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Cassas, Louis François ; Lavallée, Joseph [Hrsg.]; Née, François Denis [Hrsg.]
Voyage pittoresque et historique de l'Istrie et de la Dalmatie — Paris, 1802

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https://doi.org/10.11588/diglit.4786#0021
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ET DE LA DALMATIE. 5

quelques unes de leurs divinités, telle quTsis. En rencontrant ce culte établi
dans I'Istrie, il aura réveillé dans la mémoire des Romains le souvenir des
dieux de l'Egypte et de la Colchide; et les mensonges des temps fabuleux ve~
nant au secours d'esprits inhabiles .peut-être à la recherche de la vérité, on
aura supposé cette expédition des Colques envoyés à la poursuite des ArgQ-
nautes, et il aura paru vraisemblable de les faire s'arrêter dans un lieu où la
douceur du climat, la commodité du port, et la possibilité d'établir des com-
munications commerciales avec la Grèce et l'Italie, leur auront présenté de
grands avantages.

Quoi qu'il en soit, les anciennes destinées de I'Istrie et de la Dalmatie
ne commencent à s'éclaircir dans l'histoire que vers l'an du monde 3776, et de
la fondation de Rome 5ai* Alors la république romaine préludoit à l'empire
universel par l'affermissement de sa puissance en Italie. Le siège de Drc-
pane, et la victoire navale remportée aux isles Egates par le consul Lutatius,
venoient de mettre fin à la première guerre punique. La nécessité, ou pour
mieux dire l'ambition de se mesurer avec Carthage, avoit enhardi les Ro-
mains à franchir les mers : un succès brillant venoit de couronner les premières
tentatives de Duilius, et la victoire avoit aguerri les légions contre les vieis-
situdes et les dangers d'un élément si nouveau pour elles. Un traité de paix
avantageux et glorieux, en réduisant à l'oisiveté les talents et le courage
d'Amilcar, terminoit une guerre de vingt-quatre ans, la plus formidable de
celles que Rome avoit eues à soutenir depuis sa fondation. La Sicile échappoit
à Carthage. Hiéron, sous la redoutable protection du Capitole, rcposoit en
paix dans Syracuse; la Sardaignc étoit soumise; le germe des arts et des
lettres commençoit à se développer sur les bords du Tibre; Livius Androrii-
eus, et bientôt après Meevius, posoient la première pierre du théâtre que
Tércnce devoit édifier un jour; et le temple de Janus venoit d'être fermé
pour la seconde fois. Telle étoit la situation de Rome lorsque les contrées
où nous nous trouvons paroissent pour la première fois dans la chaîne des
événements historiques.

La politique usurpatrice de la république romaine ne pouvoit s'accom-
moder long-temps d'un état de paix: il falloit des conquêtes à l'avarice du
sénat et à l'inquiétude du peuple. Quelques troubles avoient éclaté en
Corse, en Sardaigne, et dans la Ligurie; le temple de Janus avoit été rou-
vert, et l'ordre des destins vouloit qu'il ne se fermât plus que sous Auguste.
Mais c'étoit peu : Rome dévoroit en idée des peuples nouveaux et plus loin-
tains, et ne cherchoit qu'un prétexte à ses vues d'agrandissement: il s'offrit,
elle le saisit.

Alors, sur cette étendue de pays, aujourd'hui connue sous le nom des
cotes de I'Istrie et de la Dalmatie, et qui, s'enfonçant dans les terres jus-
qu'à la Mœsie et la Macédoine, formoit ce que l'on appeloit l'Illyrie, régnoit
un prince mineur nommé Pinée, sous la tutele de Teuta sa mère. La bai-
barie commune à tous les peuples dans ces siècles reculés, sur-tout à ceux
que leur position géographique éloignoit davantage de l'Egypte, de la Grèce
 
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