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Kircher, Athanasius; Alquié, François Savinien d' [Übers.]
La Chine d'Athanase Kirchere: illustrée de plusieurs monuments tant sacrés que profanes, et de quantité de recherchés de la nature & de l'art — Amsterdam, 1670

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https://doi.org/10.11588/diglit.9034#0294
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'es

vents

D'ATHANASE
Se qu'il esi: dans son asoendant ou son
couchant, & ce qui esi encore plus e-
stonnant, c'est: qu'elle ne sent point du
tout pandant le jour ; mais la nuit il
ny arien de si suave ny de si doux que
l'odeur qu'elle exale. On n'a qu'à lire
ce que nous en avons dit dans le 12.
liv. de nostre Philosofie du Monde
Sousterrain pour voir cette matière
traittée plus au long.
II. La Province de Quantung pro-
duit une herbe qu'on appelle Ckifung,
c'est â dire herbe qui dénote les vents.
|*tcm- Le P. Martin racomte que les nauto-
niers de ce païs ont accoustumé d'ob-
lerver cette plante un certain mois de
Tan ; afin de remarquer en elle, com-
bien il y doit avoir detempestes & d'o-
rages dans Tannée. La connoisiànce
que ces nautoniers tirent d'elle sè prend
du nombre de lès nœuds; de sorte que
si elle en a beaucoup , il y aura beau-
coup de tempesies, que s'il y en a peu,
l'année sera moins orageulè,& ainsi elle
enseigne ce que les pilotes doivent sça-
voir pour la consèrvation de leur vie / &
elle leur ser t de maistre pour leur appren-
dre le temps, le mois, & le nombre; affin
qu'ils y prenent garde. Je dis que cette
mesme plante marque le temps auquel
ces orages doivent venir ; pareequ'ils
n'ont qu'a voir la distancé des nœuds
de leur racine pour connoistre le mois
quecela doit arriver & le temps infailli-
ble de leur advenement. Je ne m'atta-
cheray pas maintenant à rechercher les
railbns d'un si surprenant, & d'un si pro-
digieux effet ; pareeque je n'en puis pas
delcouvrir les fondements, ny les railbns
dansla nature'; c'estpourquoyje laisïè
la recherche de ce prodige à ceux qui
voudront en avoir une plus grande
connoissance : car pour moy j'estime
qu'il esi impossible à quel philosophe
que ce soit, de pouvoir pénétrer les
raisons, ny de pouvoir comprendre
comment est-ce que les tempesies, qui
ne sont pas encore venues, peuventin-

K I R C H E R E. 239
ssuer sur cette plante, ny comment il
so peut faire que la quantité & le peu
de nœuds qui sont à ïà tige, marquent
infailliblement le nombre des orages
futeurs ; puilq'uil esi: vray qu'il ny a
point d'agent dans la nature qui pro-
duite régulièrement ces prodiges, &
puisque la caulè de tous ces effets esi;
inconsiante , incertaine , & tout à fait
sujete au changement ; comment est-ce
qu'on pourroit raisonnérsurunsembla-
blesujet ; puis que rien n'est asiuré par
rapport à la plante, ny par rapport aux
tempesies, & puis que nous voyons par
expérience , que les vents changent si
souvent, que les exalaisons & les va-
peurs de la terre qui causoient les orages
sont si incertains & si peu réglés dans
leurs advenemens, & puhque enfin il
n'y a point de moment que l'Océan ne
soit agité de quelque tempesie dans
quel qu'une de ses parties.
Quelqu'un dira qu'il n esi pas difficil-
le de croire que la plante dont nous par-
lons peut marquer la tempesie pro-
chaine ; puisque l'expérience nous fait
voir que certains animaux, & quelques
poisibns predhentla mesme choie quel-
que temps auparavant qu'elle n'arrive ;
mais je responds à cela qu'il y a bien
de la différence de connoistre la matiè-
re propre & desja disposée à exciter les
tempesies, que quelques animaux con-
noissènt par un instint naturel, & de
prévoir infailliblement les orages qui
doivent arriver dans tout le cours de
l'année, comme les pilotes superstitieux
delà Chine ont faintde leur herbe Cbi-
fung ; puisqu'on ne remarque point au-
cune qualité précédante, ny aucun té-
moignage qui donne à connoistre les
tempestes qui doivent arriver dans la
suitte de toute l'année; c'est pourquoy,
j'estime qu'il faut mettre cette herbe
au nombre des fables & des chofèseon-
trouvées. Que si les Thytologes Chinois a-
voientditque cette mesme herbe tour-
ne vers l'endroit d'où vient le vent, on
le
 
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