Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Übers.]; Artus, Thomas [Übers.]; Mézeray, François Eudes de [Übers.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0078
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
$o Histoire des Turcs,
1194. & defenfede la Foy : mais ce qui me rend encore plus ébahy, efi que cependant qu i l méfait offrir
gens,argcnt,& autres chofes necejfaires pour l'entretcnemët de cettefainte entreprife^onne voit
point toutes fois que pour cela ilfe déclare-, comme ildevroit,dcnousy vouloir afiifier&fecourir:
au contraire, il ne cejfe de me machiner toufiours quelque chofe, & me dresferfous-main des que-
relles i s* efforçant encores ni' arracher despoings ( s'Upouuott) le pats que f ay conquis debonne
guerre fur me s ennemis mortels, qui auoient confiné contre ma propre vie.. Comment donc que s
penfe-il m'entretenir maintenant de ces beaux grands mer cis ; Or quant à l'habillement quil
menuoyc yvous luydirez, dema part ,que déformais il ne fe mette plus ces solies en la te sie, de
vouloir s dire tels prefens à ce luyquieHd'autreeftojfe & calibre qu'il ne fi, & qui le précède
dctouspoinlh ennoble[fèi& ancienneté de race ; enrichejfes & puijfance. Ces paroles ayans
^iéà^S ^rapportées àThemirenla ville de Semarcant, il s'en altéra extrêmement, mesmc
rcspense. f pour le regard de la robe, plus que de tout le reste. Parquoy il depescha surie champ vn
Héraut, pour aller faire commandement à Bajazet de rendre aux Princes déshéritez le
pais qu'il leur detenoit, sans autre remise ne delay, car il le vouloit ainfî ; Se que s'il en fai-
soit difficulté, qu'il luy denonçast la guerre. De fait Themir auoit luy-mesme voulu voir
leur asfaire, en sorte qu'après l'auoir bien examiné, il prononça son jugement là-dessus,
contenant en substance; Que les Princes Turcs auoient esté injustement depolsedez: par-
quoy tant que l'ame luy batteroit au corps,il n'endureroit de lesvoir aller vagabonds çà SC
là par le monde, à mendier leur vie. Mais Bajazet renuoya bien loin, Se Y Ambassadeur SC
TambaiTade, auec vne telle response.i1/ ton Maifire,qui menace de fi loin, ne nom vient voir,
comme il dit, auec cettegrofsepuijfance, dont il cuide efionner tout le monde,je prie a Dieu que
sinalement ilpuijfe reprendre la semme que par trois fois il aura répudiée.
XIII* Cela cst l'vndes plus grands blasmes & reproches qui soit entre les Mahome-
tans, de retourner par trois fois auec vne mesme femme, s'il n'y a quelque bien apparen-
Coustumc te &: légitime occasion. Car la loy veut que toutes les fois qu'ils delaissent leurs femmes,
fouclLndc *k déclarent quant & quant de ne la vouloir plus reprendre, comme ne leur estant permis
diuorcc. ne loisible, depuis qu'vne fois le mary vient à dire, qu'il y a eu diuorce entre luy Se sa fem-
me iusques à trois rattes, Se pourtant qu'il n'en veut plus. C'est vne façon bien bizarre, Se
ridicule, pratiquée neantmoins parmy eux, Se dont ils ne peuuent estrc dispensez, quand
rebienbizar" la Pr°duclion de cette troisiesme ratte vient en public, que préalablement celle que le
rc &fantasti- mary voudra reprendre n'ait passsé par les mains d'vn autre, Se commis adultère auec luy.
^uc* Ainsi le Héraut ayant oiiy ces beaux propos, s'en retourna à tout, sans exploiter autre
chose. On raconte en cet endroit, que la femme de Themir estant fort conseiencieuse,
auoit de tout son pouuoir esfayé de destourner son mary de faire la guerre à Bajazet, pour-
ce qu'il luy sembloit digne de grande louange, d'auoir ainsi tousiours asfectionnément
combattu pour la Foy de Mahomet: & à cette cause estoit continuellement aux oreilles
de son mary ,àluy persuaderde vouloir bisfer en paix &: repos vn tel personnage, sans
luy donner d'ennuy Se fascherie qui le diuertist de ses louables entreprises -, car il n'auoit
pas mérité d'estre mal-mené par ceux qui estoient de sa créance. Toutesfois après que le
Héraut fut de retour, Se qu'il eut rapporté à son Maistre les vilains Se deshonnestes pro-
Itechcocu. Pos ^e Baiazct >u voulut que sa femme lés oiiist elle-mesme. L'ayant doneques fait venir
casiondefai- en sa presence, il luy demanda s'il luy sembloit raisonnable d'endurer plus longuement co
"bMzc"0 débordé Turc, brauerainsià belles injures &: outragesy sans se mettre en deuoir de l'en
chasticr. Et certes cela estoit bien tout arresté en l'esprit de Themir, qu'encore que cette
Dame eust persisté en sa première opinion, de ne laisfer pas pourtant d aller alTaillir l'au-
Respc<a & tre, mais il vouloit donner à connoistre qu'il portoit quelque resped à sa femme, Se que
amour qu'il rien ne \c m0uuoit à cette guerre, sinon Fhonneste prétexte Se occasion qu'il auoit de
iàfcmSi venger l'injure à elle faite. Pour cela neantmoins elle ne laùTapasde luy faire encore vne
telle response. A la vérité\sire, ne rnoy>ne tous ceux qui orront les vilaines paroles de céthom*
me-la, ne pourrontjuger,sinon que cefivn sol infènsé,dutouthors de fon entendement\ de ma-
nier equ il ne fiait plu* ce qu il sait yne ce qu'il dit i& que ce ne susi très-bien sait atoy de t'en
vanger,pour luy apprendre vne autresois à qui ilJe joué : mais nonobsiant tout celafiprendray-
je la hardie (fe de te-dire,que ie ne fer oispointd'opinion que tu entreprises la guerre pourfi peu de
chofe, contre ce luy qui afibien mérité de noslre Prophète, & qui pour lefermée, gloire, & hon-
neur d"iceluy,w cejfe de guerroyer tres-valeureufement les Grecs y&autres peuples habit ans en>
l'Europe :fi ce n'efioit ce la,je croirois bien qu'il ri y dur oit pas grand mal de fe rejfenti r de C ou-
trage & tniure qu'il nous fait, car Une fer oit pas raisonnable de le laisfer fafférfins quelque
shasiiment. Mais vopcy ce que tu peux faire cerne femble s Dénonce luy la guerre }& ne la luy
saits

\
 
Annotationen