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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Transl.]; Artus, Thomas [Transl.]; Mézeray, François Eudes de [Transl.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0102
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74 Hidoire des Turcs,

~ iceîuy Ganges, &: le grand sseuue Indus , & l'ayans conquis à la pointe de l'espee, esta-
&tt-iuans Wt en la ville capitale * le throsne Se stege Impérial de toutes les Prouinces à luy sujet-
tes. De manière que llnde dessors a esté toujours regiesous le commandement Se obeïs-
*A ®jùnfay, sance dVn Prince scul. Cettui-cy, ne tout le peuple de Catai ausîi,ne reconnoissent
9Jc&fisZt point d'autres Dieux qu'ils veulent adorer, sinon Apollon, Diane, &Iunon. Ilsn'vsent
zu ou trmte pas toutesfois d'vn mesmelangage, mais de plusieursqui sont bien difîerens les vns des
lcun 5 %y r* âUCres: au m sont-ils diuisez en beaucoup de Nations fort peuplées, tant es villes qu'au
tiooc. Çtnts. plat pays : Se sacrifient communément des cheuauxà Apollon en lieu de victimes, à lu-
non des bœufs, Se à Diane des garçons en l'aage de quatorze Se quinze ans ; lesquelles of-
frandes ils réitèrent plusieurs fois par chacun an. Au demeurant la bonté du terroiier y est
telle, au rapport de ceux qui l'ont veu, que le froment y pasTe quinze coudées de hauteur,
de l'orge ÔC le millet tout de mesme. Il y a sembhbleme-nt des cannes Se roséaux de si ex-
ce sîi ne grandeur, qu'on a fait des naslelles pourpasser les riuieres, voire des barques tou-
tes entières, qui tiennent bien quarante mines debieà, sélon la mesure des Grecs; cha-
cune mine de six boisseaux. Mais pource que nous n'auons gueres de connoislance de ces
regions-là, aussi la pluspart de ce qu'on en raconte est tenu pour vne fable, Se ne fait en-
tiers nous aucune foy : pour autant que l'Inde en estant ainsi éloignée, ilseroit bien mal-
aisé de sçauoir par le menu toutes les mœurs, façons de viure, & autres particularitez de
tant de peuples qui y habitent. On estime qu'anciennement,&; lors mesmes qu'ils estoient
en leur plus grande vogue Se réputation, ils obeyssoient aucunement à la Monarchie des
Asfiriens, Se des Perses, Seigneurs absolus de toute l'A sie. De vray, Semiramis, Se encore
Cyrus, depuis qu'il fut fils de Cambises, ayans pâlie la riuiere d'Araxe, y rirent quel-
quesfois la guerre fort Se ferme : mais cette braue Se magnanime Rcyne s'estant achemi-
née contre l'Empereur des Indiens, auec vne puilTance Se équipage espouuentable,aprés
tairamis**tT auoir passé l'eau, perdit presquetoutesonarmée; &ellc-mesme y demeura pour les ga-
combactant ges, Cyrus d'autre costé, estant venu au combat auec les Massagetes, fut défait &misà
dicnsC kS mortî parleur Reyne Thomiris. Toutes lesquelles choses ne sont point hors de propos,
pour mieux entendre comme Themir ayant oiiy que l'Empereur des Indiens estoit venu
sur ses marches, il se retira en diligence à sa ville de Chéri ; Se que Bajazet outré de mala-
die , d'ennuy, Se de trauail paya le deuoir de nature par les chemins : toutesfois le Prince
Moyse son fils fut deliuré, Se s'en retourna en son pays. Themir donques estant de retour
àChery, donna ordre auant tout œuure aux affaires du Royaume, le plus diligemment
qu'il luy fut possible : cela fait, il s'en alla contre les Indiens, mais ils se réconcilièrent in-
ics enfin s continent : au moyen dequoy luy se trouuant de repos s'abandonna delà en auant du touc
^eTamerlan à l'oysiucté.Il auoit trois enfans entre les autres,dont ilfaisoit estat; Sacruch, Abdulatriph,
&: Paiamgur. Sacruch comme laisnédetous succedaà l'Empire; Se cependant le pere
acheualerestedeses iours en plaisirs& voluptez ; car ce fut le plus desbordé homme, SC
le plus luxurieux de tous les viuans, mesmement lors qu'il fut vn peu sur l'aage, Se qu'il ne
pouuoitplus manger son pain tout secsàns quelque sauice d'appétit, le plus beau de ses
pasie-temps estoit de faire venir en quelque saleou gallerie les plus roides Se disposde
.sès Pages, Laquais, Pallefreniers, Mulletiers, Vautres tel les sortes de gens altérez, Se
en haleine, lesquels toute honte &vergongne effacées de la Majesté Royale, illaschoic
■de sa propre main après vn troupeau de garces qui attendoient à l'autre bout, ny plus ny
moins qu'on feroit quelques laines Se étriqués de lévriers sur vneharde de bestes trauer-
santes vn accours : tasehant par vn tel spedacie de se prouoquer Se esmouuoir la chair des-
ja toute languissante&flestrie. Quesi d'auenture il estoit contraint de laisîer, ouplustost
entremettre pour quelque temps ces ordes Se sales voluptez, pour entendre aux affaires;
éc la guerre, iln'oublioit toutesfois d'y retourner plus aspre Se réchauffe que deuant, touc
aussi-tost que l'affaire estoit passé,sans se chastier de rien,iusques à s'efforcer outte, Se pac
. , c, dessus sa portée,dont bien souuent il encouroit en de très-griefs accidens, tant il estoit ad-
Sacruch fih , , r ' . . t> ••« . .
aisné de Ta- -donne a toutes sortes devillenies& lubncitez. Apres la mort,Sacrucn,Pnncebemn&de-
(Êclâë* h) ^>onna^re ayant fait paix auec ies voisins,regna en fort grande tranquillité Se douceur,mais
i'Em.>ire. il ne veseut pas longuement,&: vint l'Estat és mains dePaiamgur qui s'en empara de force,
Guerres ciuU combien qu'il fust le plus ieune;ce qui fut cause d'allumer de grandes guerres entre luy Se
soSw ses freres.CarVly s'estant saisi du pays des Cadusiens,&; del'Hircanie,se banda contreAb-
ieTamerian. dulatriph,& luy fit beaucoup d'ennuis.Mais Paiamgur suruint là dessus, qui luy ostatout,
&e si le mit encore en prison-Paiamgur estant decedé,la Couronne écheut à Trochies,auec
lequel cotraclàôlliancc Pra^ampur/vn des neuf Princes; dont nous aupns parlé cy desfus:
Puiç
 
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