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— 118

courte notice au village de Normanville et il
écrivait ceci : « L'église, qui a été dédiée en
1510, mérite à plusieurs égards d'être signa-
lée. »

L'édifice n'est pas fort ancien, puisqu'il
date seulement des premières années du
xvie siècle ; mais la maçonnerie en grandes
pierres de taille, percée d'élégantes fenêtres,
a été faite avec soin et est venne en bon état
jusqu'à nos jours. Des dessins ou des photo-
graphies vaudraient mieux qu'une descrip-
tion. L'église de Normanville appartient au
même style d'architecteure que plusieurs au-
tres belles églises du même temps qui existent
dans la banlieue d'Evreux, notamment à
Prey, à la Bonneville et à Sacquenville. Bâtie
sur un "plan moins vaste que l'église Saint-
Jean de Sacquenville, paroisse limitrophe,
l'église Saint-Gaud de Normanville peut être
attribuée au même constructeur. Or, Saint-
Jean de Sacquenville est l'une de nos rares
églises anciennes dont on connaît l'architecte :
andré covry, masson, ayant pris le soin de
sculpter sa marque et son nom sur une clef
de voûte du collatéral, liais André Covry
n'était probablement qu'un habile ouvrier ,
la direction supérieure de l'architecture reli-
gieuse appartenant alors au clergé, qui seul
avait l'instruction et la compétence néces-
saires. A ce moment-là on rebâtissait l'évêché
et les églises de Saint-Léger , de Saint-
Thomas , et de Saint-Aquilin d'Evreux , et
c'était un cordelier, le R. P. Martin d'Orgis,
qui régissait ces travaux, avec le titre d'évê-
que d'Hébron in partibus et de vicaire géné-
ral de l'évêque Raoul du Fou. Or, le « lundy,
leste de saincte Catherine, 23 novembre 1310,
révérend père en Dieu, Martin d'Orgis, eveque

de l'église parois-
onneur de Dieu et
l'Evreux, consacra

1= ^^^^ I ren(lues de saint

Peu après l'évêque
[ron moururent, et
[s son office d'ins
i moine du couvent
Toussaint Varin,
■ ue, vicaire général
Leveneur.

OJ m midi est décorée
I ; dimension, tai|lé
J lie on a gravé une
B'ondation faite en
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C g " Simon Michellet

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|e- > ° I noiries : d'or à la

ne branche feuillée

capucin est à ge-

[ue nous apprend

ique dudit Michel-

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P. Yves d'Evreux,

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M. Ferdinand Denis a réimprimé le rarissime
ouvrage.

Une piscine à dais, délicatement fouillée, a
été sculptée lors de la construction de l'église,
près du grand autel.

Voici l'inscription d'une cloche, antérieure
à la révolution, que possède encore Saint-
Gaud de Normanville, et qui est d'une belle
exécution :

J l'an 1739 iay ete benite par m™* pierre
ioseph le g0vge pbm cvre de normanville
& | NOMMEe"pAR havt et puissant seigb mes-
sire iean pavl bochart chevalier de l'ordre |
militaire de s. lovis brigadier des armées dv
roy capitaine de grenadiers av regiment des

| gardes françoise marqvis de normanville
caer menil fvgvet menil dovcerain & avtres

| lievx& par havte et pvissante dame annette
etiennette de mevves.pierre godard trésorier.

Cette cloche porte la marque de son fon-
deur Bapteste (sic) Brocar et un double
blason aux armes de Bochart et de Meuves.

La marraine de cette cloche, Etiennette
de Meuves, était veuve de M. Bochart, comte
de Champigny, maréchal des camps et ar-
mées, lorsqu'elle mourut à Paris en 1777.
On voit son épitaphe dans le pavage du chœur,
où se trouvent les inscriptions funéraires de
plusieurs autres marquis de Normanville.

Lors de la destruction de l'église voisine de
Saint-Germain-des-Angles, l'église de Saint-
Gaud de Normanville s'enrichit de la superbe
contre-table de l'église supprimée. Cette
contre table, placée au bas de la nef, consiste
en cinq hauts-reliefs sculptés avec beaucoup
d'art et où brillent encore la dorure et les
fines couleurs dont ils furent enluminés. Une
inscription en lettres gothiques indique la
date de ce morceau précieux : elle est ainsi
conçue : M. Jacques Lemarchant, curé de
Saint-Germain-des-Engles, et les paroissiens,
ont donné cette table... en fan mil v^xxxi.
Les figures sont extrêmement nombreuses, et
cette sculpture rivalise par sa magnificence
avec les beaux bas reliefs de la chapelle de
Chalenge qui forment aujourd'hui la décora-
tion de l'autel de la Vierge dans l'église Notre-
Dame de Louviers.

On voit au musée d'antiquités de Rouen
plusieurs contre-tables d'autel du même
genre : l'une d'elles, provenant de l'église de
Catelon, arrondissement de Pont-Audemer,
est décrite à la page 115 du catalogue.

Il y a vingt ans, l'église était décorée par
plusieurs tableaux anciens appartenant aux
propriétaires du château, et parmi eux se
trouvait un beau portrait du R. P. Honoré
Bochart de Champigny, définiteur général des
capucins de la province de Paris, moit à
Chaumont le 26 septembre 1624, ainsi que
l'indique une inscription latine au bas de
cette peinture, entourée d'un vieux cadre ri-
chement sculpté. Cette effigie n'est point celle
d'un personnage inconnu : Honoré de Cham-
pigny fut célèbre. Aussitôt après sa mort, un

graveur du temps, Messager, le représenta
dans un fort joli petit portrait en ovale, très-
finement gravé, et qui est devenu rare. En
1649, on imprima à Paris l'Histoire de la vie,
mort et miracles du R. P. Honoré Bochart de
Champigny, capucin, par le R. P. Henri de
Calais, capucin, in-octavo, avec un portrait.

Nous avons dessiné au bas de la nef de
Normanville une ancienne chaise curiale à
bras dont le siège forme un coffre que revê-
tait un coussin. Au haut du dossier, sur le
montant à gauche, on remarque un écusson
chargé d'un sautoir engreslé, poiir employer
les termes du blason. — Un coffre long et
étroit, pouvant servir de banquette et destiné
à renfermer des cierges ou du linge d'église
mérite aussi d'attirer l'attention par ses ferru-
res singulières.

La paroisse de Normanville a été un tiers
de siècle sans pasteur. Lorsque M. l'abbé
Féron, qui desservait Normanville en 1822,
devint curé de la cathédrale d'Evreux, il ne
fut point remplacé. Il s'assit en 1834 sur le
siège épiscopal de Clermont, et il régit encore
heureusement ce diocèse. Mgr Féron est
aujourd'hui l'un des doyens de l'épiscopat.
La cure de Normanville n'a été rétablie qu'en
1864, et alors diverses réparatians ont été
faites à l'église, mais sans altérer son carac-
tère archéologique.

Depuis, hélas! notre patrie a subi de cruels
désastres. Au pied de cette église de Norman-
ville, au nord du chœur, dans le cimetière
verdoyant, repose, à côté de ses ancêtres, le
dernier rejeton de l'illustre famille des Bo-
chart , Conrad de Champigny , officier des
mobiles de l'Eure, blessé mortellement en
combattant contre les Prussiens. Terre de
Normandie, qu'il arrosa de son sang, ne l'ou-
bliez jamuis !

R. Bordeaux.

Clironicrue géneratc.
AVIS.

CONCOURS DE GRAVURE A L'EAU-EORTE.

Messieurs les artistes-graveurs dont les
planches n'ont point été primées à notre con-
cours de 1875, sont informés que leurs cuivres
leur seront remis par M. Nys, imprimeur en
taille douce, rue élu Midi, 16, a Bruxelles,
chez qui ils pourront les faire prendre.

— La brillante cavalcade de Malines aura laissé
plus qu'un souvenir. Nous voulons parler de Y Album
édité par la maison Ve Simonau-Toovey sous le
titre : Ommeganck de St-Rombaul ('1875 J, cavalcade
historique organisée par la ville de Matines à l'oc-
casion du Jubilé de St Rombaui, patron de la com-
mune. Plans et dessins de M. Willem Geels, Directeur
de l'Académie des Beaux-Arts, texte français par
M. Emmanuel Neeffs, docteur en Sciences politiques.
Avec une traduction flamande. Cet album constitue
une publication d'uue élégante richesse. Jl se com-
pose de sept feuilles de texte et de sept planches
 
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