Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Journal des beaux-arts et de la littérature — 23.1881

DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.18918#0107
Overview
loading ...
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
N° 13.

15 Juillet 1881.

Vingt-troisième Année.

JOURNAL DES BEAUX-ARTS

ET DE LA LITTÉRATURE.

DIRECTEUR : M. Ad. SIRET.

MEMBRE DE l'aCADEMIE ROY. DE BELGIQUE, ETC.

SOMMAIRE.BELGiQUEiConcours de gravure à l'eau-
forte.—France : Des pierres gravées, par H. Jouin.
— l'orphelinat des arts à Paris. —- Les gran-
des publications modernes : le musée de Vienne
gravé par Unger.— Bibliographie.—Allemagne :
Société du Dôme de Cologne. — Chronique géné-
rale. — Dictionnaire des peintres. — Annonces.

Belgique.
huitième

CONCOURS DE GRAVURE

a l'eau-forte
ouvert par le journal des beaux-arts
pour 1881.
SIX PRIX.
De même que les années précédentes nous
ouvrons pour 1881 un concours de gravure
à l'eau-forfe. Une somme de douze cents
francs est affectée aux prix divisés comme
suit.

Histoire.

Un prix unique de 400 francs. L'auteur
pourra fournir soit un sujet inédit, soit la
copie d'un tableau flamand ancien ou mo-
derne.

Genre.
Un prix unique de 200 francs.

Paysages, intérieurs, marines, etc.
Prix uniques.

Paysages.........200

Intérieurs de ville......i5o

Marines.........i5o

Fleurs, fr. nat. morte, ornements . 100
La dimension des cuivres ne pourra excé-
der, en hauteur : 260 millimètres, et en lar-
geur : 190 milimètres. Dans cette limite, les
artistes sont libres d'assigner telles mesures
et telles formes qu'ils jugeront nécessaires à
leur travail.

Les artistes couronnés aux concours pré-
cédents ne peuvent prendre part au concours
actuel qu'à la condition de ne point rempor-
ter un prix égal en rang à celui qu'ils au-
raient obtenu dans les concours antérieurs
Cette observation ne se rapporte pas aux prix
partagés. Si l'ouverture du billet cacheté
amenait un cas semblable, le prix sera donné
à la planche venant après, dans l'ordre indi-
qué par le jury.

Les artistes étrangers sont admis à concou-
rir s'ils ont deux ans de résidence dans le
pays.

Les artistes devront faire remettre leurs
cuivres, avec deux exemplaires, tirés, l'un sur
chine, l'autre sur papier blanc ordinaire,
à l'Administration du journal, rue de Plai-
sance, à St-Nicolas (Flandre Orientale), avant
le 3o Septembre 1881 (affranchir). Toute

paraissant deux fois par mois.
prix par an : belgique : g francs.

étranger : 12 fr.

planche remise, après cette date, sera exclue
du concours. Les auteurs ne pourront pas se
faire connaître mais ils accompagneront leur
envoi d'un billet cacheté contenant leur nom
et leur adresse.

Les gravures couronnées seront la pro-
priété du Journal des Beaux-Arts qui s'en-
gage à les publier et à en remettre 2 5 exem-
plaires d'artiste aux auteurs. Les cuivres non
couronnés seront restitués.

CONCOURS DE GRAVURE
a l'eau-forte

pour l88l.

Nous inscrirons, au fur et à mesure, à titre
d'accusé de réception, les gravures envoyées
au concours. Nous venons d'en recevoir
trois :

N° 1. Le maréchal ferrant.
N° 2. Le marchand de chevaux
N° 3. Les cuirassiers.

France.

DES PIERRES GRAVÉES (î).
I

Nous voudrions parler de la pierre gravée.

L'an passé, nous avons traité du bas-relief:
le camée s'impose à notre étude.

N'est-il pas, en effet, la réduction, ou
mieux encore, la miniature du bas-relief?

D'autre part, le camée ne peut être séparé
de l'intaille.

La gravure en saillie suppose la gravure
en creux.

L'intaille est la contre partie du camée.

Or, bien que l'art du graveur en pierres
fines ait son appellation spéciale, la glypti-
que, il se réclame de nous dans ces pages
consacrées à l'art du statuaire. « Tout gra-
veur en pierres fines, a dit avec justesse un
expert en cette matière, doit être dessinateur
et sculpteur. » (Chabouillet).

La sculpture est le fleuve ; la glyptique,
un affluent.

II

Telle est la fécondité merveilleuse de
l'art plastique, qu'une sardonyx ou une
agate, de la grosseur d'un grain de sable,
peuvent refléter le génie d'un peuple.

(1) Ce travail sert d'Introduction à la Sculpture au salon de 1880
de notre correspondant, M. Henry Jouin. Nous aimons à repro-
duire ces dissertations esthétiques dont la clarté dans la pensée
et l'élégance dans la forme, ont placé l'auteur au premier rang
des critiques d'art français. N. D. I». E.

administration et correspondance
a s'-nicolas (Belgique).

Les pierres gravées de Pyrgotèle et d'Aulus
résument Fart de plusieurs siècles.

Elles sont l'abrégé de la sculpture dans les
temps anciens.

Réplique du génie par le génie, ces chefs-
d'œuvre nous offrent la traduction des dog-
mes ou des allégories en honneur dans l'an-
tiquité. Il y a plus, le graveur en pierres
fines a maintes fois puisé son inspiration
chez les statuaires ou les peintres qui
l'avaient précédé.

Artistes désintéressés, les maîtres de la
glyptique ont reproduit les grandes œuvres
de Phidias et de Polyclète, d'Apelle et de
Parrhasius.

Notre langue n'a pas de termes pour défi-
nir le rôle de ces hommes étranges, à la fois
créateurs et gardiens. Séduit par le talent de
leurs pairs, ils l'ont voulu célébrer dans une
langue qui leur fut personnelle.

Ainsi ont-ils créé.

Car, encore qu'ils aient emprunté la ligne
ou la couleur à leurs devanciers, la méthode,
le rhythme, le style dont ils ont usé est à eux.

La glyptique a pu se faire la cliente du
peintre et du statuaire ; son verbe sobre,
distingué, souple et fin commande l'attention
de l'artiste et de l'amateur.

La glyptique condense, réduit ; mais, où
l'artisan vulgaire n'aurait vu qu'une copie,
le graveur en pierres fines transpose le par-
fum, la grâce de l'œuvre type, et sa topaze
vaut le paros du sculpteur.

III

Par là même que la pierre gravée porte
l'empreinte des plus belles œuvres de l'art
plastique, elle a fait cet art plus célèbre,
plus populaire.

Les graveurs en pierres fines sont des
propagateurs.

Quoi de plus instable que ces menus objets
trop légers pour fatiguer même une main
d'enfant ? Aussi, les produits de la glyptique
ont-ils rempli les écrins des consuls, orné
les doigts des joueurs de flûte, et brillé dans
la chevelure des patriciennes.

Alors que Minerve veillait au Parthénon,
Jupiter à Olympie, les dames romaines por-
taient à leur cou, gravée sur l'améthyste ou
le saphir, l'image de ces divinités.

IV •

Ce que chez nous le lithographe, secondé
 
Annotationen