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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Übers.]; Artus, Thomas [Übers.]; Mézeray, François Eudes de [Übers.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0309
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Mahomet ï I. Liure vhziesoië. 181
point retournez deuantCroye, ils enssent redouté la valeur des Chrestiens, mais quede-
u©icnr.-iîs craindre, puis qu'ils les battoient de toutes parts ?
a n t au siege de Scutary, j'y voy vne continuation d'assistancd diuiric, par le bon cfîap- iojïi
ordre que chacun y apporte; car au lieu que vous auezveu tous les autres peuples se trou-
bler quand les Turcs les ont àssaillis, ceux-cy reprennent nouuelles forces i les autres
craignent de perdre leur patrie , Se cependant n'ont pas le courage de la défendre, &:
ceux-cy souffrent toutes sortes d'incommoditez pour conseruer la leur, & toutesfois
quand ils s'en voyent priuez par laredkion de leurs Supérieurs, Se non de leur consente.
ment,ils ayrnent mieux la quiter que de viurc sous le joug de leur ennemy.Maisne voyez-
vous pas que durant ce siege ils s'efforcent Se se mettent en deuoir pour implorer le se-
cours d'enhaut, &;que les autres peuples mettent leur eiperance en leurs armes: aussi est-
iî arriué vne chose peut-estre aussi particulière qu'à pas vn autre siege, c'est qu'encores que
le canon eust abatu Se foudroyé toutes les murailles,<3c qu'il y eust bresehes de toutes parts,
aux astauts toutesfois que les Turcs y ont donnez, ils n'y ont iamais gagné que des coups,
sansauoir pu fonder vne seule petite espcrance de se pouuoir rendre les maistres de cette
place, que par la longueur du temps, encore qu'ils eussent vne si puissante armée deuant,
pour tailler tout en pièces, & tant de canons pour la réduire, Se prendre ceux qui estoient
fi peu de gens pour la resistance : ainsi Diev sauua ces bons citoyens, Se laisîâ perdre la
ville; car puis que ceux qui y auoient tant d'interest, ne se sbucioient pas de la secourir, il
estoit bien raisonnable de leur en îaisser faire à leur volonté, encore fut-ce par redition Se
non par violence, comme si on eust dit aux Chrestiens, vous n'aurez point d'exeuse sur le
temps, car vous en aurez plus que suffisamment pour vous préparer, mais personne ne mit
la main à la besogne, aymaris mieux fe ruiner les vns les autres, Se Iaifser les portes de la
maison àlamercy de leur ennemy.
Qj/an t à cette Diette d'Olmucc, encore qu'elîefut tenue pour les differens que les Chap^
Chrestiens auoient les vns contre les autres,au lieu d'employer ce parlement à consulter x6m
des moyens pour rembarrer sennemy commun, toutesfois Diev auoit donné telle béné-
diction aux armes de Matthias,Roy de Hongrie, que siles Turcs rauageoient& faisoienc
quelque butin,commepicoreùrs,luy à son arriuée mettoit tout en fuite, défaisoit Se tail-
loir en pièces leurs trouppes, Se prenoit leurs villes,comme celle de Verbes.
Le siege de Rhodes au demeurant semblera tout miraculeux à qui le voudra considerer, Chaj£- is:
soit en son commencement, à son progrez, ou à sa fin: Car outre la puissante armée qui
estoit deuant,& le peu de forces de ceux qui estoient dedans,lcs trahisons qu'ils éuiterent,
le peu de secours qu'on leur donna, le bon ordre qu'ils mirent à toutes choses, leur grand
courage &r magnanime consiance, jusques-làqueles Turcs ne purent pas âuoir sur eux
l'aduantage d'vne seule tour : les visions qui apparurent à leurs ennemis, Se finalement leur
deliurâce,toUtes ces choses,dis-je,monstrentassez que Dieu les auoit pris en fa protection.
Av contraire de celle d'Hostie, laquelleencores quelle fust secouruë,ne pût toutesfois cha ^ s
éstredéfendue,prise aussi *tostquassaillie, &:toutelTslequis'employoit pour sa deliuran- 3p'
ce, ne fut pasassez puissante pour chasservn petit Saniac qui estoit dedans, & si encore
neust-elle point estédeliurée sans le secours de Matthias Roy de Hongrie, qui vint tout a
temps pouroster cette espine du pied, Se rompre les ceps & les entraues qui tenoient la
panure Italie ensuje&ion.
L e chaftiment au reste que Mahomet fit de son propre fils, non pour son interest parti- chap. jâ*
culier,mais pour venger l'injure d'vnsien subjet,monstrc qu'encore qu'il fuit naturelle-
ment crùcî, fi est-ce qu'il estoit ausîifort grand: justicier; car il vous peut bien souuenir que
ce Mustapha estoit vn fort vaillant Prince, qui auoit fait preuue de son courage en la guer-
re des Perles, où il auoit gaigné vne grande bataille contr'eux, joint que toute son orfense
estoit vne violente pasfion d'amour. Ne trôuuez dôncquës pas estrange £là lustice diuine
auoit mis es mains de son pere, son coutelas pour prendre vengeance de si mauuais enfans
que luy estoient les Chrestiens : Car celuy-là meritoit cette cômmission, qui ne pardon-
noir pas les offenses de ses propres enfans.
Mai s cette grande joye de tous les Chrestiens ne tesmoigne- telle pas visiblement leur
foiblesse Se leur laseheté, deseréjouyrainsidelamort d'vn homme, comme si tout leur
bon-heur eneust despendu? Et toutesfois ils sentirent bien incontinent après que leur
salut despendoit d'enhaut, Se non de la terre : Car la suite des temps a assez fait remarquer
que tant qu'ils continiieroienten leurs vices, Diev fatioriseroit aussi continuellement
leurs ennemis.
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