Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Übers.]; Artus, Thomas [Übers.]; Mézeray, François Eudes de [Übers.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0900
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
%?6 Histoires de Turcs,
Turcs prospçroient en vn e loy si mauuaise que celle dont ils font profesïïonï Seau Corn-
mencemêt de cesConsiderati'ons sur la vie de Mahomet,ie disois que la Iustice diuine n'a-
uoit point épargné les Turcs,quand se perdans dans la volupté,leur prosperité trop gran-
de leur auoit amené auec elle des effe&s 6c des a&es d'insolence?pourquoy s'il chastie les
esclaues Ôc les mercenaires qui n'ont autre héritage que la terre, laistera~il impunis ceux
qui se disent les enfans de la maison, ôc ausquels il a promis le ciel ? pourquoy , dis-ie, les
priuera-il deleur bien , pour le donneraux autres qui ne valentpasmieuxqu'eux?Or que
JesChrestiens ne fussentauisidébordez qu'auparauant,il s'en peutvoirquelques exemples
parmy cette histoire, sàns sortir delà Hongrie ôc autres Prouinces qui en dépendent :
ne les trouuerez- vous pas aussi- tost qu'ils se virent le vent en poupe,aussi débordez qu'au-
parauant î Les sestins,les baisses théâtres, ôc les nopees ne manquent point tous les iours
entr'eux,nesesouuenans pas,commeondisoitautresfoisdePompéeleGrand,que sora
Consulat estoit vne publique calamité, qu'aussi leurs trophées estoient tousiours érigez à
la ruine de leur païs,6cqu'en cette calamité publique le pleurer estoit bien plus neeessaire,
que le rire : mais ces pasTe- temps leur cousterent bien-cher.-car leur armée ayant perdu le
courage ,6cs'estant comme noyée dans la volupté, comme celle iadis d'vnHannibaldans
Capoiie , ils perdirent Tauantage qu'iisauoientauparauant gagné sur leurs ennemis j ce
giron de Dahla leur osta toute la force, comme à vn autre Samson , ce qu'ils auoient de
généreux Ôc de viril se perdit dans cette vie efféminée.
O Nditquelesabeilles désirent fort la fleur du boiiys : mais comme elles en ont succé,
l'odeur en est si forte, qu'elle fait aussi- tost mourir tout ce qui est dans la ruche, ôc gaste
ladouceur6cladelicatelTedumiel.il en estainsi de la volupté : mais si outre ces choses,
vous desirez les remarquer plus particulièrement, voyez leur trahison à Iauarin,leur aua-
riceà Clisia , Ôc principalement à la bataille deKerhest, quinefut perdue pour eux, que
pour la trop ardente affection qu'ils portoientauxricheiïes. Pourquoy doncquesles de-
uoit-on establir sur des fondemens solides, Ôc surdes colonnes de Saphirs, commedisoic
le Prophète, ôcleur donner des bouleuerts delaspe? la comparaison del'araigneà vn
hommeauare, mesemble fort propre:on sçait allez que cét animal conuertit tout ce qu il
pred en venin,ôc les richesses à l'auare luy sont le poison: tout le trauail de i'araigne est inu-
tile à qui que ce puisse estre , ôc ne trauaille que pour elle^de mesme est-il de l'auaricieux.
Mais pour rapporter celaaupassage que ie viens de dire, I'araigne quand elle est aualée ,
porte principalement son poison aux yeux^or est-il qu'elle meurt à laveuëdu Saphir ,qui
a cette propriété d'illuminer la veuc, mais y a il rien qui aueugle tant, que l'auarice 6c la
volupté ? 11 semble donc que ce soit- là le sens du Prophetede fondement principal de ton
salut sera en ce que ie t'osteray toute sorte d'aueuglement, 6c pour ce faire, ie te donne-
ray des lumières qui t'osteront tous les nuages qui t'obscurcissent la veuë, 6c quant à ce
qu'il dit, qu'il leurferoitdes colonnes 6c des bouleuers de laspe, c'est ce que l'aigle des
Euangelistesa dit depuis, que les colonnes delà sainde Citéestoient de laspe, dautant
que la propriété de cette pierre,est d'arresterle sag,auquel Tameanimalefait sa principale
residence,conduite ordinairement par les sens, lesquels il faut mortifier necessairemenc »
êc les auoir mesme tous mortifiez, pour seruir d'appuy 6c de soustien à ce sainct Edifice.
Ceux-cy dont qui estoient tous aueugles,6c qui se lahToient entièrement conduire par les
sens, corn ment les eust- on laissé establir 5quivoudroit rechercher tout ce qui se pasioit
lors par la Chrestienté,trouueroit qu'il n'y auoit guère d'endroits qui n'eussent fleschy le
genoiiil deuant Baal, 6c qui adorassent le Pere en esprit 6c vérité, ie veux dire /ans hy po-
crisiejmais sans m'arrester à cette recherche,qui outre sà difficulté,ne seroit peut-estre pas
sans péril,ie diray qu'il estoit bien à propos que lesChrestiens nefusiènt point du tout de-
liurez de leurs miseres,puis qu'ils s'en rendirent indignes;mais qu'il falloitaulîi qu'ils eus.
sent quelqueaduantage sur leurs ennemisrcar leurssuperstitions,ou plustost leurinfideli-
îéjeur auoit fait croire que cét Empereur Turc leur deuoit faire beaucoup de mal,àcause
de son nom de Mahomet, mais pour leur faire voir leur vaine pensée, ils luy en firent
beaucoup soufFrir.
ACHMAX
 
Annotationen