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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Übers.]; Artus, Thomas [Übers.]; Mézeray, François Eudes de [Übers.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0151

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A mu rat IL Liurë clnquiesme, Î23
atteint l'ange de douze ans, qu'ils le prirentpour leur Roy , &: donnèrent congé à l'autre; o^^îi °
luy disant que depuis qù'il auoit vn fils désia grandelet, il falloit qu'il se demist du manie- 1414.
ment du Royaume en ses mains, &: qu'il n'y auoit plus que voir: cela toutefois àduirit &^iuans
quelque temps après.
O r pour retourner à Aîphohse,quand il fut arriue en Italie, illaissa tous ses pais patri- X11L
moniaux à son frère, lesquels prennent leur commencement au territoire de Valence, ri- ^cnPlion
che & opulente cité, & siege capital de ce Roysiume-là. Elle est située à l'opposite de Sar- d^Anagon^
daigne.s'esloignantdu destroit de Gilbatar quelques sept cens stades.Arragon vient après Valence,
qui s'estend iusques à Barcelonne, & Catalogne, laquelle va atteindre le païs de Langue-
doc &deProuence, qui sont des appartenances des François. Mais pour parler plus par- ^Jimices
ticulierementdeses confins & limites; le Royaume d'Arragon a du codé d Orient la Pro- s°n*
uence: Deuers Soleil couchant les Espagnes: au Septentrion Nauarre : au Midylamer „ , , \
Mediterrannee, rront a rront de la Barbarie. La ville de barcelonne au relte, tous la per-
miîîïon &c consentementdu Roy, est gouuernée par les principaux & plus apparents Ci-
toyens, presque en forme d vne Aristocratie, &; est l'opposite de l'îsse de Corse, ancien-
nement appelléeCyrnus, qui contient de circuit deux mille stades. * Majorque, & Mi- *PHne met
norque, ne sont pas gueres loin de là, sous Pobeï (lance du me sine Prince, & reçoiuent vn
Viceroy de sa main : commeausti fait Sardaigne, Lie fort grande, & qui enuironne bien ft*de$, & a
cinq mille stades de fort beau Se riche païs : où il y a deux villes principales, Oreshilie, & s*rd«igne
Sagere:! vne iituee al Orient & l'autre au Midy : &:vne pelcnerie tres-abondante tout oreshngy,
le long de la coste, dont les habitans tirent vn merueilleux profit: De là onnàuïge au & Calions,
nouueau Monde. *L'Iberie ou Espagne du costé de la Gaule,où elle prend son commen- p0Ur
cernent, confine aux Celtiberiens Arragonnois, ioignant lesquels est le païs de Gascon- canariennes,
gne, derobeïssance des François: puîssetrouuela Biscaye. L'Espagne doneques, qui est ^/"„f^7
la plus grande Prouince de toutes Celles de l'Occident après la Gaule, s'estend deuers So- enconÀejcoH-
leil couchant iusques à la mer Oceane: auLeuant elle a le Royaume de Nauarre, &la udeert^t^J^s
Gaule: &: au Midy elle atteint la mer Méditerranée vis à vis de la Barbarie. Le long de la theur,qui
eoste est le Royaume de Grenade, qui arriue iusques à l'Océan", puis suit celuy dePortu- eftoit enniron
gai, '& le païs de Galice, auquel est le sepulchre de l'Apostre saincl: Iacqucs, où l'on va de tes limites &
plusieurs endroits de la terre en fort grande deuotion. Mais pour retourner au Roy Al- confins d'Es»
phonse, auant que de pa{ser en Italie, il eut quelques guerres & différends auec celuy ^etexteefie»
d'Espagne,&fut finalement pris en vn gros conssidt, par l'vn des Capitaines d'iceluy nom- <ét endroit
me Aîuarez, auec son frère le Roy de Nauarre, dont nous auons parlé cy-dessus. Cet Al- to^^r6lilllc
cl ■ 1 "I -r. U a 1 r 1 1- • & fxHX tOUX
uarez icy étroit naturel du Royaume d Arragon, venu de tort bas heu, & neantmoins par ia piujp*rt.
sa vertu il paruint à estre l'vn des premiers hommes de toute l'Espagne: tellement que le ?*rq*yJLj *
.Roy l'auoit £iit son Lieutenant gênerai, outre plusieurs autres grands honneurs^ auan- 'fefeHn^ain-
cemens; car il ne setrouuoit en affaire si dangereux qu'il n'en sortist à son honneur. De- si, qui[o»tUs
quoy les Seigneurs du Royaume ayans conceu vne hayne & enuie mortelle à l'encontre vlay! cmf"s'
11 1 % >-i 1 il • cl ■ r t La maison
de luy, pource qu us ne pounoienc plus comporter de voir vn eltranger ainti auance par d1 Aluarez vç-
desîus eux, suseiterent sous main le Roy Alphonsede venir saire la guerre en Espagne; de Petlc
où il entra, ayant son frère quant & luy, auec vne grosse & puislante armée. Maïs Aluarez g0n#
fe presenta tout incontinent au deuantjuy enuoyant dire par vn Héraut qu'il eust à laisfer
en paix le païs où il n'auoit que voir. Àlphonse respondit qu'il n'estoit pas venu là pour Route du
obeïr à son comandement,ny ausïi peu pour mener paistre les asnes de son père : mais pour ^ ^^Tt
luy parler sur le ventre,s'il estoit si outrecuidé de l'oser attendre. Toutesfois la mésiée s'en AiuarezUeu-
estantensuiuie forte&roide de tous les deux costez, Aluarez en obtint finalement la vi- tTfnan's dur^
£boire, &: mit les Arragonnois en fuite, où il y en eut vn grand nombre de tuez :& fi prit folk.
èncore les deux frères prisonniers, lesquels il presenta au Roy sonMaistre. Ilneleurfist
autre mal ne desplaisir, seulement les fit promettre & jurer de iamais ne prendre les armes Lf K?y A1"
1 o r ii- xr ■ -\ r ■ C i • phontepns.
contreluy; & par ee moyen turent dehurez. Mais il tut encore pris vne autrefois, depuis nardeux&i^
qu'il fustpasse en Italig,eri la rencontre qu'il eut par mer auec les Geneuois (comme nous
auons désia dit) &: mené au Duc de Milan,qui pareillement le laissa aller. Quelque temps
après il repassa en Ârragon,pour voir sa femme qu il y auoit laisse'e lors qu'il en partit pour
aller en Italie, car il y auoit fait vn fort long sejour, partie après les guerres &: affaires où
il auoit esté occupé, partie après l'amour, $c autres plaisirs ausquels il estoit addonne 5c
enclin. De quelle sorte les choses luy succederent finalement, nous le dirons cy-apres.
Cependant le Roy de Castille s'en alla faire la guerre à celuy de Grenade, qui estoit Aftri-
cain & Mahometan. Car les peuples de l'Arabie habituez en Affrique, ayans long-temps
. L ij
 
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