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— 99 —

aide constante. C'est à cette aide que nous
devons le peu de bien que nous avons fait,
c'est grâce à elle que nous en pourrons faire
davantage. »

LES GRANDES PUBLICATIONS MODERNES.

LE MUSÉE IMPÉRIAL DE VIENNE

EAUX-FORTES DE W. UkGER (i).

Publié par la maison Miethke.
12, 13 et 14me livraisons.

Ce recueil, aussi splendide qu'unique, est
une des publications les mieux réussies de
notre époque. Pour notre part, nous esti-
mons que, comme œuvre à l'eau-forte, éma-
nant d'un même artiste et reproduisant les
chefs-d'œuvre d'un musée, rien ne saurait
lui être comparé. Nous croyons que c'est
aussi l'avis des amateurs sérieux, s'il faut en
juger par le succès qu'il a rencontré dès son
apparition. Succès peu bruyant du reste
comme les vrais succès, car c'est à peine si
les organes attitrés de la vérité dans l'art,
ont montré quelque souci de cette extraor-
dinaire entreprise.

Extraordinaire, en effet, si l'on veut réflé-
chir que le recueil doit comprendre 100
eaux-fortes gravêespar le même ai'tiste d'après
les maîtres les plus disparates entre eux :
Rubens, Rembrandt, Jean Steen, Veronèse,
Teniers, Le Titien, Ruysdael, Holbein, Ter-
burg, le Gorgion, Van Dyck, Hobbema,
A. Carrache, Durer, Hais, Le Tintoret,
Rreughel, Palma, Craesbeke, etc., non pas
reproduits dans la manière du graveur,cequi
serait un mérite relatif, mais dans le style
du maître même! Or, c'est là le prodigieux
résultat auquel est arrivé William Unger.
Cinquante six planches ont, à l'heure qu'il
est, vu le jour, et l'on doit constater que
chaque maître nous apparaît avec son carac-
tère tellement propre qu'il suffit de voir la
gravure, même à une grande distance, pour
que la caractéristique du modèle surgisse
dans sa plus saillante signification. Unger
s'est tellement identifié avec l'œuvre à re-
produire qu'il faut reconnaître en lui un des
plus profonds analistes d'art que les temps
modernes aient produits. Ce qu'il y a de
vraiment extraordinaire dans cette organisa-
tion privilégiée c'est qu'après s'être rendu
compte du génie intime du maître à repro-
duire, Unger a su trouver dans sa pratique
un clavier aussi sûr que varié pour jeter sur
son cuivre les secrets de ce génie. De Ru-
bens il a saisi l'étonnante majesté et la ruti-
lante humanité ; deRembrandtla mystérieuse
rudesse; de Jean Steen l'enveloppante .lu-
xure; du Veronèse la grâce audacieuse et
imprévue; de Teniers la finesse caressante
et la légerté aérienne; du Titien la senti-
mentale sévérité; de Ruysdael la sérénité

(1) Voir sur cet ouvrage nos articles publiés en
1877, p. 44 et en 1880 p. GO.

grave et mélancolique; de Ilolbeînla poésie
serrée et intime ; de Hais le cachet d'indomp-
table brosseur; de tous enfin, il a su faire
éclater la raison d'être de leur immortalité.
Qui donc, n'importe où et comment, esl ar-
rivé, dans les temps anciens et modernes, à
un résultat aussi incontestable qu'étonnant?

Chose bizarre et juste cependant : Unger
ne crée pas. Il suffit à sa gloire de com-
prendre et l'on a pu voir jusqu'où cette fa-
culté l'a conduit. Après avoir reproduit
l'œuvre magistrale de Hais dont il a été parlé
ici même, après avoir reproduit pour la
maison Ruffa d'Amsterdam, une œuvre dont
nous avons également parlé,dans le genre de
celle-ci, le voilà certainement arrivé au faîte
de sa renommée et cela à un âge jeune en-
core. Il est en effet douteux qu'il produise
quelque chose de plus absolument parfait
que son Saint Ildefonse d'après Rubens et
bien qu'il n'aura été qu'un interprétaleur, la
postérité le saluera aussi respectueusement
que ses modèles.

Mais arrivons à ses nouvelles planches du
Musée de Vienne.

La planche 46 représente saint Ambroise
repoussant l'empereur Théodose, de Rubens.
C'est le rendu du coloris et l'énergie du des-
sin que le graveur a voulu interprêter avant
tout. Ce en quoi il n'est point resté en des-
sous du grand maître. L'éclat des vêtements,
la vivante personnalité des acteurs, les
détails gras et abondants et jusqu'aux intem-
pérances du grand flamand, tout cela est jeté
sur le cuivre avec une richesse pléthorique.
Le Portrait d'homme (n° 47), par Christophe
Amberger reproduit un visage d'une gra-
vité très expressive. La figure et les mains
surtout sont d'un travail large et cependant
serré qui rappelé Holbein, 1 —
Christophe. 11 faut remarquer e- OklF/y Hne lumière tempérée

trait l'adresse étonnante avei = " ■aisément couchée à

graveur a tenu dans une ombjE_ s et acérés s'accro-

les vêtements du personnage e= n f•*'■v, tueux de droite. Une

dont la préoccupation a consisté à détailler
les sentiments sur les physionomies des
personnages bien plus qu'à rechercher des
effets de couleur tout au moins difficiles
dans la circonstance. Aussi, il faut voir avec
quelle vivacité la scène est reproduite et
quelle étrange solidarité lie toutes ces intel-
ligences s'occupant du même fait. La pointe
de l'artiste est ici d'une liberté absolue s'oc-
cupant peu des détails et s'attachant aux
masses. Par un de ces traits heureux, dont
Unger a le secret, il s'est assimilé pour
rendre l'œuvre du vieux Titien, le caractère
des aquafortistes italiens et il leur a em-
prunté ce brio indépendant de tout style qui
semble mordre le cuivre plutôt que de le
disposer méthodiquement à recevoir un des-
sin préparé. Cet entraînement est visible
dans la planche dont nous parlons.

Dans le portrait de la Mère de Rembrandt
(n° 51), par Rembrandt, c'est autre chose :
on dirait une eau-forte peinte; sur toute la
planche il y a comme une teinte chaude
ambrée comme celle qui existe sur l'origi-
nal. Rien d'aussi vivant que cette vieille
parcheminée, trouée de deux yeux vifs en-
core et d'une bouche de laquelle on croit
entendre sortir des parôles. Ici la pointe est
Rembrandesque et c'est une fête pour l'œil
que de se promener dans les plans aux demi-
teintes si lumineuses qui entourent et nuan-
cent la tête du modèle. Le Troupeau de bœufs
(n° §2), d'après Breughel, semble une planche
gravée par Breughel même; c'est l'envelop-
pement de ses tailles, c'est son faire maigre
et doux, ses incorrections dans la perspec-
tive générale et ce je ne sais quoi de fan-
tasque qui préoccupe plus qu'il ne charme.

Voici ce magnifique Samson de Van Dyck
mmÊÊÊÈÊÊmmmÊÈÊÊÊÊ^é les exhubérances

grande réussite des parties cE-

madone avec plusieurs saints, (e-^_ s

(n° 48), n'a point beaucoup préE_r g

artiste qui n'a eu en vue que h=_ |

composition de son modèle. l=°

Nicolo au regard distrait (n° 4=~ —

l'auteur a concentré le travail e" * *

sur le visage et sur les mains e-2 |

contraste avec le procédé larjE. —

abandonné des détails. Dans cE m U

graveur a vaincu de sérieusiE •

d'ornementation. L'Intérieur E" C g

handlerin) ce bijou de Frans Mi E— O ^

moelleux que l'eau-forte atteiiË-

L'auteur,n'ayant pas les ressouiEJP .

coloris du maître, s'est retran(E_

série de pénombres mystérieus E m ^ |

genl les deux têtes rieuses elE

significatives du sujet.

La femme adultère (n° 50), c!E_2

ce que l'on peut appeler un tn=_

E _ ^~ c
— n —* ta
=— —J >

i- o

F O

O

= £

lans cette œuvre au-
lmme Van Dyck du

abens. Le travail des

lumière est poussé
Ion et c'est un véri-

•e trait pour trait les
loici une Infante, de

le noir et le blanc du
I transition, sans le
|;cision nette appuyée
lit son modelé obtenu
je grande allure faite
l'iété. Velasquez est
Itude et il n'y a guère

d'une forte volonté
I Ceux qui ont du

ve avec les honneurs
le cas. Le portrait
Méricde Saxe (n° 55),
l'a peu. C'est un sujet

te l'enthousiasme du
 
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