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Journal des beaux-arts et de la littérature — 17.1875

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https://doi.org/10.11588/diglit.18912#0197
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istruttiva di San-Jacopino marchaient à la
file. Les francs-maçons seuls brillaient par
leur absence au triomphe quatre fois sécu-
laire du plus grand des architectes italiens.
Douze bandes, musicales séparaient les di-
vers groupes que nous venons d'énumérer.

Un nombreux et brillant état-major d'offi-
ciers de tout grade et de toute arme ouvrait
la seconde partie du cortège.

Derrière eux, portée par quatre donzelli à
la livrée du Municipe, semblant ployer
sous ce lourd fardeau, Lo stendando dei.la
cita di Firenze : la vieille bannière Guelfe de
soie blanche, brodée d'un gigantesque lys
rouge dont les pétales largement fleuronnés
semblent figurer des grenades entre ouvertes:
« Giglio rosso in campo bianco. »

Saluons ces glorieuses couleurs arborées
jadis sur le bastion San Miniato quand
l'ingénieur Buonarroti et le condottiere Fe-
ruccio défendaient Florence contre l'armée
de notre Charles-Quint.

Derrière l'oriflamme s'avançaient le Syndic
de la cité, commandeur Ubaldino Peruzzi,
ayant à sa droite le général Dezza et à sa
gauche le jeune soldatEttore Buonarroti, les
ministres Spaventa et Finali, les députations
officielles de la Chambre et du Sénat italien,
de l'Institut de France, des Académies
d'Allemagne, Autriche, Belgique, Danemarck
Suède et de l'Institut de Francfort. Puis ve-
naient les représentants de la presse ita-
lienne et étrangère, l'Institut royal des
études supérieures et du Conseil de perfec-
tionnement, le Comité du centenaire, les
administrateurs de la fondation Buonarroti,
l'Académie Délia Crusca, l'Académie des
Beaux-Arts, la magistrature, les consuls,
les invités diplomatiques. Enfin, s'avançait
un groupe imposant formé des syndics venus
des principales villes d'Italie. Le syndic de
Caprese, le préfet de la province d'Arezzo,
le député Fossombroni, M. Emilio Marcucci,
représentant le Municipe de Chiusi, mar-
chaient à leur tête.

La musique des pompiers et un bataillon
d'infanterie clôturaient cette imposante et
grandiose manifestation du respect témoigné
par des millions d'hommes envers le génie
d'un seul, quatre siècles après sa naissance.
Nous avons compris en ce moment l'apo-
théose d'Auguste ou deTrajan.

Sur le passage du cortège, les couleurs
florentines se montraient partout mariées
aux drapeaux italiens. Les façades des palais
disparaissent sous les tapisseries de haute
lisse ouvrées d'or et de soie; l'écusson des
Médicis y montre à propos ses «tourteaux
de gueules» pour éveiller un monde de sou-
venirs. En constatant ce goût des Florentins
pour l'antique et somptueuse coutume de
tapisser les rues, nous nous reportions, non
sans un légitime orgueil, au temps où le
Bruxellois van Boest dirigeait VArrazzeria
Medicea dont Michel-Ange et le Bronzino
fournissaient les cartons (i).

(1) M. Cosimo Conti a publié cette année même
un volume du plus haut intérêt sur la fameuse fa-
brique de tapisseries des Médicis à Florence. (Ricer-
che sloriche suif arte deyli arazzi in Firenze). On y
trouve le texte de la convention déposée aux archives
générales Délia casa di S. M. (instrumentée par
Ser Gio. Battista di Lorenzo Giordani, notaire flo-
rentin), intervenue entre le majordome du due Pierre
Ricci et » Joannes Rostel de Flandria Magister
« Auleorum sive ut vulgo dieitur d'Arazzerie et Tap-
' pezzerie. » Ce document prouve que les flamands
peuvent revendiquer, comme colonie artistique, ce

Nulle demeure qui ne soit « tendue; » j'ai
vu au seuil de pauvres fenêtres pendre les
modestes tapis de la table du ménage ou les
rideaux de serge du lit conjugal.

Dans les rues,nous avançons à travers une
baie vivante. A toutes les fenêtres se pres-
sent d'adorables têtes féminines qui semblent
heureuses du triomphe du peintre de la
Création d'Eve.

On ne peut se faire une idée de cette cé-
lèbre beauté florentine immortalisée par les
peintres et les poètes si l'on n'a point assisté
a une fête nationale.

Si l'on admire aux façades les festons de
verdure et les guirlandes de fleurs, de fleurs
surtout, dont raffolera toujours la Florentia
romaine de Sylla le dictateur; dans la foule
circulent aussi de nombreuses et accortes
bouquetières. Elles rompent bravement les
rangs en montrant leurs dents blanches et
leur gai sourire aux carabinieri haut emplu-
més sous leur claque posé de travers ; et
quand survient un temps d'arrêt, une éclair-
cie, on leur fait gracieusement place et elles
s'empressent de fleurir d'une étoile parfumée
de néflier du Japon les boutonnières sans
ligatures qu'elles ont un flair particulier pour
découvrir. On sourit et personne ne refuse :
à Florence être bouquetière c'est exercer
presque un sacerdoce; les jeunes Florentines
naissent fioraje comme les petits garçons à
Venise viennent au monde barcajuoli.

(à suivre). Auguste Schoy.

©ironique générale.

Expositions annoncées.—-Lyon : 7 janvier 1876.
S'adresser à Monsieur le Secrétaire de la Société
des Amis des Arts, Lyon, Palais des Arts. Envoi
du 1er au 10 décembre prochain. Pau : du 6 jan-
vier 1876 au 6 mars. Envoi avant le 20 décembre
prochain. S'adresser à Monsieur le Secrétaire de la
Société des Arts, au Musée de Pau.

— La sixième livraison de VArchéologie Religieuse
appliquée à nos monuments nationaux, par l'abbé De
Bruyn, vient de paraître. Avec cette livraison com-
mence la période ogivale. Nous y remarquons une
série de dessins originaux faits avec soin et repro-
duisant trente motifs empruntés à nos monuments.
Nous sommes heureux de voir que l'étude de notre
Archéologie sacrée s'affirme de plus en plus et que
nos écrivains et nos artistes s'unissent dans un effort
commun pour nationaliser des travaux de l'espèce,

— Nous recevons à l'instant de notre collaborateur
et ami Félix S., une notice étendue sur Paul Lau-
ters. Ce sera pour notre prochain numéro.

— L'extrême abondance des matières nous oblige
à remettre notre correspondance de Paris et nos cor-
respondances étrangères au prochain numéro.

centre célèbre de fabrication. Outre Giovanni Rost
(o Rostel) di Bruxelles (1546-1552) on trouve parmi
la liste des Gapi Arrazzieri Nicolas Carcher fiammingo
et plus tard Jacopo Ebert van Asselt 1621-1633.
Giovanni Stichile fiammingo, apparaît encore en 1549
dans les archives comme arazziere. Non-seulement
les flamands s'employèrent au tissage, mais ils tra-
cèrent encore des cartons. La liste publiée par M. Conti
nous fournit les noms de Giovanni délia Strada detto
laStradano qui travailla de 1560 à 1571 ; de Eederigo
di Lamberto Zuster, tlammingo, 1565, et enfin un
Cornelio fiammingo, qui fut employé en 1637.

Nous comptons publier prochainement un travail
à ce sujet. Déjà en 1874, lors de notre étude sur
l'exposition rétrospective Milanaise, nous avions
recueilli dans ce but une foule de notes intéressantes
qui établiront la part de gloire qui revient à l'école
Flamande dans la production des tapisseries de
haute-lisse par les fabriques italiennes les plu3 juste-
ment réputées,

— Quatre nouveaux vitraux viennent d'être placés
dans les fenêtres récemment restaurées sous la di-
rection de M. l'architecte Schoy, à la façade de l'église
de N.-D. au Sablon, regardant la baraque actuelle de
l'exposition triennale de peinture à Bruxelles.

Ces vitraux, œuvre d'un artiste brugeois, M. Sa-
muel Coucke, auquel on doit les nombreuses verrières
dont,depuis dixans.s'enrichiteette intéressante église,
irréprochables au point de vue du sentiment religieux,
nous semblent encore fort recommandables sous le
rapport artistique et archéologique. Si nous compa-
rons les vitraux récents à ceux placés il y a quelques
années, nous pouvons constater que l'artiste est visi-
blement en progrès. Sa couleur est plus harmonieuse,
ses ensembles mieux fondus, et, dans les gammes
éclatantes, la profusion et l'intensité des bleus et des
rouges sensiblement réduite.

— L'Illustration européenne, qui compte déjà cinq
années de succès, commence sa sixième année d'exis-
tence de la façon la plus gracieuse. Elle permettra
à chaque souscripteur à la 6e année , de se pro-
curer, moyennant 2 francs, une gravure sur acier,
dont ia planche a coûté 10,000 francs et qui, due au
burin remarquable de notre compatriote J . Demannez,
représente la bonne Aventure, d'après le tableau de
Navez, ancien directeur de l'Académie de Bruxelles.
Cette gravure coûte 20 francs pour toute personne
non abonnée à VIllustration européenne. 11 sera de
plus attribué à chaque abonné un n" qui donnera le
droit de participer à un tirage au sort, dont la prime
consistera en un tableau sur toile, richement encadré,
d'une valeur de 1000 francs, tableau dû au pinceau
de G. Brown, et représentant la Jeune fille au bou-
quet.—-Le prix minime de son abonnement annuel (10
francs) rend cette charmante publication accessible
aux bourses les plus modestes.

Ordre de Léopold. — A l'occasion de l'exposition
générale des beaux-arts de 1875, sont promus et nom-
més dans l'ordre :

Officiers : MM. Bida, artiste peintre dessinateur
à Paris ; De Winne , artiste peintre à Bruxelles ;
Quinaux, artiste peintre à Bruxelles, et T'Shaggeny,
artiste peintre à Bruxelles.

Chevaliers : Barthelmess, artiste graveur à Dus-
seldorf ; Biot, artiste graveur à Bruxelles ; Bouré,
statuaire, id. ; Cluysenaar, artiste peintre, id. ; Coo-
semans, artiste peintre, id. ; E. Devaux, artiste des-
sinateur, id. ; De Bochmann, artiste peintre à Dus-
seldorf; de Fûhrich, artiste peintre à Vienne ; Ga-
briël, artiste peintre à Bruxelles ; Gaillard, artiste
graveur à Paris ; Goupil, artiste peintre, id. ; Htr-
mans, artiste peintre à Bruxelles ; Jaquet, statuaire,
id. ; Meunier, artiste peintre, id. ; Munthe, artiste
peintre à Dusseldorf; Rochussen, artiste peintre à
La Haye, et Richter, artiste peintre à Berlin.

— Médaille d'or. — La médaille d'or est dé-
cernée aux artistes dont les noms suivent :

Pour la peinture, M. Agneessens, à Bruxelles ;
Mlle Beernaert, à Bruxelles ; MM. Falguière, à Pa-
ris ; Th. Gérard, à Bruxelles; Lebrun, à Gand ;
R. Mois, à Anvers, et A. Serrure, à Bruxelles.

Pour la sculpture, MM. Devigne, à Gand ; Vin-
çotte, à Bruxelles.

Pour l'architecture, M. H. Blomme, à Anvers.

VENTES DE GRAVURES A LEIPZIG

(Maison Drugulin).

Nous recevons le Catalogue d'une grande vente de
gravures qui aura lieu le 7 décembre à Leipzig.
Nous y remarquons une série magnifique d'estampes
dues à des maîtres modernes et en exemplaires excep-
tionnellement beaux. Puis viennent environ deux
mille nos rappelant les noms et les gravures des
plus grands maîtres de l'art, puis enfin une série, qae
nous pouvons qualifier de monumentale, des œuvres
d'ornements, de livres illustrés, de recueils d'après
les grands musées de l'Europe; en un mot, tout ce que
l'art de la gravure a produit de plus somptueux dan3
tous les temps. Cette riche collection provient prin-
cipalement de la succession du Dr H. Hàrtel de
Leipzig. Nous informons les abonnés du Journal
des Beaux ■ Arts qu'ils recevront gratuitement un
exemplaire du Catalogue à charge par eux de nous
en faire la demande par Carte correspondance.
 
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