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N° 22.

30 Novembre 1875.

Dix-septième Année.

JOURNAL DES BEAUX-ARTS

ET ."DE LA LITTERATURE

paraissant deux fois par mois, sous la direction de M. Ad. SIRET, membre de l'Académie royale de Belgique, membre correspondant
de la Commission royale des monuments, membre de l'Institut des provinces de France, de la Société française d'Archéologie, etc.

OjN" S'ABOINTSTIF! : à Anvers, chez TESSARO, éditeur; à Bruxelles, chez DECQ et
DUHENT et chez MUQTJAJÎDT; à Gar,d, chez HOSTE et chez EOGGHÉ ; à Liège, chez DE SOEE
et chez DECQ : à Louvain, chez Ch. PEETEES ; dans les autres Tilles, chez tous les libraires. Pour
l'Allemagne, la Russie et l'Amérique : C. MTJQUAEDT. La France : DUSACQ et Cic, Taris. Pour
la Hollande : MARTIXUS KYHOFF, à la Haye. - DPR.IX D'-A-BOÏCN KMKNT :
pour toute la Belgique (port compris). Par an, 9 fr. — Etranger (port compris) : Allemagne, Angle-

terre, France, Hollande, Italie et Suisse, 12 fr. Pour les autres pays, même pris, le port en sus. —
PRIX l^AR NUMÉRO : 60 c. — RECLAMES : 50 e. la ligne. — Pour les
grandes annonces on traite à forfait. — AJNTNTOjNTCES : 10 c. la ligne. — Pour tout ce qui
regarde l'Administration ou les annonces s'adresser à l'Administration, rue du Progrès, 28, à
St-Nieolas (Flandre orientale) ou à Louvain, rue Marie-Thérèse, 22. — Il pourra être rendu compte
des ouvrages dont un exemplaire sera adressé à la rédaction.

SOMMAIRE : Belgique : Question Van de Kerk-
hove : Rapport du Willems-Fonds. — Le Salon de
Bruxelles (fin). — Exposition au Cercle artistique
d'Anvers. — Chronique générale. — Ventes. —
Programme. —Annonces.

Belgique.
ALBUM DE 1875. — AVIS.

La distribution de notre album, le sixième de la
collection, est terminée en Belgique. Nous prions nos
abonnés de l'étranger de vouloir bien nous faire con-
naître le nom du libraire chez qui ils désirent que
nous déposions leur exemplaire. Ils voudront bien en
même temps nous faire savoir l'édition qui leur con-
vient : soit l'in-8 à 3 fr. 50 ; soit l'in-folio à 24 francs.
Ceux qui désirent recevoir leur exemplaire directe-
ment sont priés de nous en avertir.

Les abonnés chez les libraires de Belgique,voudront
bien réclamer leur album chez leur libraire.

Les albums de 1870 et de 1871 sont épuisés. S'il se
trouvait parmi nos abonnés des personnes qui vou-
lussent s'en défaire, nous les prions de nous dire à
quel prix.

QUESTION VAN DE KERKHOVE.

Rapport de la commission d'enquête

du WlLLEMS-fonds.

Nous donnons en supplément la traduction
du Rapport de l'enquête du Willems-Fonds,
extraite, ainsi que les quelques lignes qui
la précèdent, delà Fédération Artistique.

Tout le début en est littéral jusqu'à la
seconde lettre adressée à M. Rousseau par
le Comité, inclusivement.'Puis vient un ré-
sumé jusqu'au paragraphe commençant par :
« Quant au premier point... »

D'après la traduction officielle que l'on
nous communique à l'instant, il y à noter
comme errata à notre supplément : 1° « Vol-
gens de herinneringen van den getuigen »
doit être traduit par «d'après les souve-
« nirs du témoin » et non par « autant que
« le témoin se le rappelle » (voir col. 3 ,
ligne 28). 2° Une faute d'inadvertance se
trouve au paragraphe commençant par :
«La seconde question à résoudre...)- Il faut :
«plus obscure » et non moins obscure. »

Le reste de la traduction émanée du
Willems Fonds, ne diffère, en aucun point
essentiel, de celle de la Fédération.

Nous avons lu plusieurs fois ce document
rédigé en langue flamande. Une lecture répétée
en est nécessaire, la clarté manquant dans le
style, l'ordre dans le groupement des faits, et
les contradictions entre ceux-ci et les déduc-
tions du rédacteur s'y rencontrant plus d'une
fois. En effet, après avoir loyalement consigné
des témoignages indiscutables et donné des
preuves palpables de la vérité, le Rapporteur

en tire des conclusions tantôt expressément
affirmatives, tantôt vagues et hésitantes,
comme s'il avait eu peur de trop accentuer la
vérité.

Ces nuances de forme donnent une impor-
tance d'autant plus grande au fond du Rap-
port, on le comprendra sans peine. Nous n'a-
vons à y voir que les faits : ceux-ci ont seuls
de la valeur. Le reste ressemble à une com-
mission de savanls réunis pour décider si,
oui ou non, le soleil a brillé tel jour et qui,
api'ès avoir résolu affirmativement et péremp-
toirement cette question, avec preuves à l'ap-
pui, en déduirait que, par conséquent, il sub-
siste encore quelque incertitude à cet égard.

Regrettons encore, avec l'un de nos con-
frères, que la commission d'enquête, après
avoir accueilli dans son Rapport des cir-
constances insignifiantes , n'ait pas cru
devoir y mentionner la déclaration si catégo-
rique du Docteur Valckc, conseiller communal
et médecin de l'enfant, et celle tout aussi
grave de l'honorable M. de Vos, ami de la
maison, actuellement Procureurgénéral auprès
des tribunaux internationaux du Caire. Ce
dernier, pendant un récent séjour en Relgique,
a corroboré verbalement en les accentuant,
les détails qu'il avait donnés dans sa lettre à
M. Van de Kerkhove.

Qu'on ne l'oublie pas : M. Van de Kerkhove,
négociant estimé et ancien conseiller com-
munal à Rruges, un parfait honnête homme
et reconnu comme tel même par ceux que ses
opinious très tranchées rendent ses adver-
saires, avait été accusé d'être un mystificateur
et d'avoir mystifié le public et son pays sur
la cendre encore chaude de son fils unique.

Eh bien, après huit mois des plus minu-
tieuses, des plus tenaces et des plus persévé-
rantes recherches, après les démarches les
plus inquisitoriales auprès d'un très grand
nombre de témoins, après un travail de juges
d'instruction voulant découvrir un coupable,
la commission d'enquête n'a pas trouvé un
seul fait, PAS UN SEUL qui fût en conlradic-
tion avec les dires de M. Van de Kerkhove,
au contraire : toutes les attestations ont été
confirmées, toutes les principales déclarations
trouvées exactes, même fortifiées et corroborées
par quelques faits nouveaux très importants.
Tels sont :

1° La désignation expresse et formelle de
certains des panneautins exposés à Rruxclles
et auxquels Mad. X*** et M. Dumon de Menten
ont vu travailler l'enfant.

2° La déclaration de M. Mazeman, encadreur
et Greffier du Conseil des Pruclhommes, qui,
ses livres de commerce en mains, a montré
que M. Van de Kerkhove a fait encadrer
chez lui des tableautins de Fritz, jusqu'en
novembre 1872, donc plusieurs mois avant la
mort de l'enfant; que, depuis, il n'a plus
commandé semblable travail et que, d'après

les souvenirs du témoin, ces panneautins por-
taient DÉjà le nom de fritz. M. Mazeman en
a reconnu un, remis par M. Van de Kerkhove
à la commission d'enquête (i).

3" La déclaration spontanée du Greffier de
la Justice de paix àNieuport, auquel, du vivant
de fritz, pendant un diner à la Clef d'or, un
commis de M. Van de Kerkhove a parlé des
«jolies choses que peignait le fils de son patron.»

4° Enfin, et ceci est capital lorsqu'on songe
à toutes les fausses allégations qui ont été
produites, une discussion artistique entre le
père et le fils a lieu en présence d'une des
dames X***, et, à propos d'un ciel critiqué
par le père, l'enfant s'écrie : « Mon ciel est
juste, je l'ai encore observé ce matin ! »

Le travail de la commission d'enquête peut
paraître superflu aux uns, incomplet aux
autres; mais il a, en réalité, une haute impor-
tance, pour l'avenir surtout, et beaucoup
moins encore par ce qu'il dit que par ce qu'il
n'a pas trouvé à dire ; aussi occupera-t-il sa
place dans le livre que nous consacrons à cet
intéressant épisode.

En terminant, nous sommes à nous deman-
der si nous ne devons pas un témoignage de
reconnaissance à nos adversaires. Sans la
tempête qu'ils ont soulevée, nous n'aurions
pas eu toutes ces attestations, toutes ces let-
tres probantes; sans la première enquête,
nous n'aurions pas eu la seconde, nous n'au-
rions pas celles qui ne cessent de se faire
d'une façon privée à la maison de M. Van de
Kerkhove ; sans le déni de Fritz nous n'aurions
pas songé à écrire « l'Enfant de Bruges, » ce
procès-verbal complet d'une question si ori-
ginale, nous n'aurions pas enfin Louise Van de
Kerkhove à qui l'indignation fraternelle a mis
le pinceau à la main et qui, pour prouver son
frère-, se met presque à l'égaler. Sans l'oppo-
sition, le silence se serait fait peu à peu, les
preuves auraient été négligées, et, le doute
surgissant alors que les années auraient passé
sur les faits et sur les hommes, il n'y aurait
plus eu aucun moyen possible de faire consta-
ter la vérité, les témoins étant allés rejoindre
dans la tombe le pauvre enfant dont aujour-
d'hui ils ont défendu la mémoire.

On nous dit que parmi les pièces de l'en-
quête déposées dans la Ribliothèque publique
de la ville de Rruges, il en est qui pour le
bien de la cause et l'édification du public,
doivent voir le jour. Nous avons l'intention
d'en prendre connaissance, et, le cas échéant,
nous les communiquerons à nos lecteurs.

(1) Non-seulement, M. Van de Kerkhove aurait
dû organiser sa mystification sur la tombe de son fils,
mais d'après la déclaration de M. Mazeman, il aurait
dû la préparer longtemps d'avance, spéculant ainsi
sur la mort possible de Fritz...
 
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