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Journal de la marbrerie et de l'art décoratif: bimensuel — 1.1903-1904 (Nr. 1-28)

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Nr. 9 (1er Mars 1904)
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Biographie, [2]: Xavier Schœllkopf
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https://doi.org/10.11588/diglit.17192#0079
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rieuse d'Yvette enlève immédiatement cette
impression romanesque et fait mourir le sou-
pir qui monte dans un sourire ou la rémis-
cence d'un couplet chanté aux Champs-Ely-
sées et consacré aux Buttes.

Et c'est tout Yvette cela, la fine diseuse
du « Cœur qui roule » de Richepin et des

« Trois... ». L'architecte a fait vivre cette
antithèse dans la pierre.

Schœllkopf n'est et ne veut être d'aucune
école. Il est lui-même et c'est mieux. Il a des
principes bien arrêtés et apporte dans leur
exposition une fougue qui témoigne de la
sincérité.

« Mon but en architecture, nous dit-il, est
de conserver autant que possible à la matière
sa destination naturelle, en évitant le pêle-

mêle des matériaux ou l'emploi illogique de
ceux-ci. Comme M. P. Gout le disait dans
sa remarquable conférence sur l'art nouveau,
il ne faut pas employer le bois « à la place »
du marbre.

» La pierre, le marbre, tous les matériaux
formés en blocs agglomérés ne peuvent être
travaillés comme le bois formé
de filaments ou de fibres, et leur
connexion, à moins de contraste
voulu et peu harmonieux (voyez
les classiques), est de mauvais
goût.

» Je trouve ridicule d'allier le
bois au marbre et réciproque-
ment.

» Matières trop différentes,
très belles isolément, perdant
toute leur valeur décorative si
on veut, en les unissant, former
un tout.

» Je n'ai pas la prétention de
révolutionner l'art et de bêcher
les classiques, mais à mon avis
il est facilement possible de faire
mieux que ce qu'on voit journel-
lement.

» Et ce, surtout, en marbre-
rie, car cette industrie, depuis
Louis XIY, n'a pas fait un pas
au point de vue des modèles. »
La reproduction des travaux
de Schœllkopf, que nous présen-
tons à nos lecteurs et que nous
aurons encore l'occasion de leur
présenter,' confirme bien cette
manière de voir.

La façade de l'hôtel d'Yvette
Guilbert semble taillée dans un
seul bloc. La rampe d'escalier, empruntant
ses lignes au pissenlit, a également une allure
monolithe, et tout cela est d'une délicatesse
extrême, bien que d'un caractère nettement
défini.

Et nous quittons le jeune maître, souhai-
tant,pour l'école française, qu'il ait beaucoup
de disciples.

Rendons hommage, avant de terminer, au
talent de M. Rouillière, artiste sculpteur,
 
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