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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Transl.]; Artus, Thomas [Transl.]; Mézeray, François Eudes de [Transl.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0259

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ihomet IL Dure dixiesme.
mesmemcnîccux de Corihthe, l'exemple desquels ils sçauoient bien que tous les au- ~ ^
très de laProuince nefaudroientde suiure incontinent.Maiseux ne se vouîans pasainsi &jsoiaans
légèrement départir de l'obeïssance du Turc, &preucyans aussi-bien ce qui en deuoit
sucçeder à la fin, n'y voulurent entendre. Parquoy l'armée alla mettre le siege deuant, c°ri,nthc as-
en quoy aucuns de la ville seruirent mcsme de guides pour monstrer les plus foiblescn- vénitiens!"
droits : & là on fit vne fort furieuse batterie le long de la courtine qui est à Foppositedu
chasteau : mais estans désia les nuiéts longuettes, & grand nombre de gens à remparer par
le dedans, joint l'Hyuer &:les froidures, qui sont toutes choses audesaduantage des as-
saillans, ils furent contraints de leuer le siege, &: se retirer sans auoir rien fait qui fust perdre ca
digne dvne si grande leuée de boucliers. Car les soldats mal-menez des mes aises ôc in- Abandon-
commoditezdelasaison, qui estoit beaucoup plus rigoureuse que de l'ordinaire, demeu- n«n l'iftmr.
roient à la garde de l'Istme fort ennis, ôc presque à coups de baston : Et cependant, Co-
rinthe ne se voulut rendre, ne l'Achaye rebeller, combien qu'on y eust enuoyé vn Grec
nommé Rachez, pour taseher de les émouuoir, lequel fut pris & mis à mort par les Turcs,
qui battoient incelsamment les chemins de tous costez: ne les autres places non plus,
horsmis laCité deSparthe qui auoit estéseduite par les belles proportions d'vn ieune
homme Grec nommé Gritza, demaniere qu'il n'y auoit plus d'ordre de retenir l'armée:
voyant à lceil vn chacun, que rien de leurs desieins & pratiques ne succedoit, & que ce
n'estoit que peine perdue de s'opiniastrer dauantage à la reddition du Peîoponese, qui
n'enfaisoitaucun semblant. Là deisus encore vindrentnouuellcs, comme le BalsaMach-
mut approchoit à tout vne grande puissance, pour les venir de plaine arriuée tailler en
pièces,sans en prendre vn seula mercy, & queMechmet suiuoit après en personne,la
terre toute couuertedegens. Parquoy ilsarresterentde commun accord de se partir de
là, n'estant pas l'Istme comme ils disoient de si grande importance que le danger qui les
menaçoit: &:seretirèrentdecosté&: d'autre par les places, où ils deliberoient de se dé-
fendre si on les venoitalsaillir.
Mechmet après auoir esté au vray acertené des grands préparatifs que faisoient les X.
Vénitiens, lesquels ayans armé de trente-cinq à quarante galères, &: douze vaisieaux ' ^
ronds, auoient chargé grand nombre de gens de guerre deisus,tant de cheual que de â* Mechm"
pied, & s'en estoient venus.ciorre l'Istme de muraille, reuolter le Peîoponese, fait palter pour sauuer
là vn gros renfort de Candiots pour s'en emparer, vid bien qu'il n'estoit pas question de PcoPonc-
s'y endormir : Parquoy il depescha en diligence 1 e dessusdit Bassa, auec toutes les forces
de l'Europe, excepté ce qu'il fut besoin de laisiser pour tenir pied aux Hongres : luy com-
mandant de démolir en premier lieu tout ce qu'il trouueroit auoir esté refait au destroit
(car celafomentoit les seditions du Peîoponese) & entrer dedans en pais pour combat-
tre les Vénitiens. Que s'il ne sesentoitalsez fort pour ce faire, qu'il l'en aduertist d'heure L'espouucme
à autre, & il lesuiuroit de prés pour subuenir à tout. Machmut après auoir tiré hors les s".^^"^
gens de guerre qui luy auoient esté destinez, dressa son chemin par la Thessalie droit à la vénitiens,
montagne de Pindus3& s'alla camper es enuirons de la ville de Larice, ayant auec luy
Omar Gouuerneurdu pais, lequel estoit d'aduis de s'y arrester,sans passser outre que pre-
mièrement on n'eust enuoyé remonstréau Seigneur, que cet asfaire estoit de trop grand
poids pour ses Lieutenans, &: que sa presence propre y estoit bien requise. Car ayant na-
guère; enuoyé vnespion au camp des ennemis pour entendre ce qui s'y faisoit,il auroit
nombré sur le rempart de l'Istme plus de deux mille pièces d*artilierie,&: bien quatre cens
Canonniers pour les mettre à exécution ; reconnu aussi force gens de traic"t,& rondeliers,
qui les garderoient bien de se percher là deuant, &: y sejourner: Dequoy ils ne voulu-
rent faillir d'aduertir incontinent le Seigneur, &; eux cependant tirèrent outre vcrsLe-
badie ; là où ils receurent lettre qu'vn Albanois apporta, lequel vne nuict estant party
deCorinthe que la mer estoit bonace &c lèvent à propos,auoit palsé sur vn esquif en
terre-ferme de la Bœoce, & de là pris son chemin par la Thessalie. Ces lettres hastoient
Mechmet de s'aduancer auec ses forces, se pouuant asseurer que les Vénitiens ne l'at-
tendroient pas. Au moyen dequoy le Bassa après auoir veu le contenu, & refermé lepac-
quet pour le luy saire tenir, dessogea incontinent, & s'en vint sur les confins de la Bceo-
ce, où il eut encore vne recharge, comme les ennemis ayans quité l'Istme s'estoient re-
tirez. Ce qui luy fit àl'instanttrousser bagage , pour s'en venir par le territoire de Platée
gagner le mont Citheron, lequel il passa de nuid : & surie poind du iour setrouuaau de- ^
stroit, d'où il pût voir tout à son aise les vaiiTeaux des ennemis, qui s'estoient retirez plus piust0st. f„jte
auan: en la haute mer, & y auoient jetté l'ancre. Ayant trouué la muraille ainsi abandon- des Vemués.
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