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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Übers.]; Artus, Thomas [Übers.]; Mézeray, François Eudes de [Übers.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0032
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4 Hisloire des Turcs,
Or pour cette heure ils sont de nos personnes Se de nos biens, Se en disposent comme il
leur plaist: nous troublans non seulement Paise& repos de la vie presente, mais encore
tous nosplaisirs&libertez accoutumées, qu'ils rauissent & destournentàvncmiserable
seruitude : Neantmoins, sii'ose dire ce que i'en pense, vn jour pourra venir que la chansc
tournera, Se leurs fortunes prendront vn train tout au rebours. Quoy que c'en soit, il m'a
semblé que l'histoire qui en seroit par moy assilé des vns Se des autres, ne deura point estre
dcs-agreable à ouïr ,mesmement que i'entrelalTeray parmy quelque mémoire Se souue-
nance des choses ailleurs aduenuës çà Se là par le monde ; non point de mon temps seule-
ment, si que ie me sois trouué par tout en personne pour les voir à l'œil, mais de beaucoup
d'autres encores,où toutesfois ie ne me suis pas arresté à ce que l'apparence pouuoit faire
sembler véritable : Ne aussi peu au simple rapport de ceux qui auoient le bruit de les sça-
uoir mieux que nuls autres : Car afin de dreiser plus fidèlement le cours de nostrenarra-
„ tion, nous ne mettrons en auant sinon ce qui nous sembîera le plus digne de foy,& le plus
lon^dfîa approchant de la vérité. Aureste, nous n'estimons pas que personne nous vueille blasmer
langue &g: pour auoir eserit cette histoire en langage Grec, puisqu'il a tousiours esté parmy le monde
que" en telle dignité Se honneur,qu'encore pour le iourd'huy ilestpresque commun à tous. Et
combien que la gloire de ce parler soit excellente sur toutes autrcs,si auroit-il bien plus de
vogue Se credit,lorsque quelque riche Se puissant Empire viendrait es mains d'vn Prince
Grec, Se de luy héréditairement à ses succelseurs : Ou bien, si la ieunesse Grecque faisant
ainsi qu'elle deuroit,reprenoitcceur,pour d'vn commun accord Se consentement s'esuer-
tuer de remettre sus, la douceur de l'ancienne liberté, Se les franchi ses de leurs républi-
ques si bien instituées : Car par ce moyen ils donneraient la loy, Se commanderoient bra-
ucment aux autres peuples Se nations, qui maintenant leur tiennent le pied sur la gorge,
j j Par quels moyens au reste nos ancestres paruindrent iadis à vne si grande renommée:
L'origine & Qi'îcls furent ces beaux faits si illustres Se mémorables, qui leur apportèrent tant do
les gestes triomphes : comme ils entreprirent mesme de venir en Europe, &c Afrique, Se trauer-
Grccs°C"nS ^crcnt ^c u l°ngucs estenduës de pays, iusques au sseurie de Gangcs, & à la mer Ocea^
ne; Hercules entre les autres, & Bacchus auparauant qui sut fils de Semele: Puis, les
Lacedemoniens, Se les Athéniens, Se les Rois de Macédoine, ensemble leurs succes-
seurs, auec l'ordre Se suite des temps esquels le tout est aduenu ; AlTez d'autres Pont cou-
leur îoûan- ché en leurs Commentaires Se Annales. Età la vérité , nos predecelseurs se sousmirent
5e' d'vne grande gayeté de cœur à beaucoup de peines Se trauaux,pour s'establir vne for-
tune correspondante à leur vertu, dont elle ne fut iamais destituée: AulTI ont-ils duré
AssiHcns? CS P^US longuement en leur grandeur Se réputation que nuls autres : de sorte que par pîu-
sieurs générations ils ont ioiiy de leur propre gloire. Apres eux ie trouue que les Asîirïens
Des Medois. (peuple fort ancien) eurent jadis vn renom de fort longue durée, ayans obtenu la domi-
nation de PAsie; & puis les Medois leur succederent ,qui se saisirent de cette Monarchie
sous la conduite de Barbarés,que PHistorien Iustin appelle Arbactc,lors qu'ils désinirent
le Roy Sardanapale de son siege : Mais ils en furent eax-mesmes depostèdez par Cyrus
Des Perses. Roy des Perses, qui les deffit Se subjugua. De là par trait de temps, ces Pvoïs de Perse
s'aggrandirent merueilleusement3&: furent bien si hardis que d'entreprendre de paner
Des Mace- en Europe. Toutesfois, peu de temps après, Alexandre Roy des Macédoniens mit fin à
doniens. ieus Empire : Se les ayant du tout rangez sous son obe'iisance, gagné plusieurs batailles
contre les Indiens conquis la plus grand' part de PAsie Se de l'Europe, transmit & dc-
iràm" R°~ ^e tout ? ^es si-ïccelTeurs.Les Romains consequemnient,dont la fortune a tousiours.
esté en égal cotrepoix à leur vertu, estêdirent leurs limites au long Se au large, beaucoup
plus auant que nuls autres qui ayent iamais commandé en la terre Se en la mft: Pourtant
Transsation s'establirent-ils vneMonarchie plus ample que toutes lesprecedentes.Mais à la fin ayans
Roman/T ^eur Clt^ ^s n^ams au souuerain Pontife des Latins,ils se retirerêt auec leur Chef
Constantir.o & Empereur és marches de la Thrace, où ils restaurerentPancienne ville dite Byzance,
pie l'an 33 r Se maintenant Constantinople, en cet endroit où l'Europe s'approche le plus de PAsie.
ou Bosphorc ^c ^ en auanc ils eurent tCM^siours de grandes guerres, Se des affaires bien lourdes Se fort
de Thrace dangereuses à démener contre les Perses, desquels ils on: le plus souuent esté fort mal-
n ayant que menez. Et dautant que les Grecs estans mésiez Se confondus auec les Romains,setrou-
500 pis de . I* , l : , , % r ^ r 1 •
ia-i-ge. uoienten plus grand nombre qu eux,le langage, les mœurs Se raçons de hure du pais ont
esté retenu s, non pas le nom: car les Empereurs de Gonsta'ntinople pour plus de ma) esté Se
grandeur le changèrent^ voulurent estre appeliez Empereurs des Ronrains,& non Rois
ou Seigneurs des Grecs. Nous auons aussi apris, comme s Eglise Romaine après auoir lon-
guement
 
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