Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Übers.]; Artus, Thomas [Übers.]; Mézeray, François Eudes de [Übers.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0057

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
Amurat I. Liure sécond. 2g
leufcmcnt renforcée de ces deux alliances. Et si auoic après la mort d'Vngleses & de "--—"
Chrates conquis Pistrinum &Nistra (ainsinomme-t'on cette contrée*) & estendu ses li- T377«
mitesiusquesàla nuiere de Saue. Or comme Amurat sefust approché bien prés de hw P'*Htres le
^ r c >-ï n • i i • r ii ' ^ rr i v *5 tiennent en
îliçeutpar les auant-coureursqu il eltoitloge en vneplaine raie, appelîee Cosobe, ou il i^àtutm
Tallatrouuer droit, ayant auec luy deux de sesenfans Iagup & Bajazet: & fut là com- en 9°'
battu fort asp rement d'vne part & d'autre, tant qu'à la fin la vi&oire demeura à Amu- AVul
rat: mais elle luy fut bien cher-vendue; car il y laissalavie. Sa mort toutesfois se ra- mentAmbjie-
compte en diuerses sortes: Les Turcs dientainfi que le combat estoit en sa plus grande Held'
ardeur, Eleazar s'en voulut fuyr, & qu Amurat l'ayant apperçeu se mit après à toute bri- Batail[
de: mais ainsi qu'il le poursuiuoit, vn simplesoldat Triballien* homme de pied, quise ies Turcs
rencontra deuant, luy fist teste, &c luy donna si grand coup de pique à trauers le corps lcs Bulgares,
qu'il le porta par terre toutroide mort. Les Grecs en parlent autrement, &dient, que
ce ne rut pas en châtiant les ennemis quil mourut, ains auantque la menée commen- rat.
çast; ainsi qu'il estoit encores après à ordonner ses batailles, vn certain Milo homme Dlu«s«opi-
de grand cœur &: entreprise, comme il le fist bie a paroistre, s'offrit à Eleazar d'aller tuer sUSi a e "
Amurat. Et là desfus ainsi monté & armé qu'il estoit, la lance au poing, s'en alla ius- *^'V^Va-
ques aux premiers rangs de l'armée Turquesque, qui estoit toute preste à commencer la *Me7uciiiCusc
charge, feignant qu'il auoit quelque ehose d'importance à dire. Parquoyon le mena resolution
incontinent à Amurat, qui estoit au milieu de ses IanisTaires : là où luy ayant estéfaitlar-^rai?lc
ge, il deseocha de telle roideur, qu'auant qu'on se fust apperçeu de ce qu'il vouloit faire,
il le perça de part en pat : mais il fut sur le champ mis en pièces. Voila ce que les Grecs en
racomptent. Quoy quecesbit, cela est tout certain qu'il finit ses iours en cette plaine de
Cosobe, où ses entrailles furent enterrées, & son corps mené à Pruse, la sepulture Roya-
le de tous les Princes Othomans, fors de Solyman qui fut inhumé auChersonese auprès
de son fils, suiuant ce qu'il auoit ordonné auant sa mort. Amurat régna vingt-trois ans, & Eloge
mourutainsi pauurement, après auoir durant sa vie eschapé tant de périls, & dangers, mmau
fait de si belles choses, mené à fin de si grandes & difficiles guerres, tant en Asie qu'en Eu-
rope , iusques au nombre de trente-sept,& plus: En toutes lesquelles il demeura tousiours
victorieux, sans qu'on le vist jamais tourner le dos, ne quitter la place à ses ennemis. De
sorte que malaisément on pourroit dire , qui fut la plus grande en luy, ou la vertu, ou la
fortune : mais faut par necesîité qu'elles y ayent esté compartics également. Car de bien
ordonner ses affaires, sçauoir prendre à propos son aduantage, combattre tres-asprement
luy-mesme tousiours des premiers, ne se perdre ny estonner és plus douteuses& mortel-
les rencontres, sont toutes choses que la vertu se peut approprier de droit. Mais ne luy
cstreoncques vne seule fois mesaduenu en si grande longueur de temps, entant d'entre-
prises &conquestes, mesmementés premiers accroissemens&rprogrez de cette Monar-
chie, qui n'estoit pas encore ny beaucoup estenduë ny gueresbien confirmée, cela ne se
peut attribuer qu'à la fortune seule,qui ne se saoula iamais de le fauoriser,&; luy bien faire:
ne l'ayant aucunement voulu laisserny abandonner à la mercy de ses euenemens, le plus
souuent incertains&: douteux. Caria déconuenuë de sa mort sedoit référer à la diuinc
vengeance, à qui il faut que toute fortune cède à la parfin : &C estoit bien raisonnable que,,
celuy finist ses iours de cette sorte, lequel oneques ne peut estre assouuy de sang humain-,
oneques n'alla de gayeté &: gentillette de cœur à la guerre, mais comme poussé de rage,
de fureur, &: forcenerie, tout ainsi qu'vn lyon dépité, quelque saoul Se remply peust-ii
estre, feroit à trauers vne harde de bestes rencloses dans le pourpris de quelque parc : Que
û d'auenture il luy estoit force de bisser reposer ses soldats, ilnebougeoit incessamment
de la chasse, &c ne se donnoit point de repos. En quoy il surpassa de bien loing tous ses pre-
decesseurs : car quant à la diligence &: célérité dont il auoit accoustumé d'vser en toutes
choses, la vieillesse ne luy en fist rien relascher, ainslcmonstra tousiours aussi frais, ausîi
aspre, prompt & vigilant sur ses derniers iours, comme en sa plus verte & vigoureuse ieu-
nesse : Si bien que peu de Princes, ne des anciens, ne des modernes, se pourroient en cet
endroit parangonner à luy. Et si pour cela il ne laistoitpas de faire routes choses meure-
ment, sans obmettre vn seul point de ce qui pouuoit estre necesfaire pour l'exécution
âsseurée de ses entreprises & desseins. DesTousluyseulily eut plus de sang respandu que
du temps de tous fes predecesseurs ensemble. Mais au resteilsemonstroitassezdoux Se
traitable enuers les peuples qui paisiblement portoient le ioug de son Empire: & fut
tousiours fort modéré enuers les enfans de noble & illustre maison, qui estoient nourris
en sa Cour: tres-promptau resteà caresTer y n chacun,, &r lappellerparson nom propre^
C lij
 
Annotationen