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Supplément au 1ST° 24 du Journal des Beaux-Arts.

QUESTION VAN DE KERKHOM

La Fédération Artistique à pris vigoureusement en
mains la défense d'une cause qu'elle considère à juste
titre comme nationale. Nous l'en remercions et l'en
félicitons. Aujourd'hui elle publie in-extenso les pièces
de l'enquête du Willems-Fonds et elle les examine avec
un soin minutieux. A notre prière, elle a bien voulu
imprimer en forme de supplément pour notre n° 24, les
colonnes qu'elle consacre à cette question. Si l'examen
de notre honorable confrère soulève des observations,
d'où qu'elles viennent, c'est la Fédération qui a le droit
de les recevoir. Le Journal des Beaux-Arts ainsi que
nous l'avons dit ailleurs, a maintenant pour devoir
d'enregistrer les faits, et, en général, tout ce qui con-
cerne cet épisode. Les deux publications, du reste, appel-
lent de toutes leurs forces dans cette affaire, la partici-
pation de ceux qu'anime l'amour de la justice, de la
vérité et de la patrie. Ad. S.

Nous venons de recevoir communication des pièces relatives
à l'enquête du Willemsfonds brugeois, enquête du re'sultat de
laquelle nous avons rendu compte dans un de nos derniers
numéros, en publiant la traduction du rapport officiel, présenté
dans la séance du 18 Octobre dernier.

La part que nous avons prise dans l'intéressante question qui
a si vivement passionné-le public, et autour de laquelle nos con-
tradicteurs ont prudemment organisé, depuis, la conspiration du
silence, nous fait un devoir de mettre ces importants documents
sous les yeux de nos lecteurs.

Nous reproduisons textuellement, en suivant l'ordre adopté
par le Willemsfonds, ces dépositions significatives, en nous con-
tentant de résumer celles qui ne s'appuient sur aucun fait, et
nous accompagnons le tout de quelques brefs commentaires.

M. Léon Rousseau, antiquaire.

A vu peindre Fritz Van de Kerkliove à des panneautins, dans le
genre du n° 3 (1), exécutés sur des petites planches, sur papier, etc.
Les trois autres spécimens lui semblent en dehors de la manière de
Fritz.

- Le témoin exhibe neuf panneautins, faits par son fils, âgé de 12
ans, et qui sont encore mouillés. — Ce sont les seuls qu'il possède. —
Ce sont des paysages, genre Fritz, avec ceux duquel ils ont beaucoup
de ressemblance et la manière est imitée de lui. Les petits tableaux
que le sieur Rousseau a vu faire, représentaient déjà un sujet précis
{ou déterminé).

Le témoin ne croit pas que le n° 2 soit de Fritz: l'ouvrage de
celui-ci avait quelque chose de plus vague.

(i) La Commission d'enquête s'était munie de quelques petits panneaux, poul-
ies soumettre aux témoins. Note de la Rédaction.

M. Rousseau n'a jamais vu exécuter par Monsieur Van de Kerk-
liove un paysage convenable. Fritz avait un esprit observateur, et
interrogeait toujours. — Ce que le témoin lui a vu faire, accusait
déjà du talent et était fait sans l'aide de son père. Aussitôt que
celui-ci était parti,FrHz prenait la palette et les couleurs,et peignait.
Il travaillait avec le couteau à palette, le pinceau, la brosse, les
doigts. Il se couchait à plat par terre, avec de la couleur parfois 'à
trois doigts. M. Rousseau lui a vu terminer des tableautins aussi
loin que le n° 3, mais rarement davantage.

Déposition très détaillée. Le témoin certifie que Fritz
peignait et surtout en l'absence de son père; loin d'être l'idiot
que l'on sait, il avait un esprit observateur. Le témoin doute de
l'authenticité de quelques panneaux, mais cette opinion, toute
personnelle, il ne l'étaie sur aucune base. Le lait, seul, des apti-
tudes picturales du propre fils du témoin, disciple de l'Enfant de
Bruges, prouve que la technique de Fritz, si surfaite, à dessein,
par les ennemis de sa jeune gloire, était simple et rudimentaire,
comme toutes les émanations du génie.

Madame X"*.

(Ne désire pas que son nom figure dans les journaux.)

Mad. X"* a vu peindre Fritz à des panneautins de tous genres,
mais ne peut certifier s'il les achevait. Le père lui a souvent parlé
du talent naissant de son fils, disant qu'avec les restants de la pa-
lette il trouvait de nouvelles colorations qui le surprenaient. Parfois,
le petit rangeait ses panneaux les uns à côté des autres, près de la
fenêtre, disant : « J'en ai pourtant déjà tant. » Le petit prenait
comme un voleur la palette de son père, en mêlait les couleurs et
trouvait ainsi des effets qui impressionnaient favorablement celui-ci.

L''enfant avait un aspect peu spirituel, mais posait souvent des
questions qui trahissaient un esprit investigateur. Madame X"* se
rappelle l'avoir vu travailler à deux panneautins (1), à un surtout,
où se trouvait une porte, l'autre avec un moulin, tous deux dans
des tons neutres................ . .

Peu de personnes se sont trouvées aussi souvent dans l'atelier de
M. Van de Kerkhove que la famille X*". Souvent le petit peignait
des ciels singuliers et soutenait les avoir observés ainsi ; il peignait
donc des ciels et des arbres.

Tout ce que Mad. X"' a vu, remonte à trois ans, donc vers 1872.
Le petit peignait avec un couteau à palette.

Confirme, de tous points, la déposition précédente. L'intel-
ligence de l'enfant, sa vocation pour la peinture, sa manière de
procéder, l'authenticité même de deux œuvres exposées, y sont
nettement établis.

Madame Y*" (sœur de la précédente.)

Mad. Y*** a vu les panneautins avant leur départ pour Bruxelles
(I) Parmi ceux qui ont été exposés. Note de la Rédaction.
 
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