LA TRAITE DES FLEURS
e ne puis traverser un marché aux fleurs
sans me sentir saisi d’une amère tristesse.
Il me semble que je suis dans un bazar
d’esclaves, à Constantinople ou au Caire.
Les esclaves sont les fleurs.
Voilà les riches qui viennent les marchander; ils les regar-
dent, ils les touchent, ils examinent si elles sont dans des
conditions suffisantes de jeunesse, de santé et de beauté. Le
marché est conclu. Suis ton maître, pauvre fleur, sers à ses
plaisirs, orne son sérail, tu auras une belle robe de porcelaine,
un joli manteau de mousse, tu habiteras un appartement
e ne puis traverser un marché aux fleurs
sans me sentir saisi d’une amère tristesse.
Il me semble que je suis dans un bazar
d’esclaves, à Constantinople ou au Caire.
Les esclaves sont les fleurs.
Voilà les riches qui viennent les marchander; ils les regar-
dent, ils les touchent, ils examinent si elles sont dans des
conditions suffisantes de jeunesse, de santé et de beauté. Le
marché est conclu. Suis ton maître, pauvre fleur, sers à ses
plaisirs, orne son sérail, tu auras une belle robe de porcelaine,
un joli manteau de mousse, tu habiteras un appartement