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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Übers.]; Artus, Thomas [Übers.]; Mézeray, François Eudes de [Übers.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0118
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ço Hîsloire des Turcs,
De ^~ eut tout îoiilr d'entendre à Tes affaires ;& là demis s'en alla au Peloponese, où il ferma de
141 J« muraille le goullet & entrée de l'Istme, qui dvnc mer îusqu a s autre peut contenir quel-
iusqu'en ques six mille pas de trauerse, & lailse toutes les terres & contrées du Peloponese encloses ,
14.ZZ. de mer en forme d'vne belle grande isse, il ne s'en faut que cette aduenuë qui la conjoint
â'YistCstf r' à la terre ferme de Grèce: Là auoient de cou il unie les anciens Grecs, de célébrer les
mé de mu jeux &: spectac les tant renommez, qu'on appelloit à raison dulieu les Istmiës. La ville doi
raille par les Corinthe est située vers le milieu: & dessors que Xerxes fils de Darius amena vne puislàn-
GLesSjeiix de ce sl démesurée centre les Athéniens &ieseste de la Grèce, les habitans du Peloponese
prix istmics. fermèrent ce destroit de muraille , pour luy empeseher l'accez & entrée de leur pays:
l'Empereur Iustinian larenouueîlalong temps après. Comme doneques Emanuel se fust
entièrement aiseuré de la paix de Mechmet, il s'en vint au Peloponese, & imposa à tous
les habitans d'iceluy certaine contribution d ouurièrs,& d'estofTes requises pour cette for-
tification : de sorte que tous ces peuples y ayans trauaillé comme à Yenvy les vns des au-
Emattucl tres elle fut paracheuée en peu de iours. Cela fait, il se saille de la personne de tous les
pour s'aileu- r 1 , 1 . j n . y r r 1 •
1er du Pdo. grands perionnages du pays, qui s elcoient detià tort longuement maintenus oc portez
ponesc, cm- pQur Seigneurs, chacun en sa contrée,sans autrement vouloir reconnoistre les Empereurs
lu™ tous Tes des Grecs àsounerains, ne leur obéir & déférer, sinon entant qu'il leur plaisoit, ou que le
Seigneurs profit particulier s & la commodité de leurs affaires les inuentoient à cela ; 6c les emmena"
E^y^stèiêt tous <îuantmy ^ous bonne &: seure garde à Conitantinople, laissant son frete sur le lieu
pour gouuerher le païs, & recueillir le tribut qu il auoit ordonné estre leué pour l'entrete-
nement de la garnison,& les reparatios de sanouuelie forteteiTc.Pendant ce temps Mech- -
met,qui se voyoit de tous poincts confirme en son Empire, entreprit daller faire la guerre
à Ismaël Prince de Synope, lequel s'estoit toujours monstré fort affectionné &: fidèle
Syno'cCCscC enuers Moyse, tant qu'il auoit veseu. Mais luy, preuoyant assez le danger de l'orage qui
fait tributai- estoit tout prest à luy tomber sur les bras,alla au deuant,& enuoya ses AmbasTadeurs pour
re de Mech- radoucir Mechmet, & faire son appointement enuers luy: car ilosfroitdelny delailser par
forme de tributtout le reuenu des mines de cuivre,qui sont seules en toute 1'Asie (au
moins que ie sçache) qui en produisent. Au moyen dequoy,îa guerre qui sa preparoit,fut
conuertie en vne bonne paix : aussi que tout in continent après, les Vénitiens & les Turcs,
- vindrent aux armes les vns contre les autres, pour raison de ce que Mechmet voulut en-
Guerre pre- r l • 1 , T T-i -i
miere des treprendre îe ne lçay quoy iur les terres prochaines de la mer lonie : Et de vray, il y auoit
s yvtrc enuoyé son armée, laquelle y fit de grands excez &i dommages. Les Vénitiens, soudain
& le motif qu'ils en furent aduertis, luy enuoyerent des AmbasTadeurs ; mais n'en ayans pûauoirau-
d'iceiie. cune raison, ils se préparèrent aussi à la guerre de leur costé.
^ ^- O r il est bien rai sonnable de dire icy quelque chose de cette tant belle & ssorisfante
d^rEikt'de R -publique, qui a deslapar de si longues reuolutions de. siecjes, maintenu son authorité
Vemse. & Empire. On sçait allez que les Vénitiens sont vn peuple fort ancien, qui en vaillance
&■ grandeur de courage ont laisfé bien loin derrière eux tous les autres habitans de la
mer lonie: Car leur demeure fut jadis au long du goulphe Adriatique, qui s'estend de-
puis la Daîmatie & Esclauonie iusques en la coste d'Italie; & les nommoit-on aupara-
uantHenetes, qui depuis firent appeliez Vénitiens: Ceux-cy meus en partie de certaine
opinion, en partie aussi contraints &; forcez de la necessité d'abandonner leurs contrées,
qui auoient esté toutes saccagées & délimites par les cruautez du Roy Attila, se retirè-
rent pour viure en plus grande feureté& repos àraduenir,le plus loin du danger qu'ils
purent, en vne petite ïlle mareseageuse, distante de terre ferme vne lieuë tant seulement,-
où d'entrée vn petit nombre d'iceux Vénitiens s'habituèrent en des loges & cabanes;
Première ha- mais puis après s'en vindrent d'autres joindre a eux , qui pareillement auoient esté fore
ion de traua^ez je ja gUerre ; £)e façon que cette nouuelle demeure s'augmentoit à veuë d'ceil,
par le moyen des mesnages qui de iour à autre s'y venoient ranger, tant du Frioul, que de
plusieurs autres endroits d'alentour : Et croilToit non seulement en nombre de maisbns §ç
de peuple,mais en bonnes loix,statuts, mœurs, diseipline & police, & cnsplendeurdha-
bitans, qui estoient tous de qualité & estosfe : Pour autant que beaucoup de grands per-
sonnages, tant de l'Italie que de la Grèce, ilTus de noble & iHuître sang, ausquels la for-
^ faute" c!eCS s'estoit monstrée peu fauorable, &: qui auoient soufserr de grandes pertes Se secous-
sçiritohe.sôt ses,les vns à la deseente des Barbares, les autres par les factions &partialitez de leurs ci-
C'°ddo ntSdC toyens'^trouuo^entnors de leurs anciens manoirs,poiî*eilions & héritages; tous ceux-cy
au nauigage recouroient là, comme àvn asile ou franchise de seureté & repos. Mais daurant qu'ils
& -trafic. n'auoient pas le territoire à commandement pour se pouuoir exercer au labourage, ny à
nourrir

bitation de
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