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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Übers.]; Artus, Thomas [Übers.]; Mézeray, François Eudes de [Übers.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0903

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Achmet I. Liure dix-hui&iesme^ 879
SON ELOGE OV SOMMAIRE DE CE
QVI S'EST PASSE' DEPVIS SON ADVENEMENT
à l'Empire , iusques en Tan 1612.
j/4 conception de ce grand Capitaine Regulus, efloit plus prosonde que ne for-
mentles mysteres de la Religion dont il faifoit prosefiion : car en l'entrée
\tricmphale qu'on luy faifoit a Rome pour la victoire qu'il auott obtenue fur
les ennemis , au lieu d'entrer en cette pompe, il y fit porter fon Image en cire,
^commandant quon mift fept flambeaux de feu auprès , afin que fe fondant
-Jors quelle entrer oit en la ville , il reprefèntajl par cet emblème , ér l'incon-
stance & mutabilité de la nature humaine , & combien on a peu de fujet de
h iier vn homme durant fa vie j ny de le blafiner encore s moins , puis qu'il efi comme vne fleur
qui fleurit & fe fanit en vn infant, & ne demeure iamais en vn ejtat : aufii n'a-on iamais accou-
ftmné d'eflimer , ny méprifer vn fruiét, qu'en fa saifon. Mais celle de l'homme efl l'immotalité 3
comment donc pourra-on difiomir des actions de l'Empereur Achmat , qui non feulement vit en-
core , * mais qui entre en la première ccurfi de fon Empire ? Et de fut Ji nom voulons louer
la prife de Vi/fegrade, Nouuigrade , du mont famcl Thomasy Neflad, Presburg, Totis, Strigonie, esif/t^'lre
Jslohafie & autres places en Hongrie , auec les reuoltes de la Moldauie, Valachie ejr Tranfilua- •vinsfu ;l.
nie, ne trouuerons-ncuspas plm de fujet d'aceufer les Chrefliens de leurs feditions , de leurs am-J!2L»r"'
binons ,érde leurs reuoltes , que de donner en cela le tiltre de vaillance aux Turcs , qui trouue- ef criuoits*
rent toutes chofes alors fi difiosees à leurs intentions , que d'autres peuples moins entendus vte-
qu'ils ne font en l'art militaire en eusfent peu tirer vn fimblable fiiccez. ? Blafmerons-nous aufli
les défaites & les pertes qu 'il a fiuffertes par les perfes , qui reprirent Tauris , Ert%erum , &
prefque toutes les places que fon ayeul ^Amurath auoit fortifiées dans le pays de fis ennemis , puis-
que letoutaduint pluftoft par la nonchalance de fon deuancier, & les prattiques que les principaux
de fon Empire auoïent auec les Perfes , que par fa faute ? Comme on peut dire encore le mefme du
Basfa d'Alep qui fe reuolta , & ayant pris Damas & Tripoly, fe rendit le maiftre de toute la Syrie,
desfit encore de très-grande s ejr puijsintes armées qu'on auoit enuoyées contre luy : car ne con-
noifsant encore la valeur des Gouuerneurs de fes Prouinces , il efloit bien raifonnable de les em-
ployer premièrement deuant tous autres, mais en fin celuy qu tl choifit pour chef de cette guerre en
eut la raifon,& 'contraignit le rebelle à venir demander pardon,ou la generofiè de cet Empereur
fut remarquable-,luy ayant pardonné fi flneerement ,qu'tl le reflablifl en tous fes biens : mais anfli
on taceufa de cruauté , pour auoir fait mourir le Bassa Cigale & quelques autres } comme d'ailleurs
on peut dire qu'il auoit des rai fions tres-iufles pour en vfer ainfli. Retenons doneques en sufpens le
iugement que nous pourrions faire fur la vie de ce Monarque, iufques a ce que par la sin d'icelle
en fuiffie plus clairement connoiftre le fonds de fes intentions. Mais quelle plus illuflre ejr immor-
telle gloire fiauroit-il acquérir, que celle qui le pourroit faire viute dans l*eternité ,fipar vne in-
jpiration tres-fain-cte il fe defabufoit de fin erreur , pour reconnoflre & adorer celuy à qui toute
puijfince efl donnée au ciel ejr en la terre ,ejr par lequel il peut iouyr d'vne éternelle félicité l
Grand Prince,//^ peu de lignes ont l'honneur de paroifire iamais aux yeux de voflre
Maieflé, comme te say quelle a connoisfmee de ce qui fe passfe parmy les chrefliens , permettez,-
moy de luy dire , que cette victoire fer oit bien plus flignaïee que toutes les conquefles de fes dtuan-
ciers , cy qui luy erigeroit bien d autres trophées que les hommages de tant de peuples qui cour-
bent fous le ioug de fon feeptre. C'eït-la l'Orient de vosire gloire , qui ne doit auoir iamais de fin:
Car de vous arrester au Paradis , que vous promet celuy que vous tenez pour véritable ,cjr qui ne
vous dit que des menfonges 3 ne voyez-vous pas que les animaux les plus farouches de l'^fi'ique,
iouyjftnt â'vn pareil contentement que celuy qu il donne a l'homme ? qu'il s'arreste du tout aux
fens corporels, laijfintCame en arrière, laquelle néanmoins, filon le fentiment commun de tous
les hommes , don marcher au premier rang rll vous promet toute viltoire contre fes ennemis, ne
voyez,-vous pas que vous n'auez, peu aduancervn pas depuis tant dannées , au temps meflne que
nous estions les plus foibles >. £)uc ne s'est point esforcé de faire legrandMonarque Soliman, con-
tre la ville de Vienne qu'il a afiegée , contre l'ifle de Malte defsendue"parvne poignée de gens ?
$pre s tant de conque ste s, n a-il pas eïié contraint de reculer \Et vos Ire ayeul Selim , quels rauages
fia-il point fait faire dans le golphe de Vemfc'i mais tout cela n'a, en rien aduancé leurs affaire s : ce

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