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N° 7.

15 Avril 1881.

Vingt-troisième Année.

JOURNAL DES BEAUX-ARTS

ET DE LA LITTÉRATURE.

DIRECTEUR: M. Ad. SIRET.

MEMBRE DE l'aCADÉMIE ROY. DE BELGIQUE, ETC.

SOMMAIRE : Belgique. Salon de Paris : avis aux
artistes.—France : Correspondance particulière,
Raphaël parMuntz. — Les grandes publications
modernes : Le costume historique.— Allemagne:
Correspondance particulière : La collection Disch.
— Autriche-Allemagne : Courrier du Nord. —
Chronique générale. — Cabinet de la curiosité.
Annonces.

ï8etgi<rixe.

SALON DE PARIS.
AVIS AUX ARTISTES BELGES.

Il existe depuis cinq ans à Paris une in-
stitution ingénieuse dont nous avons déjà eu
occasion de parler et qui rend d'incontesta-
bles services.

Les artistes exposants du salon ne peuvent
voir tous les journaux qui parlent d'eux.
L'Interprète sous la direction de M. Blum se
charge de ce travail, en outre de ses traduc-
tions, il signale les journaux Français (même
de la province) qui parlent de ses abonnés.

VInterprète n'est pas un journal, c'est une
correspondance donnant fidèlement aux écri-
vains, aux artistes, aux inventeurs, aux ora-
teurs, en un mot, à tout personnage dont
s'occupe le public,, indépendamment des ar-
ticles français, la traduction française (ma-
nuscrite) des principaux articles et corres-
pondances des journaux étrangers concernant
Personnellement ces écrivains, artistes, in-
venteurs, etc., etc.

Comme moyen de contrôle, chaque tra-
duction est appuyée du titre-et de la date du
)°urnal cité, et souvent de l'article original
même, découpé. En un mot, Y Interprète est
une sorte de secrétaire particulier de ses
abonnés.

Si l'artiste le préfère, Y Interprète lui four-
nit les journaux mêmes, contre le simple
remboursement, lequel se règle après l'Expo-
sition.

P- S. Références : MM. Gérôme, Alexandre
Lumas, O. Feuillet,V. Massé,V. Sardou, etc.

L'abonnement est de 3o francs pour les ar-
tistes, port compris, du Ier mai 1881 au
jer mai 1882. Autrement on s'arrange de gré
à gré.

Un s'abonne rue St-Georges, 40, ou i5,
boulevard des Italiens, Office des Théâtres.

Sur un mot, M. Blum se rend à domicile,
aun de mieux s'entendre sur le détail.

PARAISSANT DEUX FOIS PAR MOIS.

PRIX PAR AN : BELGIQUE : 9 FRANCS.

ÉTRANGER : 12 FR.

Ceux des artistes belges qui voudraient
profiter des facilités que leur offre Ylnter-
prète, peuvent s'adresser à l'Administration
du Journal des Beaux-Arts, qui s'empres-
sera de déférer à leur désir.

France.

Correspondance particulière.

Raphaël, par M. Muntz. — Un Voyage
artistique en province, par M. Rathier.

Je ne sais quel est le critique qui a dit
« Homère résume en lui l'âme écrite de l'an-
tiquité. » Avec non moins de justesse on
pourrait dire que Raphaël symbolise l'âme
pittoresque du monde moderne. Maint histo-
rien s'est arrêté devant cette figure, elle
présente à chacun de nouveaux aspects ;
inépuisable comme le génie elle appelle l'ado-
ration de l'esprit et toujours elle laisse à
l'écrivain l'intime sensation de sa faiblesse en
face d'une telle grandeur.

De Vasari à Quatremère de Quincy, de
Lanzi à Passavant, Waagen, Gruyer, le nombre
des biographes ou des critiques que l'œuvre
de Raphaël a séduits est surprenant, et cepen-
dant, quelque soit le mérite de chacun, il
semble qu'il reste toujours à dire sur le
peintre d'Urbin. M. Mùntz, un Italien du
siècle de Léon X devenu notre contemporain,
entreprend de raconter à son tour cette grande
vie circonscrite dans un laps de trente-sept
années. Le culte de la mémoire de Raphaël
paraît bien avoir incliné M. Mùntz vers la
tâche importante qu'il s'est donnée. La raison
n'a pas seule déterminé son choix. Cela nous
rassure. Il n'est pas bon qu'un historien d'art
prenne la plume sans enthousiasme, à heure
dite, pour traiter froidement de son sujet. Le
beau tient de la flamme et de la lumière et
quoiqu'on en pense, un style clair et chaud
est nécessaire à quiconque veut parler de la
beauté. Il nous plaît donc d'entendre M. Mùntz
s'approprier les paroles de Vasari et redire
avec le premier historien de Raphaël :

« 0 heureuse, ô bienheureuse âme, comme
chacun se plaît à parler de toi, à célébrer
tout ce que tu fis, à admirer tout ce que tu as
laissé! La peinture, elle aussi, pouvait bien
mourir quand mourut ce noble ouvrier, car,
en lui fermant les yeux elle demeura comme

ADMINISTRATION et CORRESPONDANCE
a st-mcolas (Belgique).

aveuglée. Maintenant c'est à nous, à nous qui
restons après lui, d'imiter la bonne, quedis-je!
l'excellente manière dont il nous a laissé
l'exemple; c'est à nous, comme sa vertu le
mérite et comme l'exige notre gratitude, de
conserver dans l'âme son aimable souvenir et
de tenir toujours sur nos lèvres sa mémoire
hautement honorée ! Car, en vérité, c'est par
lui que nous avons la science, la couleur,
l'invention poussées à cette perfection féconde
qu'on pouvait à peine espérer. Quant à le
dépasser jamais, qu'aucun génie n'y pense! »
Ces lignes ferment le livre de M. Mùntz : elles
sont en quelque sorte le couronnement de son
œuvre, la clef de voûte de l'édifice élevé avec
amour au peintre des Loges.

Mais si l'enthousiasme est une vertu néces-
saire à l'historien, le sens critique, l'érudition,
la sévérité dans le jugement sont autant dè
contre-poids non moins indispensables. Con-
naissant M. Mùntz, nous savions d'avance
quelle serait sa méthode. Recourir aux sources
les moins connues dans notre pays, compulser,
discuter ne lui coûte pas d'efforts. Le thème
qu'il s'était choisi offrait un vaste champ aux
investigations de toute nature. L'œuvre n'a
pas lassé l'ouvrier.

C'est ainsi que le nouveau biographe de
Raphaël nous informe, que Passavant s'est
trompé en attribuant à Sanzio le Saint-Sébas-
tien du musée de Bergamme dans lequel il
convient de voir une œuvre d'Eusebio. Péru-
gin rentre, de par M. Mùntz, en possession
du tableau conservé dans l'Eglise de Pérouse
et représentant les Marie de l'Ecriture avec
leurs enfants : Cette œuvre est sortie de la
même main que le tableau du musée de Mar-
seille, dont il rappelle plus d'un détail. Les
Urbinates s'étaient montrés trop justement
jaloux de leur indépendance vis-à-vis de César
Borgia pour que le portrait de ce personnage
eût pu être peint par Raphaël. M. Mùntz
n'admet pas cette hypothèse et certain tableau
de la galerie Borghèse lui paraît avec raison
faussement attribué au fondateur de l'école
romaine : Le Christ au Jardin des Oliviers,
que possède la National Gallery, la Sainte Cène,
les portraits de Blasio et de Balthasar,, à Flo-
rence, la Madone de la Prefétesse, à Gênes, le
portrait de femme connu sous le nom de la
Fornarine au musée des Offices, la Madone
Saint-Luc à Rome, sont autant d'œuvres dans
lesquelles le biographe se refuse à reconnaître
 
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