent vous
monter au visage. C’est intelligemment
éclairé et disposé. Le fond de droite est un
peu plat ; la gauche est éclairée plus fran-
chement, mais nous remarquons dans la
perspective des objets, depuis les bar-
ques au pied du quai jusqu’aux grandes
voiles du fond en passant par les petits
personnages, quelques erreurs de propor-
tion.

Pécheurs sur la côte de Normandie. Plan-
che en longueur. Œuvre sérieuse et dont la
valeur est un peu compromise par l’exagé-
ration des noirs dans les trois pêcheurs
de gauche et celui du milieu. Malgré ce
regrettable détail, cette eau-forte puissante
vous attache et vous impressionne. Les
blocs de rochers sont cette fois irréprocha-
bles ; le deuxième plan, à droite, est fait
dans un sentiment exquis et le fond est
d’une vastitude indescriptible. Dans l’œu-
vre du graveur, cette planche comptera
comme une de celles qui témoignent le
mieux de ses aptitudes dans la création
et dans l’exécution. Comme observateur
M. de Gravesande, dans ses perspectives
marines et ses paysages aquatiques, n’a
rien à envier à personne.

Le retour de la pêche. Cette planche ma-
 
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