CHAPITRE III
EN ITALIE
1380-1409
1° Opposition d'intérêts entre le roi de France et l'empereur d'Alle-
magne dans le royaume de Naples, par suite des efforts de la
maison d'Anjou pour supplanter Charles de Duras. — Rôle des
deux papes dans cette question. = 2° Tentative de fonder un
royaume français dans l'Italie centrale. = 3° Opposition d'intérêts
entre le roi de France et l'empereur d'Allemagne dans l'Italie sep-
tentrionale : la ville de Florence et le duc de Milan se disputent
pendant quelque temps l'alliance de Charles VI. — Conditions de
cette alliance. — L'arrivée de l'empereur Robert en Italie modifie
la situation des partis, 1401. — Le duc d'Orléans s'unit contre Ro-
bert à Galéas Visconti. mais le roi de France reste en dehors de la
lutte. = iq Opposition d'intérêts entre le roi de France et l'empereur
d'Allemagne à Gènes. — Les Génois se donnent au roi de France
en 1396. — Les grands électeurs accusent Wenceslas d'avoir prêté
les mains à cette cession. — Boucicaut est envoyé à Gènes pour
protéger cette ville contre les revendications possibles des parti-
sans de l'empire, 1401. — A partir de 1402 la suzeraineté du roi de
France se fortifie à Gènes et subsiste jusqu'en 1409.
Bien que, depuis la mort de Frédéric II, l'Italie ne fut plus
en fait qu'une épave du saint empire romain de la nation ger-
manique, avulsum imperii, en droit elle restait soumise à la
suzeraineté impériale *. Henri VII avait même jadis tenté quel-
ques efforts pour faire reconnaître ce droit. Il est donc bien de
notre sujet d'étudier comment, sur quatre points différents, —
royaume de Naples, Italie centrale, Lombardie et Gênes, — la
puissance française essaya de s'établir et comment l'empereur
d'Allemagne s'efforça, quoique mollement, de contrecarrer ces
tentatives. D'ailleurs, comme nous l'expliquerons dans un
autre travail, les efforts du roi de France pour prendre pied en
1 Voy. M. Himly,Formation térritor. de l'Europe centrale. I, 247.
EN ITALIE
1380-1409
1° Opposition d'intérêts entre le roi de France et l'empereur d'Alle-
magne dans le royaume de Naples, par suite des efforts de la
maison d'Anjou pour supplanter Charles de Duras. — Rôle des
deux papes dans cette question. = 2° Tentative de fonder un
royaume français dans l'Italie centrale. = 3° Opposition d'intérêts
entre le roi de France et l'empereur d'Allemagne dans l'Italie sep-
tentrionale : la ville de Florence et le duc de Milan se disputent
pendant quelque temps l'alliance de Charles VI. — Conditions de
cette alliance. — L'arrivée de l'empereur Robert en Italie modifie
la situation des partis, 1401. — Le duc d'Orléans s'unit contre Ro-
bert à Galéas Visconti. mais le roi de France reste en dehors de la
lutte. = iq Opposition d'intérêts entre le roi de France et l'empereur
d'Allemagne à Gènes. — Les Génois se donnent au roi de France
en 1396. — Les grands électeurs accusent Wenceslas d'avoir prêté
les mains à cette cession. — Boucicaut est envoyé à Gènes pour
protéger cette ville contre les revendications possibles des parti-
sans de l'empire, 1401. — A partir de 1402 la suzeraineté du roi de
France se fortifie à Gènes et subsiste jusqu'en 1409.
Bien que, depuis la mort de Frédéric II, l'Italie ne fut plus
en fait qu'une épave du saint empire romain de la nation ger-
manique, avulsum imperii, en droit elle restait soumise à la
suzeraineté impériale *. Henri VII avait même jadis tenté quel-
ques efforts pour faire reconnaître ce droit. Il est donc bien de
notre sujet d'étudier comment, sur quatre points différents, —
royaume de Naples, Italie centrale, Lombardie et Gênes, — la
puissance française essaya de s'établir et comment l'empereur
d'Allemagne s'efforça, quoique mollement, de contrecarrer ces
tentatives. D'ailleurs, comme nous l'expliquerons dans un
autre travail, les efforts du roi de France pour prendre pied en
1 Voy. M. Himly,Formation térritor. de l'Europe centrale. I, 247.