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Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 2,2,2: Planches 2): Antiquités — Paris, 1812

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https://doi.org/10.11588/diglit.4723#0025
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T H E B ES

HYPOGEES

couches de fils alternoient avec des couches de toiles, pour donner
successivement à la poupée plus de soutien et de fini.

Une toile en manière de coiffe couvre ïa tête du faucon embaumé.
J'ai remarqué qu'on avoit fait emploi de colle pour fixer ce premier
appareil, et qu'on s'étoit borné à humecter les suivans : ce sont des
bandes qui recouvrent l'occiput et viennent graduellement se perdre
sur le vertex et le front. La coiffe ou l'enveloppe générale de la tête
borde le bec et le laisse à découvert, pratique singulière et qui a
peut-être pour objet de rappeler l'usage antique de ces chaperons
dont on couvre encore aujourd'hui les faucons destinés au plaisir de la
chasse.

Je n'ai pas été dans le cas d'hésiter sur ïa détermination de l'oiseau,
sujet de cet article, et que j'ai retiré presque entier de sa momie. Je
le conserve au Muséum d'histoire naturelle, où les curieux et les natu-
ralistes pourront aller l'observer.

La o-randeur et la force de ses serres, ï'écartement et l'étendue des
os unguis qui lui élargissent si fort la tète, la longueur de ses aiîes, la
forte dent du bec, le contour régulier des intermaxillaires, les cou-
leurs de son plumage, enfin principalement celles des pennes, autant
que j'ai pu les consulter avec fruit, tels sont les caractères qui me l'ont
fait reconnoître pour un faucon. Notre oiseau est de petite taille; ce
qui fait présumer que c'étoit un mâle.

Voyant que le tronc ne pouvoit occuper que les deux tiers de la
momie, je m'étois attendu à trouver les jambes droites ; mais il n'en
est pas ainsi : elles sont rassemblées sous ïe ventre, comme dans les
momies dont nous avons déjà donné la description ; elles s'y font seu-
lement remarquer par plus d'irrégularité, les ailes étant moins grandes
en largeur, et les pieds trop forts pour que les ailes les embrassent en

totalité.

Fio\ 5. Squelette d'émerillon.

Ce qu'un premier aperçu fait connoître de ce squelette, c'est qu'il
appartient à un oiseau de proie : il falloit alors le chercher parmi les
petites espèces de cette famille.

Comparé à nos plus petites chouettes, sa tête est moins large en
arrière, ses os coronaux moins convexes, et les yeux trop écartés:

A l'épervier, il est plus petit, sa tête est plus bombée; le bréchet
de son sternum est sans échancrure; ses pieds et ses tarses sont plus
courts ; il est enfin plus ramassé dans ses formes '.

A la crécerelle, il en diffère moins, mais il est encore trop petit ;
son fémur est plus long que le tarse ; sa face et le bec sont plus courts,
son crâne plus sphéroïdal, et ses membres, tant les os de l'aile que
ceux des pieds, sont plus forts :

A l'émerillon, c'est à cet oiseau, en effet, que notre squelette paroît
appartenir; les très-petites différences que j'ai remarquées pourroient
bien tenir à une différence d'âge ou de sexe.
Fig. 6. Squelette d'autour.

L'autour présente, dans son squelette, des caractères qu'au premier
aperçu il est assez difficile de saisir, mais qui n'en sont pas moins très-
tranchés. Telle est d'abord la proportion des parties de la jambe : le
fémur est presque aussi long que le tarse, et celui-ci se trouve d'un
quart plus court que le tibia ; la gouttière tout ïe long et derrière
le tarse, et où se logent les tendons fléchisseurs des doigts, est très-
profonde , et le péroné se fait également remarquer par sa saillie
ïe long du tibia, et parce qu'il se soude avec lui près de l'extrémité
inférieure ; les doigts sont enfin dans un état moyen de force et de
Jonoueur.

Les os de l'aile offrent la même correspondance ; égalité de l'humé-
rus , et des os du carpe et des os d'avant-bras, qui sont d'un cinquième
plus longs.

Le crâne a aussi ses différences caractéristiques. On est frappé de
ïa profondeur de la fossette au lieu où s'articulent les intermaxillaires

et ï'ethmoïde, de l'intervalle existant entre les coronaux, du méplat
de cette partie, du peu de saillie des bords orbitaires, de l'étendue et
de la divergence des os unguis, et sur-tout de ïa longueur de ïa tête.

Aces signes que l'observation fait découvrir dans ce squelette, on
reconnoît l'autour, sans qu'il puisse rester la moindre crainte de s'être
mépris.
Fig. y. Squelette de chat.

La ressemblance de ce squelette avec ceïui des chats domestiques
en Europe est frappante : quelque attention qu'on y apporte, on n'y
peut apercevoir que des différences d'âge.

L'individu conservé en momie qui nous a fourni ce squelette, est
mort jeune : les sutures de la boîte cérébrale et les épiphyses des os
des membres peuvent même faire supposer que c'est dans la deuxième
année de son âge. Ses crêtes occipitales ne faisoient que de naître, et
la fosse temporale n'étoit pas distincte de la fosse orbitaire , comme
cela a lieu dans un âge plus avancé, par la rencontre des apophyses
du coronal et de la pommette.

Ayant comparé notre squelette à un sujet plus avancé que lui en
âge, nous lui avons trouvé la tête plus courte et plus ronde, le chan-
frein un peu plus relevé, et les vertèbres de ïa queue plus longues et
moins couvertes d'aspérités.

Les dents canines s'étoient entièrement fendues par le milieu. Ce
résultat est souvent l'effet d'un dessèchement instantané ; mais il pour-
roit bien, dans ce cas-ci, avoir été produit par les matières employées
dans la préparation de la momie.

L'individu que nous examinons ne nous vient pas de Thèbes, mais
des catacombes de Memphis et de Saqqârah : son embaumement s'est
ressenti des procédés en usage dans cette capitale pour la préparation
des momies humaines. L'asphalte et le natroun s'y manifestent à tel
point, qu'il nous faut défendre notre squelette de l'humidité de l'air,
pour empêcher les dégradations.

On trouve à Thèbes des momies de chat : mais on ne les y conser-
voit pas avec les mêmes soins qu'à Memphis ; on se contenîoit de les
empaqueter dans des toiles assez grossières, en donnant à la poupée
une forme analogue à celle de ïa momie de chien de la planche sui-
vante. [G.-S/-H.I

PLANCHE 55.

Momies et Détails de Crocodile, de Serpent et de Chien,

Fig. 1. Momie de crocodile.

L'objet qui a servi de modèle pour cette figure, n'étoit, à vrai
dire, qu'une simple poupée, mais qui avoit été préparée dans la vue
de la faire passer pour une momie entière de crocodile : c'est du
moins ce qu'on peut penser de sa ressemblance avec une vraie momie
de crocodile, et en particulier avec celle d'où l'on a extrait le crâne

M 2:

Cette poupée étoit composée à l'intérieur par un assemblage de
tiges de feuilles de dattier, destiné à en former le noyau ou la prin-
cipale charpente : de la filasse enveloppoit ces tiges, et des bandes de
toile, trempées dans une liqueur propre à faciliter leur cohésion ,
étoient roulées en dessus. Ce mannequin ainsi disposé tenoit sans doute
lieu de ï'animaï, que la paresse et la mauvaise foi des préparateurs leur
avoient fait négliger : on avoit apporté plus de soin et d'art à l'entourer
de bandelettes et à composer ïa momie proprement dite, et l'on y
avoit procédé en employant alternativement des tiges de roseau croi-
sées diagonalement sur ïe dos, et des bandes de toile, tantôt contour-
nées en spirale, et tantôt entrelacées les unes dans les autres.
Fig. 2. Crâne d'un crocodile embaumé.
 
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