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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Übers.]; Artus, Thomas [Übers.]; Mézeray, François Eudes de [Übers.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0305
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Manomet I I. Liure vnziesme.

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bout de quatre iours , non sans soupçon de poison. La nouuelle de cette mort se respan- *48i.
dit incontinent par toute LAsie & l'Europe, &fut tant agréable à plusieurs peuples, &
sur tout aux Italiens, qu'ils en firent des feux de joye : Il mourut le troisiesme, & sclon Sar»°tr-
d'autres le quatriesme iour de Mars, lande grâce mil quatre cens quatre-vingts &vn, ^
& de i'Egire huicl: cens quatre-vingts cinq, seant à Rome Sixte quatriesme , tenant ie^rouV^eâ
l'Empire Federic troisiesme du nom, & Archiduc d Austriche, & régnant en France Chiestiens,
Louys vnziesme, ayantregné trente-deux ans, non dutout accomplis,&vescu cinquan- ^;de°cett"
tC trois. mort.
On tient aussi qu'il pritvntel ennuy de n'auoir sccu dompter les Rhodiots, &s5aiTu-
jettir ce puissiant rempart de la Chrestienté, quese consommant detristesie, cela luy ad ï^-f^"
uança ses iours: &rde fait, en mourant il maudit trois fois Rhodes, car au demeurant il non point
estoit de fort bonne température, &: nullement maladif: toutesfois Philippes deComi- Pns Rh°des.
nés, dit qu'au retour de l'Esté, tous les ans svne de ses jambes s'enssoit si demesurément,
qu'elle s'égaloit à la grosteur du corps, & se desenssoitau bout d vn temps, sans que 1 on ^esuïe dc"
peust sçauoir la cause de ce mal, laquelle ce iddicicux personnage rapporte à sa gourman- l'vne de se*
dise (commeà la vérité il estoit excessif en toutes sortes de débauches ) & à vne punition jainbcs'
de Diev: onpourroit bien aufsi ad)ousterà cela que se pourrojt estre du costé mesme
qu'il receut ce coup de cousteau par Dracula frère de Bladus Prince de Valachie > comme
nous a recité Chalcondyîe au neufiesme Liure desonHistoire 5 toutesfois ildit que ce fut
àla cuisse, mais la jambe s'en pouuoit bien restentir ; quantàsastature, & ses bonnes ou
mauuaises inclinations, elles se pourront voir dansson Eloge.
Philippes de Comines adjouste qu'il mourut soudainement, toutesfois qu'il fit son
testament, lequelil ditauoirveu, & qu'en iceluy il faisoit conseience d'yn impost qu'il
auoit mis nouuellement sur ses sujets, & soustient ledit testament estre vray : ce qui cst à
îa vérité fort notable pour les Princes Chrestiens, qu'vn si cruel homme, & si abioiuë-
mentsouuerainen ses terres, ait toutesfois eu regret à la fin de ses iours, d'auoir chargé
son peuple d vne simple imposition, attribuant cela à sa seule fuite, dautant que la plus-
part de ses a&ions, il les conduisoit plus par luy mesme &: de sateste, que par son con-
feil ; aussi vsoit-il plus de ruse & de cautelle que de vaillance & de hardiesse, dit le mesme
Autheur. Quelques-vns ont voulu dire qu'il estoit plus porté à la Religion Chrestien-
ne, tant à cause de sa mere, qui estoit Chresticnne, que de ce Précepteur que nous ve-
nons de dire, auec lequel il conferoit, joint qu'il tenoit prés desoy, auec lampes allu-
mées certaines Reliques qui luy eftoient venues entre les mains, (Scies reueroit: toutes-
fois sa vie desb >rdée, & les trai&s de mocquerie qu'il donnoit à tous propos, tant à nostre
Religion qu'à la sienne , fait croire que ce qu'il faisoit en cela n'estoit que pure hypocri-
sie, pour vendre mieux les chosessair&es aux Chrestiens,& qu'il n'auoit point du tout
de Religion : Il setrouue vne Epistre de luy au Pape Pie douziesme,&: vne autre fort lon-
gue que le mesme Pape luy reserit, où il l'appelle Morbisan , comme fait aussi Mon-
ûrelet, Se tasche de le catechiser en la Religion Chrestienne, mais cette oreille estoit
trop sourde pour entendre de si loin, il prenoit bien plus grand plaisir d oiïir les canona-
des que les siens faisoient retentir en Italie, que tous les diseours spiritueîs qui eiuTent
pu venir de Rome. Cecy ne doit pas estre aussi patte sous silence , qu'on tient qu'il
estoit illégitime &:supposé, car apréslaprisedeConstantinopîe, quelques Chrestiensse
saisirent de Mahomet, fils légitime d'Amurat, & le donnèrent au Pape N icolas cinquies-
ine, qui le fît nourrir en la Religion Chrestienne, &aux bonnes Lettres: Apres la mort
de ce Pape, ilse retira vers l'Empereur, &puis vers Matthias CoruinRoy de Hongrie:
& sçachant la dispute qui estoit entre Bajazet&iZizim, il fit entendre au Grand Maistre
que les prétentions de l'vn &:de l'autre estoient vaines si onse fust seruy de cette occa-
sîon au commencement, cela eust bien troublé Mahomet, de empesehéle cours de ses
conquestes.
Revenant doncquesausieged'Ottrante, sitostque les Princes Chrestiens furent brtrante rê-
âduertis de cette mort,ils presserent les amegez deii près, que délia tous eipouuentez ^UrcSpar
pour la mort de leur Seigneur, ilsse rendirent à telle composition, que leurs vies siuues^ chrestiens.
eux, leur butin , artillerie'& tout autre bagage seroient seurement reconduits à la Valo'n-
ne, ou ils trouuerent Acomath: auec vingt-cinq mille hommes qu'il auoit amenez auec
luy pour les rafraisehir, tant cette reddition fut faite a propos pour les Chrestiens. Mais
Acomath voyant qu'il auoit perdu la place, & sçachant bien qu'il y auoit de grands chan-
gemens chez les Turcs, il pensa que c'estoit le plus seur de se retirer. Le corps de Maho-
A a
 
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