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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Übers.]; Artus, Thomas [Übers.]; Mézeray, François Eudes de [Übers.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0129
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Mahomet I. Liurequatrieimc. 101
celle de Corinthe vintà Théodore frère de l'Empereur , l'autre gendre de René. Ayant *--
suis après retiré Athènes des mains des Arragonois, qui s'en estoient emparez, il la îaisTa Depuis
aux Vénitiens, tellement qu'Antoine n'herita que de la Bœoce, car le reste du pays des 1415"-
Phocenses, auec la Lebadie, auoientdesia esté empiétez par Bajazet: Mais luy nepouuant ^IT
comporter de se voir éclipser vne si belle pièce, leur meut la guerre, Se s'en alla auec son
armée planter deuant la ville d'Athènes, faisant toute diligence de l'enclorre Se serrer de Àotpincs,


que ii eue n étroit prompte ment lecouruc par quel-
que voye que ce pût estre,iln'enaduint quelques inconueniens, firent soudain le plus
grand amas de gens qu'ils peurent en risse de Negrepont, auec l'équipage Se suite neces-
saire pour leur entreprise, en intention de s'aller jetter dans la Bœoce,afin de diuertir An-
toine, & luy faire leuer le siege d'Athènes po,ur venir au secours de son plus aïséUré hérita- :
ge. Dequoy tout ausii-tost qu'il eut les nouuelles , il partit secretement de son camp,
auec six cens hommes sans plus \ toutesfois choisis Se esseus parmy tous les autres, Se s'en
vint embuseher en vn destroit par où les ennemis dcuoient passer; faisant deux troupes,
l'vne qu'il mit à l'entrée,& l'autre à listlie de ce goullet. Cependant les Vénitiens tirqient
tousiours pays, droit à la ville de Thebes, di liante de 11 (le de Negrepont dix lieues seule-
ment ; Se s'estoient désia enfournez en ce pasiage, sans i'auoir fait autrement descouurir,
pource qu'ils ne se doutoient de rien, quand tout à vn instant ils se trouueret enueloppez,
Se par deuant Se par derrière, Se chargez au dépourueu si rudement, qu'ils n'eurent iamais
le loiiir, ny de ser'allier pour combattre, ny de s'apperceuoir du petit nombre de ceux qui
leur couroient sus. Car ils estoient bien six mille, qui se pouuoient aysément demesser de cen,s
cette surprise, si de prime-face ils ne se fussent siestonnez , Se perdus ; ce qui fut cause de fS^luI"
leur entière défaite, & que sans faire autre deuoir ne resistance, ils se mirent honteuse- Vénitiens,
ment à vaude-route, la plus grand' part estans taillez en pièces sur la place , Se le reste pris
prisonniers, mesmementleursMagistrats SeOfficiers,qui y demeurèrent presque tous.
Antoine tout éleué& glorieux pour vne telle vicloire, heureusementobtenuë en temps
li à propos,s'en retourna tout de ce pas au siege d'Athenss;&: ne fut neantmoins pour tout
cela venu à chef de son entreprise, au moins si-tost, n'eust esté la trahison de quelques-vns
des habitans,qui trouuerent moyen de luy livrer la ville entre les mains : Se peu de iours
après luy fut encore rendu le Chasteau,aU moyen dequoy il se trouua lors Seigneur paisi- chastcaïs îe
blede l'Attique,& delà Bœoce. Et comme désia auparauant, du viuant encore de son d'Athènes st
pere, il fust allé quelquesfois à la Porte de Bajazet, & depuis à celle de Moyse, de Mu- ^ndenc a
sulman, Se de Mechmet, il prit déslors connoiisance aux Ianisîaires, Se personnages de '
crédit Se authoritc enuers les dessusdits Empereurs Turcs, lesquels il seeut fort bien ga-
gner, tant par son honnesteté &: douceur, que par ses largesses Se presens. Ce qui luy fa-
cilita grandement la paix Se repos en quoy il régna le reste de ses iours -, s'estant monstré Quelques ty-
en toutes les occasions qui se presenterent, homme de cœur 8c de gentil esprit , &c ne- ^niques
gotiation: Car après cette prise d'Athènes, iln'oubîia pas d'aller àla Porte du Turc, pour ae' iûy, ver-
y renouueller ses anciennes accointances, Se s'obliger lesvolontez de ceux qui y pou- tufUS * bo11
uoient le plus. Toutesfois il ne se monstra pas bien iuste Se équitable en toutes choses, car Jç0è* au u"
il rauit la femme d'vn Gentil-homme de Thebes,qu'il espousa par force: Et ne se conten-
tant pas de telle violence,s'amouracha encore depuis d'vne autreDamoifelle de la mesme
ville, fille d'vn des principaux Préfixes ( car il n'est pas défendu aux gens d'E glise de la Les Preflre*
Religion Grecque dese marier) le iour propre de ses nopees, en la prenant pour la mener tionGtalw:
danser, tellement qu'il sespousa bien-tostapres:Et neantmoins pour tout cela,ilne laissa rémanent,
pas de régner longuement &heureusement; si grande force & vigueur eut le bon ordre
qu'il maintint tousiours, que mesme il amortit les desTusdites tyrannies, Se alsez d'au-
tres malversations, qui autrement eu sient peu estre dutoùtinsupportablesàscssubjets. II
maria vne sienne fille adoptiue au fils de Galeot,Prince de l'Egine, vaillant jeune homme, Gaieot pr;n-
Se fort adroit aux armes, parquoy il le respecla beaucoup, dautant qu'il se seruit de sa va- ce rf'^gjjft,
leur &:prouësiè, comme d'vn rampart, pour se maintenir seurement en la vie reposée &: [/°j0c taioe"
tranquille, qu'il embrasia déslors qu'il eût arresté la paix de tous poincts auec les Venities. d'Antoine.
De sorte qu'en tout heur & félicité, ilparuintiusquesà sa dernière vieillesih&r amàssa de
orâds tresorsjembeilk quant & quât,& décora la ville d'Athènes de plusieurs magnisiques Anton™ re-
Sc excellens edihccs,au lieu des antiques,qui auoiet presque elle tous ruinez par les imures nes d>xthe-
Sc iniquitez du temps,& les longues guerres qui y auoient ( à manière de pàrier) joué leurs «es-
 
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