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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Übers.]; Artus, Thomas [Übers.]; Mézeray, François Eudes de [Übers.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0054

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z6 , ; ' Histoire des Turcs, ;
faites, comme il estoit ainsi ententif à ce passe-temps, dont à grand' peine se pouuoit-ii
5375. saouler, de fortune vn lièvre ayant esté leué par quelques chiens, vint mourir allez prés
de luy; qui fut, ce luy sembloit, vn redoublement du plaisir Se récréation qu'il auoit
d'ailleurs: mais quelques-vns le prirent pour vn tres-mauuais Se nnistrc presage,dont
l'esfect de la lignification ne tarda gueres depuis. Neantmoins, luy qui ne prenoit pas
doublée. garde à cela, ou bien n'y adjoustoit point de foy, après que tous les Grecs eurent esté
dépeschez, il commanda aux pères de ceux quis'estoient rebellez contre luy, & en de-
ic pitoyable faut d'eux, aux autres parens les plus proches, de les malTacrer en sa presence,, de leur
amour dé propre main : à quoy ils obtempérèrent tous, horsmis deux tant seulement, lesquels
cnuersIcuTs abominans l'horreur de ce parricide, aimèrent mieux mourir eux-mesmes, que de se
enfans. souiller les mains dans leur propre sang; aussî furent-ils fur le champ mis à mort auec
leurs enfans : car le scrupule qu'ils firent de les exécuter comme les autres auoient fait,
L'Empereur donna occasion à Amurat de soupçonner qu'ils eussent esté consentans de la rebehion.
uer les yYux Cela fait, il manda à l'Empereur,s'il ne vouloir pas suiuant leur compromis, punir auiîï
à sou fils. son fils en la mesme sorte qu'il auoit faict le sien, à quoy il n'osa contredire. Et luy
ayant faict ^erser du vinaigre tout bouillant dans les yeux , l'aueugla en cette sorte.
Voilà le succés qu'eut l'entreprisè ( à la vérité exécrable) de ces deux icunes Princes,
Se le tout par mauuais conseil.
X L QXE L Q^LE temps après Emanuel ,vn autre des enfans de l'Empereur 3 qui auoit le
gouuernement de Thessalonique, ayant sous-main attiré quelques hommes de sa fa-
Emanucl &ion, fut soupçonné d'auoir dressé vue entreprise sur la ville de Pherres, Se de vou-
fi[ntas h de ^°*r brouiller ^es carces contre Amurat : Lequel à cette occasion , dépescha inconti-
surprendre nencauec vne grande puissance, Charatin homme de grande exécution, & tres-versé
pkerres, sur au faict de la guerre, autant que nul autre qui fust pour lors , luy ordonnant de s'aller
saisir de Thessalonique , Se luy amener pieds Se poings liez Emanuel. Mais cettuy-cy
craignant cette endosfedont il auoit désia eu lèvent, sçachant bien que la place n'estoit
pas en estat pour soustenir longuement vn tel effort, car elle estoit mal fortifiée, Se
pirement pourueuë encore de gens SC munitions de guerre, se préparait pour se sauuer
à la desrobée deuers l'Empereur son pere : quand il luy enuoyadire qu'il eust à se retirer
autre part ; n'osantpas le receuoir, de peur d'irriter Amurat, Se encourir son indignation.
Pourtant, Emanuel seresolut de s'aller rendre à luy-mesme, Se demander pardon de ce
qu'il auoit attenté. Amurat ayant eu les nouuelles de sa venue en fut joyeux à merueiU
les s Se de vray, il prisoit beaucoup sa vertu, Se la gentillesse de son naturel. Estant donc-
-quesallcaudeuantde luy pour le receuoir j car les Seigneurs Turcs rendoient encore ce
deuoir au sang Impérial de la Grèce, letensa de pleine arriuée, d'vn visage riant toutes-
Qm le tense fois, & qui ne promettoit rien de siel ny d'amertume, en luy disant tant seulement: Et
de fort bon- bien Prince, vous auez voulu faire des vostres, & vous jouer à moy aiuTi-bien que les au-
tres, sî est-ce qu'enfin on n'y trouuera gueres à gagner; parquoy le meilleur sera tou-
jours , de vous entretenir en ma bonne grâce, dont tout bien Se support vous peut
aduenir. Or ce qui souloit estre vostre, est maintenant à nous, vous ne le pourriez
pas repeter sans exciter de grands troubles , Se remuer des choses qui par aduenture
retomberoient sur vous-mesmes. Au moyen dequoy il faut laisfer là st passé, Se de
Brefue se sa. ma Part ie sms content d'oublier tout, esperant que vous serez plus sage à l'aduenir.
ge responsc A quoy Emanuel fît response : A la vérité, Sire, que ien'aye esté chatouillé de quelque
d'Emanuei. légère & volontaire ieunesse, ie ne le puis ny veux nier ; & suis venu icy tout exprés pour
en demander pardon. Amurat l'embrasla là dessus ; & après luy auoir faict tout plein
de beaux presens, le renuoya à son pere , auec de fort honnestes &: gracieuses Let-
tres, qu'il ne Iaissast pas de le bien trai&er pourchose qui fust passée, dautant que tout
cela estoit oublié. Cependant, Charatin prit d'emblée la ville de Thessalonique , Se se
saisit des seditieux qu'il mit tous à la chaisne,dont il s'acquit encore plus de faneur au-
près d'Amurat qu'il n'auoit eu auparauant : Aussi estoit-ce vn excellent personnage,
lequel fit de fort belles & dignes choses en son temps, & donna tou(Tours de très-bons &:
Deuis loua, sages conseils à son maistre : si bien que par son aduis Se industrie il vint à bout de plusieurs
bks d-vn grandes & chatotiilleuses affaires, tant en l'Asie qu'en Europe, Il y a tout plein de beaux
vnsien Miûi- ^its ^ sentences de luy,touchant les deuis que souuentil auoit auec Amurat, lesquels me-
ftre, & pleins ritent bien de n'estre point mis en oubly, principalement ceux qui concernent l'art & dis-
MsttSion cip^ne militaire. Car on dit qu vne fois l'ayant interrogé en telle sorte: Dy moy, Sei-
gneur, (si Dieu, te gard) de quelle sorte penses-tu qu'on doiue faire la guerre, pour plus
aisémenc
 
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