en Grèce et en Asie. 37$
Thermodon;maisen traversant la Cappadoce,
j'ai pris des renseignemens sur l'existence et
les mœurs de ce peuple de femmes célèbres.
Des historiens prétendent qu'elles n'admet-
tent aucun homme parmi elles , mais qu'elles
se rendent une fois tous les ans sur la frontière
pour y recevoir les caresses de leurs voisins ;
qu'après leur accouchement, elles gardent les
filles , et renvoient les garçons à leurs pères.
Ils ajoutent qu'elles se brûlent une mamelle
pour mieux tirer de l'arc , et conservent l'au-
tre pour allaiter leurs enfans. Sans m'ériger
en critique , ces récits me paraissent douteux,
ou du moins je crois la vérité embellie par
beaucoup de fictions. Mais voici la tradition
qui me paroît la plus vraisemblable , telle que
je l'ai reçue d'un vieillard du pays , homme
digne de foi.
« Les grecs portèrent la guerre au sein de
leur patrie, les battirent complettement, et
les emmenèrent prisonnières sur des vaisseaux.
Lorsqu'on fut en pleine mer, ces héroïnes bri-
sèrent leurs fers, égorgèrent leurs vainqueurs ,
et s'emparèrent des navires ; mais , ignorant
la manoeuvre , elles voguèrent au gré des
vents et des flots. Après une navigation pé-
nible , elles abordèrent à Cremnes , sur le
Ss
Thermodon;maisen traversant la Cappadoce,
j'ai pris des renseignemens sur l'existence et
les mœurs de ce peuple de femmes célèbres.
Des historiens prétendent qu'elles n'admet-
tent aucun homme parmi elles , mais qu'elles
se rendent une fois tous les ans sur la frontière
pour y recevoir les caresses de leurs voisins ;
qu'après leur accouchement, elles gardent les
filles , et renvoient les garçons à leurs pères.
Ils ajoutent qu'elles se brûlent une mamelle
pour mieux tirer de l'arc , et conservent l'au-
tre pour allaiter leurs enfans. Sans m'ériger
en critique , ces récits me paraissent douteux,
ou du moins je crois la vérité embellie par
beaucoup de fictions. Mais voici la tradition
qui me paroît la plus vraisemblable , telle que
je l'ai reçue d'un vieillard du pays , homme
digne de foi.
« Les grecs portèrent la guerre au sein de
leur patrie, les battirent complettement, et
les emmenèrent prisonnières sur des vaisseaux.
Lorsqu'on fut en pleine mer, ces héroïnes bri-
sèrent leurs fers, égorgèrent leurs vainqueurs ,
et s'emparèrent des navires ; mais , ignorant
la manoeuvre , elles voguèrent au gré des
vents et des flots. Après une navigation pé-
nible , elles abordèrent à Cremnes , sur le
Ss