Première Année. □
FONDATEUR g
Directeur et Rédacteur en Chef °-
J. SANUA ABOU NADDARA «
6, Rue Geoffroy-Marie, 6 ,
PARIS —
; N° 1. — 15 Février 1899.
CT -
— ABONNEMENTS:
æ
m Un An.10 >
L'Almonsef " Avec le Journal d'Abou
g Naddara, ses supplé-
3 ments et l'Attawadod
(L'ÉQUITABLE)
D^^OTJ NADDARA.
Un An 30 »
m
-
— Pour toutes communications,
^ s'adresser au Directeur.
S. E. M. CONSTANS, S. E. TEWFIK-PACHA,
Ambassadeur de France à Constantinople. Ministre des Affaires étrangères de Turquie.
^l^^cjfy&\ g^^^&/x>.
S. E. MUNIR BEY,
Ambassadeur de Turquie à Paris.
S. E. M. DELCASSÉ,
Ministre des Affaires étrangères de France.
NOTRE PROGRAMME
Fidèle à son titre l'Almonsef sera équitable envers les amis et les
ennemis des Orientaux.
Il excitera les sympathies des peuples d'Asie et d'Afrique pour la
littérature, le commerce et l'industrie des puissances occidentales
qui se montrent amies sincères des Nations d'Orient.
Mais il sera très sévère envers les Puissances européennes qui,
sous prétexte de civiliser ou de protéger les peuples du Levant,
envahissent leur pays pour les exploiter ou les asservir.
A chacun selon ses œuvres... La ^Rédaction.
^. nos ILmoteurs.
Beaucoup de nos lecteurs et abonnés nous ont exprimé maintes lois
le désir de voir notre revue Attawadod paraître plus fréquemment.
C'est pour répondre à ce vœu que nous venons de créer un troisième
journal qui s'appellera l'Almonsef (l'équitable) et qui est en réalité un
dédoublement de l'Attawadod ; si nous avons cru utile de chercher un
titre spécial pour cette publication, c'est que, dans notre pensée, ce
journal doit avoir une mission particulière, celle d'accueillir et de livrer
au public les lettres que nous recevons de tous les pays d'Orient et
dont nous n'avons pu jusqu'ici donner que des extraits succincts dans le
Journal d'Abou Naddara et l'Attawadod.
L'Almonsef est une tribune ouverte à tous nos lecteurs Orientaux qui
ont à se plaindre ou à se louer de telle ou telle nation européenne.
Un évènement considérable et tout récent nous a décidé à opérer
cette modification ; c'est la main-mise audacieuse de l'Angleterre sur le
Soudan. Déjà on annonce tout haut que ce premier attentat va être
suivi d'un autre: la proclamation du protectorat britannique sur l'Egypte
même ; on prédit la suppression des tribunaux mixtes, on parle de la
conquête de l'Abyssinie par les forces Anglo-Italiennes, etc., etc.
Nous allons donc assister à des événements très graves qui auront
pour but de dépouiller les peuples orientaux et d'attenter encore aux
droits légitimes et imprescriptibles de S. M. I. le Sultan, souverain de
l'Egypte et du Soudan.
A ces malheureuses populations de la Vallée du Nil comme à celle des
Indes et autres pays, il reste un seul moyen de faire connaître leurs récla-
mations et leurs protestations ; ce moyen, c'est la presse et grâce à nos
trois journaux, elles pourront se défendre elles-mêmes et plaider leur
cause auprès des nations amies et justes.
Nous publierons donc chaque mois :
L'Attawadod.le 5 de chaque mois
L'Almonsef...,..le i5 —
Le Journal d'Abou Naddara.. le 25 —
C'est un gros sacrifice que nous nous imposons ; mais nous espérons .
en être récompensé par la reconnaissance de nos frères d'Orient, grou-
pés sous la bannière de l'Auguste Kalife de Constantinople.
Abou Naddara.
PARIS.IMP.G.LEFEBVRE 5 & 7.RUE CLAUDE VELLEFAUX- Le Gérant, G. Lefebvre.
LES PUISSANCES EUROPÉENNES EN ORIENT.
Comme nous sommes l'hôte de la France, nous parlerons d'elle en
premier lieu ; d'ailleurs la France ne s'est-elle pas montrée l'amie la
plus sincère et la plus désintéressée des peuples d'Orient ? N'est-elle
pas depuis François Ier l'alliée traditionnelle des Sultans de Constanti-
nople ? Dans notre dernier numéro de l'Attawadod, nous avons publié
des odes à la France de très grands poètes musulmans de Syrie,
d'Egypte et du Sénégal. Nous avons fait connaître les beaux ouvrages
et les nobles paroles des colonels Binger et Monteil en faveur de
l'Islam et nous pourrons prouver que le même esprit de tolérance et
de sympathie anime les administrateurs français au Sénégal, en
Gambie, au Soudan, au Congo et dans le centre de l'Afrique. La France
a compris que par l'Islam elle arriverait à supprimer la barbarie féti-
chiste et l'anthropophagie et elle couvre de sa protection les Musul-
mans, en respectant soigneusement les liens spirituels qui rattachent
tous les croyants au Khalife de Constantinople.
Bien que l'Allemagne soit plus nouvelle venue en Afrique, elle pra-
tique les mêmes idées de bienveillance et de justice et c'est pour cela
que nous avons vu plusieurs fois l'entente s'établir si facilement entre
les Français et les Allemands pour régler les questions coloniales.
La Belgique et le Portugal suivent les mêmes traditions et les rela-
tions qu'ils entretiennent avec les populations indigènes ont surtout
pour but la création de relations commerciales.
L'Italie, poussée par l'Angleterre, avait, pendant quelques années,
nourri la pensée téméraire d'absorber l'Abyssinie; on prétend que,
aujourd'hui même, les intrigues britanniques l'exciteraient à reprendre
en commun cette tâche néfaste et à partager, comme une proie, toute
la région qui s'étend de la mer Rouge au Haut-Nil. Nous espérons que
cette œuvre d'iniquité ne s'accomplira pas et nous comptons sur
l'amitié que la France et la Russie ont témoignée à l'empereur Ménélik.
La Russie, elle aussi, a de nombreux sujets musulmans en Asie;
mais elle les a toujours traités avec tant d'équité et de douceur qu'on
n'a pas eu à signaler ces révoltes qui se reproduisent chaque année
dans les Indes anglaises.
Quant à l'Angleterre....
Nous n'en parlerons pas dans ce premier numéro; d'ailleurs nous
aurons trop d'occasions de nous étendre à ce sujet et de montrer que
T Almonsef, bienveillant pour les bons, est impitoyable pour les méchants.
A. N.
L'Orient à l'Exposition
Nous nous occuperons désormais d'une manière toute spéciale de
toutes les sections orientales à l'Exposition de 1900.
Prochainement, nous donnerons une vue du pavillon Ottoman qui
sera construit sur le quai d'Orsay et qui sera une merveille de goût et
d'élégance.
T. S. V. P.
FONDATEUR g
Directeur et Rédacteur en Chef °-
J. SANUA ABOU NADDARA «
6, Rue Geoffroy-Marie, 6 ,
PARIS —
; N° 1. — 15 Février 1899.
CT -
— ABONNEMENTS:
æ
m Un An.10 >
L'Almonsef " Avec le Journal d'Abou
g Naddara, ses supplé-
3 ments et l'Attawadod
(L'ÉQUITABLE)
D^^OTJ NADDARA.
Un An 30 »
m
-
— Pour toutes communications,
^ s'adresser au Directeur.
S. E. M. CONSTANS, S. E. TEWFIK-PACHA,
Ambassadeur de France à Constantinople. Ministre des Affaires étrangères de Turquie.
^l^^cjfy&\ g^^^&/x>.
S. E. MUNIR BEY,
Ambassadeur de Turquie à Paris.
S. E. M. DELCASSÉ,
Ministre des Affaires étrangères de France.
NOTRE PROGRAMME
Fidèle à son titre l'Almonsef sera équitable envers les amis et les
ennemis des Orientaux.
Il excitera les sympathies des peuples d'Asie et d'Afrique pour la
littérature, le commerce et l'industrie des puissances occidentales
qui se montrent amies sincères des Nations d'Orient.
Mais il sera très sévère envers les Puissances européennes qui,
sous prétexte de civiliser ou de protéger les peuples du Levant,
envahissent leur pays pour les exploiter ou les asservir.
A chacun selon ses œuvres... La ^Rédaction.
^. nos ILmoteurs.
Beaucoup de nos lecteurs et abonnés nous ont exprimé maintes lois
le désir de voir notre revue Attawadod paraître plus fréquemment.
C'est pour répondre à ce vœu que nous venons de créer un troisième
journal qui s'appellera l'Almonsef (l'équitable) et qui est en réalité un
dédoublement de l'Attawadod ; si nous avons cru utile de chercher un
titre spécial pour cette publication, c'est que, dans notre pensée, ce
journal doit avoir une mission particulière, celle d'accueillir et de livrer
au public les lettres que nous recevons de tous les pays d'Orient et
dont nous n'avons pu jusqu'ici donner que des extraits succincts dans le
Journal d'Abou Naddara et l'Attawadod.
L'Almonsef est une tribune ouverte à tous nos lecteurs Orientaux qui
ont à se plaindre ou à se louer de telle ou telle nation européenne.
Un évènement considérable et tout récent nous a décidé à opérer
cette modification ; c'est la main-mise audacieuse de l'Angleterre sur le
Soudan. Déjà on annonce tout haut que ce premier attentat va être
suivi d'un autre: la proclamation du protectorat britannique sur l'Egypte
même ; on prédit la suppression des tribunaux mixtes, on parle de la
conquête de l'Abyssinie par les forces Anglo-Italiennes, etc., etc.
Nous allons donc assister à des événements très graves qui auront
pour but de dépouiller les peuples orientaux et d'attenter encore aux
droits légitimes et imprescriptibles de S. M. I. le Sultan, souverain de
l'Egypte et du Soudan.
A ces malheureuses populations de la Vallée du Nil comme à celle des
Indes et autres pays, il reste un seul moyen de faire connaître leurs récla-
mations et leurs protestations ; ce moyen, c'est la presse et grâce à nos
trois journaux, elles pourront se défendre elles-mêmes et plaider leur
cause auprès des nations amies et justes.
Nous publierons donc chaque mois :
L'Attawadod.le 5 de chaque mois
L'Almonsef...,..le i5 —
Le Journal d'Abou Naddara.. le 25 —
C'est un gros sacrifice que nous nous imposons ; mais nous espérons .
en être récompensé par la reconnaissance de nos frères d'Orient, grou-
pés sous la bannière de l'Auguste Kalife de Constantinople.
Abou Naddara.
PARIS.IMP.G.LEFEBVRE 5 & 7.RUE CLAUDE VELLEFAUX- Le Gérant, G. Lefebvre.
LES PUISSANCES EUROPÉENNES EN ORIENT.
Comme nous sommes l'hôte de la France, nous parlerons d'elle en
premier lieu ; d'ailleurs la France ne s'est-elle pas montrée l'amie la
plus sincère et la plus désintéressée des peuples d'Orient ? N'est-elle
pas depuis François Ier l'alliée traditionnelle des Sultans de Constanti-
nople ? Dans notre dernier numéro de l'Attawadod, nous avons publié
des odes à la France de très grands poètes musulmans de Syrie,
d'Egypte et du Sénégal. Nous avons fait connaître les beaux ouvrages
et les nobles paroles des colonels Binger et Monteil en faveur de
l'Islam et nous pourrons prouver que le même esprit de tolérance et
de sympathie anime les administrateurs français au Sénégal, en
Gambie, au Soudan, au Congo et dans le centre de l'Afrique. La France
a compris que par l'Islam elle arriverait à supprimer la barbarie féti-
chiste et l'anthropophagie et elle couvre de sa protection les Musul-
mans, en respectant soigneusement les liens spirituels qui rattachent
tous les croyants au Khalife de Constantinople.
Bien que l'Allemagne soit plus nouvelle venue en Afrique, elle pra-
tique les mêmes idées de bienveillance et de justice et c'est pour cela
que nous avons vu plusieurs fois l'entente s'établir si facilement entre
les Français et les Allemands pour régler les questions coloniales.
La Belgique et le Portugal suivent les mêmes traditions et les rela-
tions qu'ils entretiennent avec les populations indigènes ont surtout
pour but la création de relations commerciales.
L'Italie, poussée par l'Angleterre, avait, pendant quelques années,
nourri la pensée téméraire d'absorber l'Abyssinie; on prétend que,
aujourd'hui même, les intrigues britanniques l'exciteraient à reprendre
en commun cette tâche néfaste et à partager, comme une proie, toute
la région qui s'étend de la mer Rouge au Haut-Nil. Nous espérons que
cette œuvre d'iniquité ne s'accomplira pas et nous comptons sur
l'amitié que la France et la Russie ont témoignée à l'empereur Ménélik.
La Russie, elle aussi, a de nombreux sujets musulmans en Asie;
mais elle les a toujours traités avec tant d'équité et de douceur qu'on
n'a pas eu à signaler ces révoltes qui se reproduisent chaque année
dans les Indes anglaises.
Quant à l'Angleterre....
Nous n'en parlerons pas dans ce premier numéro; d'ailleurs nous
aurons trop d'occasions de nous étendre à ce sujet et de montrer que
T Almonsef, bienveillant pour les bons, est impitoyable pour les méchants.
A. N.
L'Orient à l'Exposition
Nous nous occuperons désormais d'une manière toute spéciale de
toutes les sections orientales à l'Exposition de 1900.
Prochainement, nous donnerons une vue du pavillon Ottoman qui
sera construit sur le quai d'Orsay et qui sera une merveille de goût et
d'élégance.
T. S. V. P.