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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Übers.]; Artus, Thomas [Übers.]; Mézeray, François Eudes de [Übers.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0055

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Amurat I. Liore premier, 27
aisérnent parucnir auec cette force que tu tes désia esbblie, au comble de la grandeur où *
tuaspires? Si iesuis bien soigneux (respondit Amurat ) d'embralTeràpoind les occasions î$7
qui iepresenteront, &: m'en preualoir chaudement sans en bisfer en vain escouler vne
seule par ma négligence & paresleJ3auantage,si ie me monstre libéral Se magnifique en-
uers mes soldats. Se tasche de plus en plus par mes largesses Se bien-faits, à me les ren-
dre deuotSj prompts, sidèles, Se obligez. Charatin redoubla: Mais comment pourras-
tu faire pour ne lai sier point perdre d'occaiions propres Se conuenables ; gagner ainst
le cœur des gens de guerre, &estabîir à propos vn Règlement pour la milice? Quand
ie ne me ramoliray point ( resixmd Amurat) après les oiliuetez Se délices, peseray meu-
rement toutes choies à la balance de raison-, Se tiendray la bride roide à mes soldats,
qu'ils ne faisent hors de lhostilite tort ny injure à personne ; Se n'employent à leurs
hargnes & querelles particulières, le san g qui doit estre reserué contre le iuste cnne- Mots dignes
my. Là deisus Charatin seprit à sous-rire, en disant : A la vérité, Seigneur, tes pro- delettïecl>ori
pos sont accompagnez d'vne grande prudence,ie le voy bien: Neantmoins,comment
est-ce que tu pourras peser en ton esprit les choses plus louables, Se plus approchantes
de la raison, si toy-mesme ne mets des premiers la main à la paste, Se n'examines sans
t'en rapporter à d'autres ce qui se doit, ou ne doit faire ? car cette pratique s'acquiert
plus par expérience, que par discours : parce que bien sorment les choses lue ce dent tout
d'vne autre sorte que paraduenture on n'auroit pensé, Mais ce qui est le plus requis
en vnChef Se souuerain Capitaine, est la célérité, par laquelle les plus beaux Se excel-
lens faits d'armes ont cité heu reniement mis à fin; de sorte que j'estime qu'en ces deux
choses icy seulement consiste tout 1 art de la guerre, à sçauoir en vn soin Se vigilance
aOiduc, éc la presence à tout s'il est posîîble ; voire iusques aux moindres Se plus légères
entrepnses : Car en cet endroit il n'y a rien de petit ,soit de perte, soit de gain, &; qui
n'importe beaucoup plus que bien souuent on ne cuideroit. Tels estoient les deuis de
ces deux excellens Guerriers, lors que quelquefois ils se trouuôient de loisir : Tellement
que non sans cause les armes d'Amurat estoient par tout espouuantables, Se merueil-
leusement redoutables : Et iamais ses exercices ne bransloient vers aucun lieu, que
soudain la frayeur ne s'éprit dans les cœurs des plus astèurées Se belliqueuses Nations.
Pour raison dequoy , &: de la merueilleuse diligence dont il accompagnoit tous ses Aduemssè-
deiseins Se entreprises,chacun auoit l'œil au guet, Se se tenoit sur ses gardes: rampa- m"ntn0
rans non seulement les places des frontières,mais encore celles du cœur du pays, qui
pou noient tant soit peu prejudicier. Amurat s'estant doneques seruy delà dextérité Se Loiiange de
suftisance de cepersonnage, en la pluspart de ses conquestes, où il monstratousiours vn charatui
'grand deuoir Se sidélité : ce n'est pas de merueille s'il l'honora Se aduança grandement;
car il fut en partie cause deluvestablir ce bel Empire en Europe, où il subjugua tant de
peuples; rendit de si grands Princes ses tributaires, Se contraignit les Grecs de le suiure
en toutes les expéditions Se voyages : là où Emanuel luy fut tousiours le plus agréable. Les conque-
ïl rangea entre les autres Dragas fils de Zarchas sieur de Mysie, ensemble le Pogdan, ,ac eh j^L".
qui commandoit à tout le mont de Rhodopé, qu'on appelle vulgairement la montagne rope,
d'argent,(S: pluiieurs autres Princes de l'Europe, Triballiens, Croates, Se Albanois:
auec bsqu'çls (depuis qu'ils furent vne fois vnis à fa domination) Se ceux de l'Aile,
il ne fit de là en auant plus de difficulté de s'aller attacher à tous ceux dont il luy prit
enuie. ... XJÏ
Mais en quelle sorte les Grecs, d'vne telle authorite &:pui (Tance tombèrent si-tost
en vnêtres-milerab 1 e seruitude,nous l'auons désia touché cy-deuant: Se neantmoins,
il ne nous semble point hors de propos de recapituler le tout icy en vnsommaire. Iean cil^"esa?î
estant rentré enson Empire,contraignit Cantacuzene son predecesseur en iceluy, de faines des
prendre î habit de Religion Se se faire Moine. Voyant puis après les affaires des Turcs ^"n^5Ç|
de iour à autre prendre nouueaux accroiisemens de prosperité Se grandeur, il passa murât,
en Italie, où tous*premièrement il alla aborder les Vénitiens pour auoir secours,mais
à la fin iî connut que ce n'estoit que vent & fumée de leurs promesses. Parquoy après
auoir pris à interest vne bonne somme de deniers,dont il auoit désia despandu la plus ^
grand' part après cette vaine peau-suite, il se délibéra de palier outre deuers le Roy* ^^f// fAt
de France: Se n'oublia de visiter sur le chemin les Potentats d'Italie,pouressayer s'il pour- uintfimBa-
roic faire quelque chose enuers eux. Estant arriué en France, il trouua le Roy en sort i^et.fuccef-
 i r r r t> • '• n + s Jeur d Attm-
mauuaiseitat de la perionne,& ion Royaume en pire train encore, y eîtant tout lans rau
dessus-dessous, à cause des guerres Se seditions intestines dont il estoit embraze de toutes
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