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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Übers.]; Artus, Thomas [Übers.]; Mézeray, François Eudes de [Übers.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0053

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Amurat L Liure premier. 25
taster les vns les autres: esquelles, à ce que Ton dit, les Grecs eurent du meilleur , se-----
menèrent battant les gens d'Amurat iusques dedans le gros hourt de leur gendar- 13 7 44
merie. Mais après qu'il Cq fut apperceu que ce lieu ne luy estoit aucunement à pro-
pos , il deslogea la nuict , Se s'en alla secretement passer l'eau allez loin au delsus:
puis s'en rcuint tout le long , iusques auprès de leurs escoutes Se corps de garde ; Il
bien qu'on le pouuoit oiiyr , Se connoistre à sa parole , lors qu'il se mit à appeller Langage ru*
nom par nom , ceux qui autresfois auoient eu Charge sous luy ; leur remettant de- ^ r'^ba^ '
uant les yeux les beaux faicts d'armes qu'il leur auoit veu mener à fin en sa presen- cher ksgens
ce, dont il les excelloit iusques au Ciel. Puis soudain adjousta à ce préambule &; desoesiis.
exorde : Et pourquoy doneques , trcs-cxcellens 6c magnanimes Musulmans, vous
desiriembrez-vous ainsi de celuy, sous l'heureusè conduite duquel rien ne vous fut
iamais impossible ? Iamais ennemy , tant hardy Se asseuré ait-il esté, n'endura la premiè-
re poinetc de vos victorieuses lances , non pas à grand' peine la veuë de nos ensei-
gnes Se panonceaux, pour vous aller inconsiderément ranger sous vn nouice qui ne
sçauroit encore ne connoistre, ne mettre en ceuure vostre valeur Se vertu -, Qm a
joué vn si lasche tour à son propre Pere Se Seigneur,que de se sou (traire de son obeis-
sance, Se s'esseuer contre luy sans aucune occasion ? Mais l'en impute la faute à
ceux qui portans enuie à nostre gloire l'ont suborné Se] circonuenu ; luy déguisans les
matières , Se l'enssans de ie ne sçay quelles folles & vaines esperances , afin de nous
voir à leur grand contentement entreheurter, Se briser les vns les autres, Se se moc-
quer puis après à bon eseient de nostre sotte ignorance Se bestise. Aiïsli ne le veux-
je pas traicier à la rigueur , ains me contenteray de quelque légère punition & châ-
timent; Se encore,à la diseretion de toute cette armée, pour suy apprendre vne au-
trefois à riestre plus si léger Se téméraire. Ce qui me met en plus grand esmoy ,esfc
îa pitié Se compalsion que i'ay de vous autres, que ie,tiens au rang de mes propres
enfans. Car si presentement vous ne reconnoissez vostre faute, ains au contraire vous
voulez opiniastrer à soustenir plus auant cette iniuste Se mauuaise querelle à rencon-
tre de vostre sbuuerain Seigneur, sçachez pour vra'y que vous n'esehappérez pas la fu-
reur de nostre glaiue,si vne fois il s'irrite à toute outrance, mais y lairrez tous malheu-
reusement les vies ;auec vne belle réputation (pensez) pour les sicelés avenir, quand
on dira que vous vous serez obstinez de combattre iusques à la mort, pour soustenir
l'impiété d'vnfils desobeïssant, Se rebelle contre son propre pere. Ne reculez donc
point dauantage à faire ce que le deuoir vous commande, c'est de pasfer de nostre costé,
sans a'joirdoute derien. Car si ainsi vous le faites, ie vous iure celuy , par la grâce Se
bonté duquel ie suis paruenu à vne telle dignité Se puisTance , Se le vous promets loyau-
ïnent, de iamais ne me ressentir , ne venger du moindre de tous tant que vous estes,
La plus grand* part eseouterent de bonne oreille ce langage, ayans honte en eux-
mesmes du tort qu'ils se faisoient, d'aller ainsi sans occasion contre le serment de fidé-
lité qu'ils auoient à leur Prince : Et si redoutoient quant Se quant la vertu, Se le bon-heur
qu'ils sçauoient estre en luy. Les autres craignans que quelques belles paroles qu'il leur
donnast,il nesevoulust puis après venger d'eux, demeuroient en doute&suspens, à la izs gens de
fin toutesfois ils se reconnurent: Se meus du respect de celuy qui souioit estre de si gran- s,auz l'aban:
i , . r . ■ ' \ J >-i J donnent.
de authonte enuers eux,après auoir communique les vns aux autres de ce quils de-
Xioient faire, la nuict ensuiuant abandonnèrent leur camp presque tous, s'eseartans deçà
&delà,oùils pensoient estre le plustost à sauucté,pour éuader la fureur tant du pe-
re que du fils. Grande partie toutesfois s'alla rendre à Amurat , s'exeusant de n'a-
uoir point fait cette faute de leur bon gré, mais par la contrainte de Sauz,qui les auoit
forcez de prendre les armes, Se de le suiuse. Et luy voyant comme tous l'auoient aban-
donné, ceux-là mesmement dont il se fioit le plus, se retira en diligence à Didymo-
tliicum,où les Grecs l'accompagnèrent: lesquels ne le voulurent point laister. Mais Didymothî-
Amurat les poursuiuit chaudement,Se lesailie^ea là dedans sia destroit. que parfaite ^un"> assiegée
de viures us turent bien-toit contraints de le rendre. Ayant pris cette ville, délia toute & pril-e>
preste à expirer de lafamine qui y estoit, eut parmesme moyen Sauz entre les mains,
auquel il fit soudain creuer les yeux. Et au regard des Grecs, les ayant fait accoupler les creuec
Vns aux autres, ils furent tous précipitez du haut des murailles danslariuiere qui bat au les ^yeux â
pied, cependant qu'auec vnceil toutéjoiiy de ce criminel spectacle, il contempleit du <jç crttVu§La
dedans de son pauillon tendu sur le bord de l'eau, les beaux sauts que faisoient ces pau-
mes miserables deux à deux , trois à trois., sélon qu'ils se rencontroient. Sur ces entre-
 
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