48o MÉMOIRES ET OBSERVATIONS
DU SARCOCELE.
JLiE mot de sarcocèle dérive du grec [croip^, et joîàh). Fabrice d'Aquapendente, de
Hilden, André de la Croix, Lanfranc, Gabriel Fallope, et plusieurs autres médecins,
ont désigné cette maladie sous le nom de caro adnata ad testes vel ad testent. Depuis
ces auteurs, qui paroissent avoir observé le sarcocèle dans les climats chauds,
les modernes l'ont confondu avec les maladies du testicule, telles que la tuméfac-
tion, l'inflammation, le squirre, le cancer, l'hydrocèle et l'hydrosarcocèlc.
L'étymologie du mot sarcocèle, et le sens que les auteurs anciens y ont attaché,
prouvent que cette dénomination appartient exclusivement à cette maladie qui
distend outre mesure les enveloppes extérieures du testicule, sur-tout le scrotum
et le dartos, et donne aux bourses un volume et une forme extraordinaires. Le
grand nombre d'individus que j'ai vus attaqués de cette maladie en Egypte, me
met en état d'en faire connoître les causes, les vrais symptômes, la marche, les
effets, et d'indiquer les moyens curatifs que l'art peut offrir.
Mes recherches sur le sarcocèle me portent à croire qu'il est endémique dans
les climats chauds: du moins se rencontre-t-il rarement dans les climats froids; car
la plupart des exemples vus en Europe provenoient de l'Asie et de l'Afrique. La
tumeur scrotale de Charles Delacroix, ancien ministre des relations extérieures,
est peut-être le seul exemple bien constaté d'un vrai sarcocèle déclaré sous notre
température ; et encore étoit-il peu volumineux, en comparaison des sarcocèles
cités dans les Ephémérides d'Allemagne, année jf^2, dans les Œuvres chirurgi-
cales de Dionis, dans la Bibliothèque de médecine, tome IX, et de ceux que j'ai
été surpris de voir en Egypte, dont les moindres, parvenus à leur accroissement,
pesoient plus de 24 kilogrammes /yj décagrammes [50 livres].
Je désignerai donc, sous le nom de sarcocèle proprement dit, cette tumeur qui
se développe dans les bourses, sous la forme d'une masse charnue, évasée à sa
partie déclive, et suspendue au pubis par un pédicule plus ou moins étroit.
Elle présente, à l'extérieur, des rugosités de différentes grandeurs, séparées
par des lignes ou sinus particuliers, auxquels correspondent les cryptes muqueuses
et les racines des poils. On trouve constamment, sur une grande partie de sa
surface, et sur-tout si le sarcocèle est ancien, des croûtes jaunâtres et écailleuscs,
dont la chute laisse autant de petits ulcères d'un caractère dartreux, d'où découle
une sérosité ichoreuse. La tumeur est indolente, dure en quelques points, et
mollasse dans d'autres. On peut, sans produire la moindre douleur, la com-
primer et la presser en differens sens. Le malade n en est incommodé que par la
pesanteur et l'embarras qu'il en éprouve dans la progression; ce qui l'oblige à
faire usage d'un suspensoir. L'urine ruisselle sur la tumeur, à cause de 1 eloigne-
ment de l'urètre, sans y faire d'excoriation.
DU SARCOCELE.
JLiE mot de sarcocèle dérive du grec [croip^, et joîàh). Fabrice d'Aquapendente, de
Hilden, André de la Croix, Lanfranc, Gabriel Fallope, et plusieurs autres médecins,
ont désigné cette maladie sous le nom de caro adnata ad testes vel ad testent. Depuis
ces auteurs, qui paroissent avoir observé le sarcocèle dans les climats chauds,
les modernes l'ont confondu avec les maladies du testicule, telles que la tuméfac-
tion, l'inflammation, le squirre, le cancer, l'hydrocèle et l'hydrosarcocèlc.
L'étymologie du mot sarcocèle, et le sens que les auteurs anciens y ont attaché,
prouvent que cette dénomination appartient exclusivement à cette maladie qui
distend outre mesure les enveloppes extérieures du testicule, sur-tout le scrotum
et le dartos, et donne aux bourses un volume et une forme extraordinaires. Le
grand nombre d'individus que j'ai vus attaqués de cette maladie en Egypte, me
met en état d'en faire connoître les causes, les vrais symptômes, la marche, les
effets, et d'indiquer les moyens curatifs que l'art peut offrir.
Mes recherches sur le sarcocèle me portent à croire qu'il est endémique dans
les climats chauds: du moins se rencontre-t-il rarement dans les climats froids; car
la plupart des exemples vus en Europe provenoient de l'Asie et de l'Afrique. La
tumeur scrotale de Charles Delacroix, ancien ministre des relations extérieures,
est peut-être le seul exemple bien constaté d'un vrai sarcocèle déclaré sous notre
température ; et encore étoit-il peu volumineux, en comparaison des sarcocèles
cités dans les Ephémérides d'Allemagne, année jf^2, dans les Œuvres chirurgi-
cales de Dionis, dans la Bibliothèque de médecine, tome IX, et de ceux que j'ai
été surpris de voir en Egypte, dont les moindres, parvenus à leur accroissement,
pesoient plus de 24 kilogrammes /yj décagrammes [50 livres].
Je désignerai donc, sous le nom de sarcocèle proprement dit, cette tumeur qui
se développe dans les bourses, sous la forme d'une masse charnue, évasée à sa
partie déclive, et suspendue au pubis par un pédicule plus ou moins étroit.
Elle présente, à l'extérieur, des rugosités de différentes grandeurs, séparées
par des lignes ou sinus particuliers, auxquels correspondent les cryptes muqueuses
et les racines des poils. On trouve constamment, sur une grande partie de sa
surface, et sur-tout si le sarcocèle est ancien, des croûtes jaunâtres et écailleuscs,
dont la chute laisse autant de petits ulcères d'un caractère dartreux, d'où découle
une sérosité ichoreuse. La tumeur est indolente, dure en quelques points, et
mollasse dans d'autres. On peut, sans produire la moindre douleur, la com-
primer et la presser en differens sens. Le malade n en est incommodé que par la
pesanteur et l'embarras qu'il en éprouve dans la progression; ce qui l'oblige à
faire usage d'un suspensoir. L'urine ruisselle sur la tumeur, à cause de 1 eloigne-
ment de l'urètre, sans y faire d'excoriation.