PRÉFACE
C'est seulement vers 1800 que fut connue en France, tirée sur
planches de bois, la première imagerie rustique d'Epinal aux couleurs
peu nombreuses et grossièrement appliquées; elle demeura très primitive
ainsi que d'ailleurs d'autres tentatives du même genre. Ce n'est que
de notre temps que l'estampe tirée en couleurs sur bois prend un essor
significatif, en particulier chez nous par l'œuvre de P.-E. Vibert et celle
contemporaine du grand peintre animalier Robert Hainard.
Dans ce même début du 19e, les artistes nippons sont déjà en
pleine possession d'un art consommé de l'estampe sur bois en couleurs
et cela depuis 1750 environ.
Leur métier très perfectionné utilise : une pâte de papier à la forme,
faite de fines écorces, de cocons soyeux et de résine longuement battus,
et des blocs successifs de bois de fil, taillés à la gouge en champlevé,
où la couleur est appliquée à la brosse et à l'eau, couleur naturelle,
végétale, moelleuse. Au 19e les procédés techniques deviennent d'une
perfection telle qu'ils emploient l'argent, l'or, le laque, la nacre pour
obtenir certains effets, surtout pour les sourimonos, aussi bien que les
fonds micassés et les délicats gaufrages déjà connus auparavant.
Trois artistes collaborent à l'art de l'estampe ancienne: le peintre
peint et signe ordinairement l'estampe, le graveur taille les planches
de bois successives et les munit de points de repère, l'imprimeur tire
l'un après l'autre les exemplaires de l'estampe dont aucun n'est jamais
absolument semblable à l'autre, le tirage se faisant à la main.
Au Japon actuellement, comme en Europe, chaque artiste con-
temporain peint, grave et tire lui-même ses estampes, connaissant à
fond tous les procédés expressifs les plus modernes, de la litho à la
gravure sur métal.
Que de maîtres inégalés au cours de la deuxième moitié du 18e!
Leurs ouvrages gardent cette parfaite harmonie qu'on trouve chez
III
C'est seulement vers 1800 que fut connue en France, tirée sur
planches de bois, la première imagerie rustique d'Epinal aux couleurs
peu nombreuses et grossièrement appliquées; elle demeura très primitive
ainsi que d'ailleurs d'autres tentatives du même genre. Ce n'est que
de notre temps que l'estampe tirée en couleurs sur bois prend un essor
significatif, en particulier chez nous par l'œuvre de P.-E. Vibert et celle
contemporaine du grand peintre animalier Robert Hainard.
Dans ce même début du 19e, les artistes nippons sont déjà en
pleine possession d'un art consommé de l'estampe sur bois en couleurs
et cela depuis 1750 environ.
Leur métier très perfectionné utilise : une pâte de papier à la forme,
faite de fines écorces, de cocons soyeux et de résine longuement battus,
et des blocs successifs de bois de fil, taillés à la gouge en champlevé,
où la couleur est appliquée à la brosse et à l'eau, couleur naturelle,
végétale, moelleuse. Au 19e les procédés techniques deviennent d'une
perfection telle qu'ils emploient l'argent, l'or, le laque, la nacre pour
obtenir certains effets, surtout pour les sourimonos, aussi bien que les
fonds micassés et les délicats gaufrages déjà connus auparavant.
Trois artistes collaborent à l'art de l'estampe ancienne: le peintre
peint et signe ordinairement l'estampe, le graveur taille les planches
de bois successives et les munit de points de repère, l'imprimeur tire
l'un après l'autre les exemplaires de l'estampe dont aucun n'est jamais
absolument semblable à l'autre, le tirage se faisant à la main.
Au Japon actuellement, comme en Europe, chaque artiste con-
temporain peint, grave et tire lui-même ses estampes, connaissant à
fond tous les procédés expressifs les plus modernes, de la litho à la
gravure sur métal.
Que de maîtres inégalés au cours de la deuxième moitié du 18e!
Leurs ouvrages gardent cette parfaite harmonie qu'on trouve chez
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