44 ATHÈNES AU XVIIe SIÈCLE. 1682.
Je résumerai en peu de mots son voyage. Wheler
dit qu'il choisit Spon pour compagnon de voyage
» sieur Spon's name with mine, since lie did me ihe same
» respect in his, and we rnade the voyage together. And in
» comparing my notes with his, havirg for the grealest part
» seen the same things which he did. » L'évidence des droits
du voyageur français n'a point empêché Guiilet de trouver à
redire que Spon ait donné le second rang à son compagnon
dans l'énoncé du titre de son ouvrage. Mais quand la con-
duite la plus honorable a-t-elle trouvé grâce devant la pas-
sion qu'excitent les rivalités littéraires? Ces droits incontes-
tables auraient dû éviter à Spon, dans nos temps d'équitable
critique, et de la part des érudits qui, à Athènes môme,
profitent quotidiennement de ses recherches , une injustice
criante qui consiste à citer Wheler de préférence à lui. Je
crois M. Ross un peu coupable d'avoir répandu sur notre
compatriote cette opinion défavorable, et je vois avec une
certaine douleur un Français l'accepter toute faite et sans
autre examen. Voyez plutôt cette insinuation peu bienveil-
lante qui se trouve dans l'ouvrage récent de M. Beulé :
« Comme Wheler avait plus de finesse que Spon et savait
» mieux observer, il ajoute quelquefois des réflexions justes
» qui font regretter qu'il n'eut pas plus de connaissances
» personnelles ou plus d'indépendance dans ses jugements. »
Par suite de cette singulière prévention contre Spon , par
suite aussi de cette non moins singulière prédilection pour
Wheler, MM. Ross et Beulé citent toujours ee dernier, c'est-
à-dire le copiste anglais, quand ils ont sous la main l'original
français. Ainsi, pour n'en donner qu'un exemple, s'agit-il de
choisir entre plusieurs manières d'expliquer le mythe de la
Victoire sans ailes, M. Beulé en adopte une et continue ainsi :
u J'aime mieux cette explication que celle qu'a inventée Whe-
» 1er et qu'on a répétée souvent sur sa foi : cette Victoire s'ap-
Je résumerai en peu de mots son voyage. Wheler
dit qu'il choisit Spon pour compagnon de voyage
» sieur Spon's name with mine, since lie did me ihe same
» respect in his, and we rnade the voyage together. And in
» comparing my notes with his, havirg for the grealest part
» seen the same things which he did. » L'évidence des droits
du voyageur français n'a point empêché Guiilet de trouver à
redire que Spon ait donné le second rang à son compagnon
dans l'énoncé du titre de son ouvrage. Mais quand la con-
duite la plus honorable a-t-elle trouvé grâce devant la pas-
sion qu'excitent les rivalités littéraires? Ces droits incontes-
tables auraient dû éviter à Spon, dans nos temps d'équitable
critique, et de la part des érudits qui, à Athènes môme,
profitent quotidiennement de ses recherches , une injustice
criante qui consiste à citer Wheler de préférence à lui. Je
crois M. Ross un peu coupable d'avoir répandu sur notre
compatriote cette opinion défavorable, et je vois avec une
certaine douleur un Français l'accepter toute faite et sans
autre examen. Voyez plutôt cette insinuation peu bienveil-
lante qui se trouve dans l'ouvrage récent de M. Beulé :
« Comme Wheler avait plus de finesse que Spon et savait
» mieux observer, il ajoute quelquefois des réflexions justes
» qui font regretter qu'il n'eut pas plus de connaissances
» personnelles ou plus d'indépendance dans ses jugements. »
Par suite de cette singulière prévention contre Spon , par
suite aussi de cette non moins singulière prédilection pour
Wheler, MM. Ross et Beulé citent toujours ee dernier, c'est-
à-dire le copiste anglais, quand ils ont sous la main l'original
français. Ainsi, pour n'en donner qu'un exemple, s'agit-il de
choisir entre plusieurs manières d'expliquer le mythe de la
Victoire sans ailes, M. Beulé en adopte une et continue ainsi :
u J'aime mieux cette explication que celle qu'a inventée Whe-
» 1er et qu'on a répétée souvent sur sa foi : cette Victoire s'ap-