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Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 4,1,1: Texte 1): Etat moderne — Paris, 1809

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https://doi.org/10.11588/diglit.4822#0075

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DES DEUX MERS. 73

détroit de Gebel-Taryq [Gibraltar] : cette mer alors communiquoit au golfe
Arabique ; elle pouvoit être supérieure à l'Océan, et de niveau avec la mer Rouge,
qui, peut-être, étoit elle-même moins élevée au fond du golfe, quand elle commu-
niquoit par le détroit de Qolzoum.

Après la rupture naturelle ou factice de l'isthme que nous supposons avoir
préexisté au détroit de Gibraltar, la Méditerranée, en Rabaissant au niveau de
l'Océan, aura mis à sec tous les bords de son vaste bassin; et c'est à cette époque
qu'elle aura donné naissance à l'Isthme de Soueys et à la basse Egypte. En effet,
par l'hypothèse de l'abaissement de la Méditerranée on explique plus de faits que
par celle de l'irruption de l'Océan, qui auroit submergé une grande étendue de
pays dans le bassin actuel de la Méditerranée (1).

Les Ichthyophages conservoient la mémoire d'un flux considérable qui auroit
mis à sec le golfe de Soueys, que le reflux auroit couvert de nouveau (2). Ce flux
ne seroit-il pas celui dont les Israélites font mention i Suivant une tradition qui
s étoit perpétuée chez les peuples de la Libye (3), une partie de la région d'Ham-
mon et d'autres portions de leur pays avoient été sous les eaux de la mer. Deux
voyageurs modernes, MM. Brown et Hornemann, ont reconnu, dans la région
de l'oasis d'Hammon, des preuves incontestables du séjour des eaux ; ils y ont
remarqué des lacs salins, des plages couvertes de coquillages, et des lagunes encore
remplies d'eau de mer. A la vérité, ces faits ont pu résulter d'un déluge qui a sub-
mergé les plus hauts continens. Eratosthène avoit adopté l'opinion du physicien
Straton, que le pays d'Hammon a dû faire partie du domaine des mers.

La mer Noire, supérieure encore à la Méditerranée, aura, en se portant avec
rapidité par les Dardanelles, formé l'archipel Grec, dont les îles pouvoient dé-
pendre alors d'un vaste continent. Il existe, en effet, dans ce canal, un courant
très-rapide vers le sud, et tel, que, si les vents du nord soufflent avec force, les
vaisseaux peuvent difficilement s'y arrêter et le remonter sans le secours des vents
opposés à ce courant. Le Bosphore, la Propontide et les Dardanelles, dans une
suite de détroits , offrent à la navigation d'autres courans singuliers, dus, sans
doute, au gisement des côtes sur lesquelles les eaux sont refoulées et réfléchies dans
tous les sens.

Mais, en comparant le volume immense des eaux que jettent dans la mer Noire
les Palus-Méotides et tant de grands fleuves d'Europe et d'Asie, avec le volume
beaucoup moindre que le Bosphore rend à la Méditerranée, on a supposé l'exis-
tence de canaux souterrains pour l'écoulement de la mer Noire ; car il semble
difficile d'attribuer aux évaporations, qui ne peuvent pas être très-considérables
s°us son atmosphère toujours nébuleuse, l'excédant des afflues de cette mer sur

(MOnpeutvoird'aprèsIenivelIementgénéra^Tableau reculée où le lit du Nil étoit moins élevé de la même
5ynoptxque) Aûas> n, ^ qug k niveau de ja Méd;_ quantité . et en admettant pour ces temps reculés une

atlee ne devroit encore s'élever que d'environ 16pieds plus grande élévation de son niveau, la mer pouvoit re-

pour atteindre Ia limite de l'ancien golfe de Memphis, monter beaucoup plus haut dans le lit actuel et le bassin
prcs clu Ka*

Ire : mais nous devons avouer qu'il n'est pas du Nil.
nécessaire de recourir à cet abaissement subit de son ni- (2) Hérodote, liv. II, J. n; traduction de M. Lar-

veau pour faire naître le Delta; car la mer pouvoit parvenir cher, noiejj., tome II, page 184.
a cette même limite dans sQn ^^ ^^ a r>epoque (jj Strabon, liv. XVII,
 
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