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— 77 —

compliqué de vieux sèvres et agrémenté d'un
orchestre de singes musiciens en vieux saxe,
exécutant des airs anciens quand l'horloge
sonne ; un grand régulateur en bronze doré ;
la pendule de marbre blanc sculptée par Fal-
connet et représentant les trois Grâces. C'est
à propos de cette pendule que Diderot disait :
elle montre tout excepté l'heure ; la pendule
négresse, meuble curieux dont parlent les
Mémoires secrets de Bachaumont et autres
dont les enchères nous révéleront dans quel-
ques jours la grande valeur.

Dans les lustres je signalerai celui en
cristal de roche composé de 15o cristaux ;
c'est ce célèbre lustre que l'impératrice dési-
rait acquérir à tout prix; le lustre Rococo
vendu par Lazare Duvaux à la Pompadour
en 1750 ; les flambeaux de bronze de Martin-
court fabriqués lors du mariage de l'archi-
duchesse Marie-Antoinette avec le dauphin
de France ; les candélabres de Turenne, les
appliques de Gouthières.
. Je ne puis m'arrêter aux Boîtes et Taba-
tières, j'en aurais pour plusieurs... jours. On
n'a pas idée du colossal intérêt qui s'attache
à cette collection où l'art et les souvenirs
rivalisent de puissance pour nous séduire.
Je dois en dire autant des porcelaines dont
quelques-unes ont une valeur qui représente
des fortunes. Jamais le monde de la curiosité
n'aura tressailli comme aujourd'hui en pré-
sence de ces objets dont le moindre provoque
les émotions les plus variées.

Dans les armes, les jeux, les sculptures,
les peintures décoratives, les livres , les mer-
veilles se succèdent avec une intensité qui
vous brûle les yeux et enflamme l'imagi-
nation. Cette collection Double est comme
une restitution et pour un peu que l'illusion
s'en mêle, on voit surgir à ses côtés tous les
personnages illustres et malheureux qui ont
vécu au milieu de ces meubles illustres et
malheureux aussi. On dirait qu'une parcelle
de vie y est restée attachée et que l'atmos-
phère est saturée des parfums de la Cour des
Louys. Charme étrange et réel que subit
tout visiteur !

Vous avez compris, mon cher Directeur,
que descendre dans le menu de tant de mer-
veilles n'était pas de mise ici : c'est affaire de
catalogue et de livres. Or, l'un et les autres
sont faits et forts bien faits. J'ai dû me borner
a rappeler à vos lecteurs que la dispersion de
de tout ce monde inanimé et pourtant vivant,
va avoir lieu à moins que quelque Nabab ne
Juge à propos de maintenir ces trésors dans
le milieu et le sentiment qui les a ressemblés.
Mieux vaudrait, me semble-t-il, dans l'in-
térêt des arts industriels, qu'il fut procédé à
Une dispersion. L'art, parmi les travailleurs,
n'aura qu'à se réjouir de voir la diffusion de
tant de chefs-d'œuvre qui sont d'incompa-
rables modèles et de précieux inspirateurs.
H me semble même que les gouvernements
soucieux de leurs intérêts devraient prendre

à tâche de doter le peuple de ces modèles.
La Collection Double en a pour tous les
besoins de la vie luxueuse et je ne crois pas
qu'on pourrait puiser ailleurs de meilleures
leçons. L'heure est-elle venue où un art
décoratif nouveau doit apparaître? On en
peut douter, mais il faut constater que dans
l'Europe entière il se fait un mouvement
tellement vaste, tellement accentué que dût-on
ne pas arriver à une création, on aura du
moins développé à l'extrême le sentiment du
beau et du goût. Pour sa part la Collection
Double y a déjà contribué et il est indubi-
table que, en se dispersant, elle continuera
l'œuvre du siècle.

tChïomque générale.

Ordre de Léopold. — Par arrêté royal du 4 mai,
sont promus ou nommés':

Grand cordon : M. L. Gallait.

Grands-officiers : MM. A. Balat; N. DeKeyzer;
G. Geefs ; E. Simonis ; A. Stevens.

Commandeurs : MM. J. De Haas ; F. Pairwels;
J. Portaels ; L. Robbe ; J. Robie ; J.-B. Van Moer ;
0. Verlat; L. Wiener.

Officiers : MM. H. Bource ; F. Bouré ; L. De
Curte ; chevalier A. De Knyff ; C. Dell' Acqua ;
A. Fassin ; V. Lagye ; M. Nisen ; J. Schubert ; E.
Smits ; J. Stallaert ; A. Verwée ; E. Wauters ;
Cancel et Vanderhaegen.

Chevaliers : MM. L. Bonnat, à Paris ; W. Bou-
guereau, id. ; E. Breton, à Courrières ; B. Constant,
à Paris ; F. Cormon, id. ; D. Oyens, à Bruxelles ;
0. Von Thoren, à Paris ; E. Agneessens, à Bru-
xelles ; L. Artan, id. ; A. Asselbergs, id. ; T. Ba-
ron, id. ; P. Beaufaux, à Anvers; A. Bouvier, à
Bruxelles ; Mlle E. Beeinaert, id. ; Mme Henrotin,
née Marie Collart, id. ; MM. C. Cap, à Anvers ;
De Groot, à Bruxelles ; T. De Heuvel, id. ; E. De-
pratere, id. ; T. Gérard, id. ; A. Hennebicq, id. ;
A. Heymans, id. ; F. Huygens, id. ; L. Mignon, à
Paris ; A. Serrure, à Bruxelles ; L. Tydgadt, à
Gand ; J. Van Beers, à Paris ; L. Van Biesbroeck,
à Gand ; C. Van Camp, à Bruxelles ; P. Vander
Ouderaa, à Anvers ; P.Van Havermaet, id. ; J. Van
Ysendyck, à Bruxelles ; E. Verhas, id. ; Verheyden
fils, id. ; T. Vinçotte, id.

Par arrêté royal du 6 mai, sont nommés cheva-
liers : MM. Drion ; L. Legendre, à Tournay, et
Tasson père, à Bruxelles.

Par arrêté royal du 14 mai sont nommés ou pro-
mus clans l'ordre de Léopold :

Grand officier : M. Gevaert.

Commandeur : M. Peter Benoît.

Officiers : MM. A. Dupont ; chevalier L. de
Burbure ; E. Lassen, à Weimar.

Chevaliers : MM. E. Blauwaert ; E. Calabresi ;
0. Stoumont ; S. Carmanne (dit Carman) ; F.Chia-
romonte ; L. Jouret ; F. Schidlik ; J. Grogniez (dit
Quélus) ; G. De Deken ; J. De Glimes ; E. Hutoy ;
A. Koister ; M. Leenders ; N. Nihoul et Guillaume.

— Le comité de la Fête-Conscience adresse l'ap-
pel suivant à tous ceux que l'hommage rendu à
notre célèbre écrivain intéresse :

« Lorsque la nouvelle se répandit dans le pays
que l'on se proposait de rendre un hommage solen-
nel et éclatant au plus célèbre de nos écrivains, à
l'occasion de la publication de son centième volume,
tous les cœurs flamands battirent d'enthousiasme,
et une approbation générale en dehors de tout esprit
de parti fit, soudain, du projet une chose décidée.

Dès le 1er mai, en assemblée générale, les adhé-
rents, accourus de tous les points du pays flamand,
jetèrent les bases de la féte à offrir à Conscience.
Les mesures qui furent alors discutées et arrêtées
se résument dans les quatre points suivants :

a. Il appartient, naturellement, aux Flamands,
Conscience n'ayant écrit qu'en flamand, d'organiser
et de conduire la manifestation. Celle-ci aura donc
un caractère essentiellement flamand. Nos compa-

triotes qui ne parlent pas notre langue et sur les-
quels rejaillit cependant la gloire de Conscience,
cette gloire qui a parcouru tout le monde civilisé,
regarderont assurément comme un devoir de prendre
part à la manifestation : l'accueil le plus fraternel
leur est réservé.

b. La fête aura, avant tout, un caractère popu-
laire; émanée du peuple, elle sera célébrée par lui :
donc, une souscription générale parmi les partici-
pants, admirateurs du talent de Conscience, cou-
vrira tous les frais.

c. Les membres désignés par l'assemblée générale
nommeront dans leur sein un comité principal et
six sous-comités, à l'effet de régler et de conduire
la féte.

d. Rien dans la manifestation ne pourra revêtir
une couleur politique : tous les comités seront com-
posés d'un nombre égal de membres appartenant
aux deux partis.

Le comité principal, nommé en assemblée du

10 courant, vient aujourd'hui, chers compatriotes,
faire un appel chaleureux et fraternel à tous ceux
qui admirent et aiment notre célèbre romancier,
particulièrement à ceux qui prennent à cœur notre
mouvement flamand, en un mot, à tous ceux qui,
comme nous. sont fiers, en face de l'Europe, de
posséder une couronne littéraire dont Henri Con-
science est le plus beau rayon !

Les sous-comités fonctionneront incessamment :
les souscriptions et l'œuvre de propagande doivent
être immédiatement entreprises; les instructions
aux sociétés seront expédiées sans retard ; car le
jour de la manifestation doit être fixé aussitôt que
possible.

Ainsi, chers compatriotes, énergiquement à l'œu-
vre , afin que les échos de notre fête retentissent
aussi loin que le nom de Conscience ; afin que le
monde civilisé sache qu'un petit peuple rend hom-
mage à un grand principe social en célébrant un de
ses plus glorieux enfants. »

— M. Louis Gallait termine le grand tableau
qui doit paraître cette année : La peste à Tournay;
ce tableau est beaucoup plus grand que le Charles-
Quint, et ce sera sans doute l'œuvre la plus consi-
dérable du maître.

— L'Académie royale a reçu pour servir de
thème aux concurrents qui prendront part au
grand concours de composition musicale de cette
année, 35 cantates en français et 19 en flamand.

— Nous apprenons la mort de M. Jean Michel
Cels qui a laissé quelques paysages où se révèle un
talent distingué. U était fils du peintre Corneille
Cels dont plusieurs grands tableaux ornent nos
monuments religieux et qui occupe une belle place
dans notre histoire de l'art. M. Jean Michel Cels
avait abandonné la peinture depuis une vingtaine
d'années. Il était né en 1819. C'était un homme de
bien, de cœur et de talent qui sera vivement re-
gretté de ses nombreux amis.

— Au moment où chacun fait ses préparatifs de
départ, nous ne saurions trop recommander à ceux
qui sont en villégiature de faire entrer dans leur
bagage littératre un abonnement au St-Nicolas.

Ce charmant journal, édité avec le plus grand
luxe, par la maison Delagrave, 15, rue Soufflot, et
destiné aux garçons et aux fillettes de 6 à 14 ans
est véritablement écrit pour le petit monde auquel

11 s'adresse.

Eci ■ivains de talent, dessinateurs habiles, tout se
réunit pour faire de ce journal une publication hors
ligne, et nous sommes assurés que tous les enfants
auxquels on l'offrira, seront heureux de faire con-
naissance avec St-Nicolas.

— Sommaire du n° de mai 1881 de la Revue des
Arts décoratifs. A. Quantin, imprimeur-éditeur, 7,
rue Saint-Benoît. — Texte. — Le musée des Arts
décoratifs : A M. le duc de Chaulnes, par le mar-
quis de Chennevières. — Les Tapisseries décorati-
ves, par Alf. Darcel. — L'Art de la Soie à Lyon
sous Louis XIII (suite), par P. Brossard. — Chro-
nique française et étrangère. — Correspondance :
M. Christofle à M. Tiffant, de Ne-\v-York.—Bulletin
de l'Union centrale. — Planches hors texte —
Panneau en fer ciselé, par Emile Vernier _Ta-
pisserie des Gobelins (xhi° siècle), d'après J.'oudry :
Les chasses de Louis XV. ~ Mêlai : Applique en
bronze, composition et dessin d'^Eneas Vico (1519-
1563).
 
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