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Le Roy, David
Les ruines des plus beaux monuments de la Grèce — Paris, 1758 [Cicognara, 2705]

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https://doi.org/10.11588/diglit.1641#0163
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DE L A G R E C E.



étoit, un-chapiteau Corinthien, figure 7, dont on ne voyoit plus que deux feuilles du rang d'en
bas, & le tambour, Ci absblument ruiné, qu'on n'y disïinguoit ni sécondes feuilles , ni caulicoles ,
ni tailloir ; on n'y reconnoissoit disfinctement que la hauteur du chapiteau & son diamètre par en
bas. Après avoir mesùré ces deux dimensions,.je le reconnus facilement pour le chapiteau de la
basè que je venois de trouver, & étant retourné de Délos à'Mîconi, en revoyant & rapportant les
mesùres que j'avois priies dans la première de ces Iiles, il me vint en pensée que cette basè Corinthienne
que j'avois trouvée, & son chapiteau, pouvoient avoir fait partie de colonnes qui avoient appartenu
au même Edifice, où l'on avoit ausïï employé les colonnes ovales. Je retournai donc une autre fois
à Délos, & ayant confronté les mesures de ces différents fragments, je trouvai que le grand dia-
mètre de la colonne Corinthienne ronde, répondoit exactement au petit diamètre des colonnes
ovales. Je remarquai auili que les cannelures étoient de même grandeur; & joignant à cela la pro-
ximité de ces deux especes de colonnes différentes, je rne fortifiai dans mon opinion qu'elles
avoient été employées dans le même Edifice.
En résléchissant encore sur ces colonnes, je me ressouvins d'un chapiteau antique
singulier qui ést à Rome, représenté figures 8, 0 & 10, auquel je n'avois pas fait assez d'attention
dans le séjour que je fis en cette Ville avant mon voyage de Grèce. Il esl à la Trinité du Mont,
sur le piedestal d'une rampe de l'escalier qui sert à monter à l'Eglise des Minimes. Ce chapiteau
que j'ai dessiné à mon retour de Grèce en Italie, est parallélogramme par le dessus du tailloir, &
à peu près ovale, par la partie inférieure qui étoit posée sur le fût de la colonne, comme on le voit
par son plan. Il paroît convenir parsaitement à des colonnes semblables à celles qui sont à Délos ;
par ses grands côtés présèntent chacun quatre volutes, deux au milieu qui couronnoient vraisèm-
blablement les faces plates qui séparoient les deux parties rondes de ces colonnessingulieres,& deux
aux extrémités qui couronnoient les deux parties rondes dont on vient de parler. Cette réssexion que
je fis, me fortisia encore dans la pensée où j'étois, que ce n'étoit pas seulement à Délos que l'on
s'étoit servi de cette forme de colonne , mais même que l'Architecte qui les avoit employées
vraisemblablement dans le même Edifice avec des colonnes rondes, ne l'avoit pas fait sans deslein,
mais peut-être pour la solidité de l'Edisice. Voici quelles sont mes conjectures à ce sujet.
Les Anciens ayant remarqué plusieurs fois que les colonnes des angles-des péristyles dont
ils environnoient leurs Temples, périssoient plutôt que toutes les autres, auront imaginé naturel-
lement de leur donner un diamètre un peu plus fort : Vitruve nous enseigne qu'on les faisoit ainsi
par une raison d'optique ; mais la solidité de l'Edifice entroit peut-être pour quelque chose dans
cette règle. Nous croyons donc fort possible que les Architeâes cherchant quelque moyen pour
remédier à l'inconvénient dont nous venons de parler, sans gâter la décoration d'une façade, aient
imaginé de faire à l'angle de leurs Edisices une colonne ovale par le plan, 'placée par rapport à une
autre colpnne ronde, comme l'assilé, figure 1, l'esl par rapport à l'assise, figure j. Par ce moyen
ils auront réussi à fortifier l'angle de leur Edifice, plus qu'ils n'auroient pu faire en grosfisfant cette
colonne , & lui conservant la sigure ronde : car si elle excédoit les autres d'une trop grande quan-
tité , elle deviendroit ridicule. D'ailleurs ils auront eu l'avantage de fortisier cet angle sans rien gâter
à la façade géométrale de l'Edifice, qui est absolument la même ; soit qu'il y ait une colonne ovale ,
placée, comme nous la supposons, à l'angle, soit qu'il n'y en ait pas. De plus, leurs architraves d'une
seule pièce auroient été posées naturellement sur les chapiteaux sans être mutilées par leurs extrémités,
comme cela arrive ordinairement aux plates-bandes qui portent sur les colonnes des angles. La dis
position de l'assise, figure y , avec l'affise figure 3, présente une autre façon de disposer les colonnes
beaucoup plus imparfaite, parce que la colonne de l'angle qui se présente de face par son grand
côté, feroit un esfet ridicule, unie dans une même façade avec des colonnes rondes dont le dia-
mètre est plus petit. Ces deux manières de disposer les colonnes ovales par rapport à des colonnes
rondes, répondent à peu près à toutes celles que l'on pourrait imaginer. Je ne prétends pas que
l'on puisse faire beaucoup d'usage de ces colonnes ovales, celles qui sont rondes, leur sont infini-
ment préférables ; mais on ne sera peut-être pas fâché de savoir ce que l'on ignoroit, que les
Anciens s'en sèryoient, & dans des cas extraordinaires on pourrait user de cette ressource.
Fin de la seconde Partis,

IL Partie,

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