Lantier, Étienne François de [Übers.]: Voyages d'Antenor en Grèce et en Asie, aves des notions sur l'Égypte: manuscrit grec trouvé a Herculanum (Band 3) (Paris, 1797)

en Grèce et en Asie. 247

on en parla un jour, et on l'abandonna pour
retourner à celui d'Egésippe. Ce revers en-
flamma l'ame de Gallistrate de la haine des
furies, et dans sa rage il jura la perte d'un
rival trop heureux. Il choisit une nuit sombre ;
et déguisé, armé d'un poignard, il l'attendit
dans la rue qui va droit au LeGhée. Dés qu'il
paroit, il s'élance sur lui, le perce de deux
coups, et le laisse étendu, nageant dans son
sang, aux pieds de la statue de bronze de
Mercure. Ce monstre rentra aussi-tôt chez lui.
Sa femme, qui le voit tout pâle, l'air farouche,
les yeux égarés, l'interroge , le presse de
questions ; il ne répond rien, se promène à
grands pas, s'assied, se relève. Alarmée de
cette violente agitation, elle cherche à le con-
soler , ose hasarder quelques caresses ; il les
repousse durement, sa fureur paroît s'en aug-
menter. Dans ce moment on frappe à leur
porte ; c'est Egésippe mourant, qui vient cher-
cher un asyle dans la maison de son ami :
des passans l'avoient trouvé couvert de sang,
se traînant avec effort ; ils lui demandent où
il veut se faire porter. — «Chez Callistrate,
chez mon frère, il recevra mon dernier sou-
pir ». Dés que son assassin entend le nom
d'Egésippe, il fuit épouvanté, va se cacher
dans les ténèbres , au haut de la maison.

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