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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Übers.]; Artus, Thomas [Übers.]; Mézeray, François Eudes de [Übers.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0045

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Soliman L Liure premier* 17
en la ville de Ternobum, précéda le desisusdit Estienne. Dauantage que les Bulgares I? c§
que nous appelions aussi les Mysiens, firent mesme là en droid leur demeure, &: les
Scruiens , Sorabres, Se Triballiens, combien qu'ils furTent separez. Se distinds , obtin-
drent tous neantmoins ce nom-là, Se le gardèrent depuis. Si est-ce que les vns Se les
autres estans ainsi différends comme ils sont, ne le deuroient pas réduire à vn seul peu-
ple. Comment ils ont esté succelîiuement deposfedez par les Barbares, Se soient à la Entrc rised
parfin deuenus à néant, cela se dira par après. Mais Soliman, duquel nous auons désia TurcSoiiman
commencé à parler, après auoir reduid à Ton obeïsTancc toutes les places du Cherso- surlaThwcc.
neie, hors-mis la ville de Gallipoli, s'achemina auec Ton armée contre la Thrace, en ina-
ttention delà conquérir à la poinde de Fespce : au moyen dequoy ayant fait accord auec
les Grecs, il se délibéra de donner auant tout ceuure sur Chrates Se Vngleses; ceux de
tous les Triballiens qui estoient les plus molestes à iceux Grecs; comme hardis Se entre-
prenant qu'ils estoient, lesquels n'eurentplustost les nouuelles deson arriuée en Euro-
pe, où il estoit désia entré dans leur pays, le pillant &laccageant à toute outrance, qu'ils
se meurent aussl de leur costé auec toutes leurs forces pour luy aller au deuant. Et comme Les Turcs
ilsfussent venus ensemble à vne tres-cruelle Se sanglante iournée ; les Bulgares en rappor- j1^1" apar
terent la vidoire, ayans mis à mort vn grand nombre de leurs ennemis sur la place, du beau
premier choc & rencontre. Mais quant ils virent que les affaires Se prosperitez des Turcs
prenoienc de iour en iournouueauxaccroilTèmens ? Se que de tous les endroits de l'Asie
/srnuoient incesïamment à la file gens de guerre frais Se nouueaux à Soliman, si bien qu'il
osoit désia s'attaquer aux principales places de l'Europe: alors meus &: excitez de tant de
coniiderations sipregnantes, se retirèrent l'vn& l'autre plus auant au dedans delà Thra-
ce, pour assembler plus à loisir* leur armée. Quant à Vngleses il partit de Plierres, où estoit
sa demeure ordinaire, pour s'en aller contre les Turcs : Se Chrates ayant mis sus en toute
diligence vn grand nombre de bons soldats, prit son chemin par le milieu de la Thrace,
Se s'en vint rendre deuers son frère, afin que leurs forces estans jointes ensemble, dvn
commun accord ils pussent plus aduantageusement faire la guerre. Ce temps-pendant,
Soliman estoit deuant vne petite ville, située sur le bord de la riuiere de Tenare, à quatre
lieues de Gallipoli : Se s'estant campé à l'enuiron soubs des tentes & pauillons, où les Scy-
tes&: les Turcs, voire tous ceux qui suiuent la vie pastoralc, ont accoustumé depasser
en grand plaisir& contentement le cours de leur aage, la tenoit tres-estroitement assie-
gée', quand il eut nouuelles de la venue des ennemis. Parquoy ayant choisi parmy tous ses
gens iusques au nombre de huid cens hommes sans plus il chemina toute la nuid, Se au
point du iour arriua prés le camp des ennemis , qu'il trouua tous en desordre, sans aucu-
nes gardes ne sentinelîes, ainslogezà l'escart, &au large, le long de la mesme riuiere,
l'eau de laquelle est fort plaisante Se delicieuse à boire, saine Se profitable quant & quant.
Et pour ce qu'il faisoit grand chaud, ( car c'estoit au plus fort de l'Esté ) Se pensoient estre
enlieudeseureté Se hors de toute surprise, ils ne se donnoientpas aussl grand'peine da-
uoir leurs armes auprès deux, ny leurs cheuaux appareillez, comme le deuoir de la
guerre requiert. Ce qui donna commodité à Soliman de les prendre au despourueu, ain- ^J^aîcs ^
û endormis Se desbauchez qu'ils estoient, pour la trop bonne chère qu'ils auoient faite U êalCS"
en cette contrée. Donnant doneques dedans auec ces huid cens hommes, il en fit vn fort
grand meurtre, Se porta par terre tous ceux qui se rencontrèrent les premiers : fes autres
s'enfuirent vers la riuiere , tous espcrdus Se incertains quel party ils deuoient prendre
pour sesauuer; de sorte quen cette irresolution ils finirent là leurs iours. Vngleses entre
les autres se trouua à dire, & Châtres ausiiy fut tué : mais quant à la manière de sa mort, ^srt& dé
on ne lasçay pas au vray : caraucuns,&:mesmes de ses plus proches parens eurent opinion chrates.
qu'il surueseue encore quelque temps depuis. Soliman enssé d'vne si belle &; noble vidoi-
re, prit tout incontinent après par composition la ville qu'il tenoit asiiegée : & de là s'en
alla contre celle d'Orestiade, autrement dite Andrinople ; se campant en cet endroit
qu'on appelle Peridmetum, d'où il commençaà la battre,&aiîaillirfort viuemcnt. Mais Jj;*.*'^ ^
comme tous ses efforts ne luy prositaient de rien, &quelesiege fut taillé ciller en gran- qm fondée,
de longueur, il aduintlà dessus qu'il y auoit vn icune homme qui de fois à autre par vne
fente & creuassse de la muraille îortoitsecretementpour aller cueillir du bled emmy les
champs, puis tout chargé de grain qu'il estoit, s'en retournoit à la ville par le mesme en-
droit. Cela ayant à la fin esté descouuert Se apperceu par vn soldat Turc, lequel remarqua
fort bien le lieu par où le Grec sortoit Se rentroit, se mit vne fois a le sulure pour essayer
s'il y pourrait paiser aulsi : & après qu'il se fut bien instruit Se acertené du tout, en vint
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