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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Übers.]; Artus, Thomas [Übers.]; Mézeray, François Eudes de [Übers.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0066
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{

3^ 1 1 Histoire des Turcs,
* 'T" plus grande, combien qu'on la vueille mesorer par la plus courte Se abbregée tra-
uerse, depuis la Gaule Celtique, iusques presque en Dannemarch. Au refte cette
Nation est pour cette heure la mieux policée, Se qui se gouuerne le mieux que nul
autre peuple de tous ceux qui regardent, soît au Septentrion ou au Ponant \ départie
au reste enplusicurs belles &grossès villes, quiviuent chacune sélon sesloix &:coustu-
ines à part. Il y a aussi plusieurs Princes, Potentats, & grands Seigneurs mésiezparmy;
Se des Euesques &: autres Prélats de lieu à autre , qui respondent tous au souuerain
Pasteur de l'Egiisè Romaine, lequel ils reconnoisient pour Supérieur, Se luy obeys-
sent en la spiritualité. Mais les principales, Se plus fameuses de toutes celles qui
, sont venues à nostre connohTancè, tant de la haute que de la basse Germanie, sont
hteluencét Nuremberg, riche Se. fort marchande, Straibourg, Bamberg, Cologne; &biendeux
endroit ch il cens autres, comme l'on dit, qui ne sont gueres moindres. Somme que c'en: vne
ejifi confus tres. £rancle Se puistante Nation, Se qui en nombre de £ehs, Se e [tendue" de pays peut
roit entendre estre tenue pour la séconde après les Tartares, ou Nomades de laScithie: tellement
'drT- fe Vtmt v^ue s ^s est°*ent: b*en vrus & "'accord tous enseiiible sous l'obeystance d'vn Prince seul,
auec bonne îecroy quanta moy qu'ils seroientinuincibles, ou à tout le moins les plus forts &redou-
coaietturc. tcz Je tous ies mortels. Car entant, que touche l'habitude Se disposition de leurs
personnes , ils sont gaillards 5 sains Se robustes ce qui se peut: comme ceux qui
paiîent leur aage au Septentrion sous vn climat où rien ne defFaut de ce qui est ne-
cessaire à la vie de l'homme; sans iamais estre gueres infe&ez ny empuantis de la
,peste, prouenante d'vn air corrompu, àinsi que sont les peuples de l'Orient : par-
my lesqtiels cette pernicieuse contagion fait ordinairement de terribles Se mer-
ueilleux eschecs Se bresehes; Et s'il y a encore fort peu d'autres maladies qui du«
rant l'Esté, Se sur l'Automne sont ailleurs fort fréquentes Se molestes : ne de trem-
.blemens de terre non plus, au moins qui soient dignes d'estre remarquez : trop
bien y pleut-il en abondance tout le long de l'Esté autant ou plus qu'en autre endroit
que ie sçache. Il y a aussi force fruits de toutes sortes , horsmis d'oliues, de figues,
&: de raisms, auec,si ce n'est le long du Rhin. Au regard de leur viure , de leurs
habillemens, Se autres façons défaire, ils ne différent pas beaucoup en tout cela des
Hveutenten- Occidentaux. Maisien'ay point oiiy dire , qu'en tout le demeurant de li terre il y ait
dre les pajs- gens plus feruens Se deuotieux, ne plus fermes Se arrestezen la Religion Romaine, que^
sont ceux principalement qui approchent le plus de l'Occident, Le duel &: combat
d'homme à homme leur eft fort fréquent: toutesfois ce n'est pas à cheual, ainsàpied
que leurs querelles se demessent: Se ne trouuera-l'on pas aisément ailleurs, comme ie
croy, gens qui soient plus iftdustrieux &: subtils à inuènter toutes sortes de machines Se
engins pour la guerre. Aussi se seauent-iîs bien glorifier d'estre les plus excellens ou-
uriers de tous autres , en quelque mestier que ce ioiti car on tient que ceionteux qui
ont monstré premièrementl'vsagedel'artillerie, arquebuses, pistolets & autres bastons
à feu: & que de là cette pefteôt ruine du genre humain, a couru Se s'eft espanchee par
tout le reste du monde: si bien que pourle jourd'huy il n'y agueres de gens qui nes'e»
Dcscription aident. Mais pour venir à la Pannonie, ou Hongrie, ainsi qu'on l'appelle maintenant,elle
,fc Hongrie, commeneeàlavjiie deVienne,&: de là tirant droit contre l'Orient le long delariuiere du
Danube , pasTe iusques aux Transsiluains Se Triballiens: Se deuers le Septentrion, elle va
atteindre les Bohèmes, qu'on appelle autrement les Cephiens ou Tzechiens. Elle a aussi,
ses Princes Se Seigneurs particuliers,qui ont leur pays separez les vns des autres, Se neant-
moins reconnoistenttous le Roy poursouuerain,&luy rendent obeissance sous de cer-
taines conditionsjcombien qu'ils n'ayent gueres accoustumé de ressiré de leurNation,car
ils appellent ordinairement quelqu'vn du sang Royal de Bohême, ou bien de la Germa-
nie, ou des Polonois,&autres peuples circonuoisins, pour les gouuerne r. Quant à leurs
armes,mœurs& façons de faire,ïls semblent conuenir allez auec les Italiens,s'ils n'estoient
si dissolus Se excessifs en leurvïure, aussi bien que les Allemans&: François. Ussuiuentlâ
Religion Romaine ; Se sont au reste gens fort varllans Se exercitez à la guerre; tellement
que ce leroit chose trop mal-aisée à raconter, que de leurs faits&prouesses.Quesi d'auen-
Êure le Royaume vient à vacquer quelquefois,celuy des Princes&Barons qui le premier sè
peutsaisir du Palais Royal, a du peuple la souueraine authorité Se superintendance des af-
faire5:maisilneprendpaspourcelaletjltredeRoy. Leur langage est particulier, n'ayant
rien de comun auec ceîuy des Allemans ne Polaques, ne de pas vne des Nations Occiden-
cales aussi pem&pourtant quelques-yns veulent dire que ce furent anciennemet les Grecs
propres
 
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