alliances avec les ducs d'autriche, etc.
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péraient partout où ils s'établissaient ; de cette race qui avait
produit Robert roi de Sicile, Louis roi de Hongrie, Philippe
roi de Navarre, et qui avait donné des rois à l'île de Chypre 1«
On eut pu rappeler aussi bien le nom de Philippe le Hardi,
fils du roi Jean et tige de la seconde maison ducale de Bour-
gogne; mais la grandeur de celle-ci était alors chose importune.
On désirait si fort le succès de ces alliances qu'on se décla-
rait prêt à députer au roi des Romains2, si Frédéric le jugeait
nécessaire pour obtenir son consentement. On les représentait
comme le point de départ d'autres unions entre les maisons
de France et d'Autriche. Bref on accumulait un tel luxe d'ar-
guments que l'historien est tenté de chercher dans ces négo-
ciations la révélation de quelque dessein politique à longue por-
tée. Nous reviendrons sur cette question à la tin de ce chapitre.
Nous constaterons auparavant que le mariage de Jacques de
France ne put aboutir par suite de la mort de ce jeune prince,
survenue le 2 mars 14373, et que celui de Charles d'Anjou ne fut
point davantage conclu par des raisons qui nous échappent''.
L'allusion au traité politique de 1430, que Frédéric avait ris-
quée au début de ses nouvelles négociations, ne fut pas relevée;
mais elle ne fut pas oubliée et, quelques années plus tard, en
.1438, Charles VII fait demander au duc d'Autriche-Tyrol, par
l'entremise de l'archevêque de Tours 3, un secours d'hommes
1 Ibid. : « Item, Jegiinus de nliisregum Francie quodquocîenscun-
que fuerunt plantati in regnis aut aliis dominiis, quod plurimum
magnificaverunt et augmentarunt hujusmodi régna et dominia, cum
depressione hereticorum et infldelium... » M. d'Herbomez a déjà
rendu attentif à ce curieux passage (p. 28 de l'ouv. cité).
3 Ibid. : « Et quod si ad rem ipsam videatur eidem illustrissimo
domino Friderico neeesse vel opportunum ut rex destinet super hoc
aliquam ambaziatam ad imperatorem et ad predictum dominum
ducem Albertum, placeat sue celsitudani consilium suum significare
archiepiscopo Turonensi vel in ejus absentia archiepiscopo Lugdu-
nensi... »
s Cette mort est du 2 mars 1437. Charles VII en informa le duc
d'Autriche par une lettre, du 3 juin, que nous avons retrouvée aux
Archives impériales de Vienne. Par suite d'une distraction singulière,
la cote indique que la lettre annonce lawatssaw.ee du prince Jacques.
* Il épousa en 1443 Isabelle de Luxembourg.
3 M. d'Herbomez, qui a bien connu cette ambassade, (ouv. cité,
p. 29-30), la fixe à l'année 1438. A l'appui de son dire, il cite (p 29.
note 5) le Gallia christiana (t. XIV) parlant d'une mission de l'ar-
chevêque de Tours à Bâle, en avril 14-33. Ce renvoi ne prouve pas
grand chose. Mais on peut rappeler le passage du même ouvrage
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péraient partout où ils s'établissaient ; de cette race qui avait
produit Robert roi de Sicile, Louis roi de Hongrie, Philippe
roi de Navarre, et qui avait donné des rois à l'île de Chypre 1«
On eut pu rappeler aussi bien le nom de Philippe le Hardi,
fils du roi Jean et tige de la seconde maison ducale de Bour-
gogne; mais la grandeur de celle-ci était alors chose importune.
On désirait si fort le succès de ces alliances qu'on se décla-
rait prêt à députer au roi des Romains2, si Frédéric le jugeait
nécessaire pour obtenir son consentement. On les représentait
comme le point de départ d'autres unions entre les maisons
de France et d'Autriche. Bref on accumulait un tel luxe d'ar-
guments que l'historien est tenté de chercher dans ces négo-
ciations la révélation de quelque dessein politique à longue por-
tée. Nous reviendrons sur cette question à la tin de ce chapitre.
Nous constaterons auparavant que le mariage de Jacques de
France ne put aboutir par suite de la mort de ce jeune prince,
survenue le 2 mars 14373, et que celui de Charles d'Anjou ne fut
point davantage conclu par des raisons qui nous échappent''.
L'allusion au traité politique de 1430, que Frédéric avait ris-
quée au début de ses nouvelles négociations, ne fut pas relevée;
mais elle ne fut pas oubliée et, quelques années plus tard, en
.1438, Charles VII fait demander au duc d'Autriche-Tyrol, par
l'entremise de l'archevêque de Tours 3, un secours d'hommes
1 Ibid. : « Item, Jegiinus de nliisregum Francie quodquocîenscun-
que fuerunt plantati in regnis aut aliis dominiis, quod plurimum
magnificaverunt et augmentarunt hujusmodi régna et dominia, cum
depressione hereticorum et infldelium... » M. d'Herbomez a déjà
rendu attentif à ce curieux passage (p. 28 de l'ouv. cité).
3 Ibid. : « Et quod si ad rem ipsam videatur eidem illustrissimo
domino Friderico neeesse vel opportunum ut rex destinet super hoc
aliquam ambaziatam ad imperatorem et ad predictum dominum
ducem Albertum, placeat sue celsitudani consilium suum significare
archiepiscopo Turonensi vel in ejus absentia archiepiscopo Lugdu-
nensi... »
s Cette mort est du 2 mars 1437. Charles VII en informa le duc
d'Autriche par une lettre, du 3 juin, que nous avons retrouvée aux
Archives impériales de Vienne. Par suite d'une distraction singulière,
la cote indique que la lettre annonce lawatssaw.ee du prince Jacques.
* Il épousa en 1443 Isabelle de Luxembourg.
3 M. d'Herbomez, qui a bien connu cette ambassade, (ouv. cité,
p. 29-30), la fixe à l'année 1438. A l'appui de son dire, il cite (p 29.
note 5) le Gallia christiana (t. XIV) parlant d'une mission de l'ar-
chevêque de Tours à Bâle, en avril 14-33. Ce renvoi ne prouve pas
grand chose. Mais on peut rappeler le passage du même ouvrage