Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Kircher, Athanasius; Alquié, François Savinien d' [Übers.]
La Chine d'Athanase Kirchere: illustrée de plusieurs monuments tant sacrés que profanes, et de quantité de recherchés de la nature & de l'art — Amsterdam, 1670

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.9034#0295

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
I

240

La Chine Illustrée

le croiroit plus facilement, parcequ'il
y auroit quelque probabilité & quelque
apparence de raison , qui favoriseroit
cette opinion ; mais parcequ ils nous di-
sènt la choie d'une autre façon , aufîine
peut-on pas y adjouster beaucoup de
foy j c'est pourquoy je dis, que si les
mesmes Chinois nous avoient allure que
cette herbe, par un sècret admirable de
la nature , se tourne vers le lieu d'où
vient le vent, nous l'aurions creu (ans
beaucoup de peine, à cause qu'on au-
roit descouvei t quelque raison ou quel-
que lympathie qui auroit donné occa-
sion à cette croyance , tout ainly qu'à
ce que nous avons dit du poissbn aillé
de la mer , qu'on nomme HyrondeSe,
& dont nous avons amplement parlé
dans le livre intitulé de jîrtt Magnetica,
& lequel est encore exposé en veuè dé-
puis 15 ans à tous ceux qui viennent
dans nostre bibliothèque de Q^ome, les-
quelsle regardent comme un prodige,
& comme un miracle de la nature.
L'arbre III. La Province de Quamst a unar-
Fantieux. ^requ'on appelle ^«rfw/^wg1, dont la ma-
tière molle & farineufe qu'il a,au lieu de
moiOe,ess: caufe qu'on donne le nom de
farineux à cet arbre. Les habitans du
pais se fervent de cette espece de moisse
ou de cette matière comme d'une farine
excellente pour en faire du pain: on dit
que le gout en est si agreable,& que cet-
te poudre est si savoureufe qu'on s'en fert
à toute sorte des saulces, &: dans toute
iôrte de rencontres. Marc (Paul Vénitien
fait mention de cet arbre dans ion 3. livr.
ch. 19. en ces termes que j'ay mis én
nostre langue. La contrée de Fanfur
porte des arbres fort gros, lesquels ont
une eseorce délicate , qui couvre une
certaine farine extrêmement fine , &
si bonne pour donner gout aux viandes,
qu'on s'en sert dans toute sorte doc-
Casions. je serois en peine de vous ap-
prendre comment est-ce que cela se
peust faire.Tout ce que je puis dire,c'est
que la nature est si bonne à l'égard de

l'homme, quelle ne manque jamais de
luy fournir tout ce dontilabesoin , &
quelamifericorde de Dieu est si gran-
de pour luy, que de le pourvoir de tout
ce qui luy est necessàire ; en quoy nous
devons admirer l'un & l'autre.
IV. On dit qu'il y a un lac dans la
Province feHnnn.an, près de la ville de
Vuting, à qui on a donné le nom de Ho-
ciniao , c'est à èkc gêner ans aVes, ou en
gendrant oyseaux , lequel est tout en
touré detrés-beaux arbres, dont quel-
ques uns ont cette propriété (à ce que
l'on dit) de donner des feuilles,quicstant
tombées dans cette eau, fe changent à
mesme temps en certains petits oyfeaux
noirs qui volent comme les autres,ce qui
cause tant d'admiration à ce peuple,
qui voit tous les jours de tels prodiges,
qu'il ne peust pas fe persuader autre-
ment que ce ne îbient des elprits: c'est
ce que nous assùre le P. Martin dans la
Généalogie Chinoife. On demande la
raison de cecy, à quoy je relponds que
l'expérience nous rend sçavants sur ce
point j puis qu'il est vray que nous
voyons une chose semblable dans YEs-
colfe, où non seulement les feuilles d ar-
bres, mais encore les coquilles, les fonds
des navires, & les bois pourris des vais-
seaux engendrent des canards. Ceux
qui voudront sçavoir plus amplement
le lècret de cette produ&ion,& concep-
voir la raison de ces générations, n'ont
qu'à lire le livre de jsrte Magnetica, &
le \ i du Monde Soubflerrain ,& il y trou-
vera de quoy se satisfaire. Quoy qu'il
en soit, je dis qu'il en est de mesme des
autres oyseaux aquatiques que des ca-
nards, & qu'ainsy,il suffit de sçavoir par
expérience que de tels oyfeaux s'en-
gendrent de la façon , pour ne douter
pas que les autres peuvent l'estre de me£
me : il faut pourtant advertir icy élec-
teur , que ces sortes d'oyfeaux ne sont
pas engendrés de la substance de ces
feuilles ny de ces arbres ; mais que c'est
d'une certaine matière & de certains
œufs
 
Annotationen