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Lortet, Louis; Gaillard, Claude
La faune momifiée de l'ancienne Égypte (Band 1) — Lyon, 1905

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https://doi.org/10.11588/diglit.5426#0007
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H PRÉFACE

serpent, plus un oiseau présentant les formes de l'ibis, mais ayant le bec droit et assez court.
Cet oiseau n'a pas été identifié et l'étude en reste encore à faire. Il serait d'ailleurs très impor-
tant de revoir à nouveau tous ces matériaux, sur lesquels on est loin d'avoir dit le dernier mot.
L'oiseau inconnu et le chacal (momie dorée provenant de Siout) seraient particulièrement
utiles à déterminer exactement.

En 1826, un fouilleur italien, J. Passalacqua, exposa à Paris, pour la vendre, une très
riche collection d'antiquités rapportées d'Egypte. Il obtint, pour le catalogue de cette collec-
tion, la collaboration de plusieurs spécialistes éminents, dont deux s'occupèrent des momies
d'animaux. E. Geoffroy Saint-Hilaire y décrit : un monstre humain anencéphale dont la momie
fut trouvée à Hermopolis au milieu de momies de singes, un chat, vingt-six musaraignes, sept
Falco sabbuteo, un F. nisus, un F. gallinarius, un F. hypogeolis, un Bubo ascalaphus, seize
hirondelles, deux ibis blancs (au sujet desquels il fait remarque]' que l'espèce ancienne a le bec
plus grêle et plus long que l'espèce moderne d'Afrique, mais ressemble entièrement à l'ibis
blanc de l'Inde '), six Crocodilus suchus, quatre batraciens voisins du crapaud, deux couleuvres,
six Cyprinus lepidotus. M. Latreille détermine, dans le môme catalogue, les momies de deux
insectes, le Copris sabœus Fabr. et le Buprestis gibbosa Fabr. (variété entièrement verte2).
Le gros de la collection Passalacqua fut acheté par le Musée égyptien de Berlin, mais j'ai tout
lieu de croire qu'un certain nombre de ces momies d'animaux se trouvent de nos jours au Musée
d'Avignon, où j'ai retrouvé la plupart des végétaux pharaoniques décrits par Kunth dans le
catalogue Passalacqua.

Depuis 1826, plus rien, à ma connaissance, n'a paru sur les momies d'animaux égyptiens
et le seul travail d'ensemble que l'on puisse signaler sur la faune pharaonique est une très inté-
ressante étude de R. Hartmann publiée en 1864 et consacrée à l'examen et à l'identification
d'un grand nombre d'animaux représentés sur les bas-reliefs et sur les peintures de tombeaux
égyptiens3. Les artistes égyptiens, observateurs très fins et très minutieux, étaient d'excellents
animaliers et les figures d'animaux qu'ils nous ont laissées sont souvent comparables aux plus
belles planches coloriées de nos atlas de zoologie. Il est certain qu'en réunissant soigneusement
et en comparant entre elles toutes les représentations d'animaux qui se trouvent sur les monu-
ments pharaoniques, on arriverait facilement à reconstituer presque en totalité la liste des ani-
maux connus des anciens Égyptiens. MM. Lortet et Gaillard se sont déjà laissé tenter par ces
recherches séduisantes et ont su déterminer avec précision quatre espèces d'oies figurées sur le
fameux panneau de Meidoum (IIIe dynastie). Or, sur ces quatre espèces, trois avaient été

1 On sait que MM. Lortet et Gaillard ont remarqué que l'espèce égyptienne ancienne a le tarse bien plus long
que l'ibis actuel d'Afrique.

2 J. Passalacqua, Catalogue raisonné et historique des antiquités découvertes en Egypte, Paris, in-8,
1826, pp. 231-237.

3 R. Hartmann, Versuch einer systematisohen Aufzàhlung der von den allen jEgyptern bildlich darges-
iellten Thiere, mit Rùcksicht auf die Aeutige Fauna des Nilgebieles, dans la Zeitschrift fiïr àgyptische Sprache
und Altertumskunde, Leipzig, t. II (1864), pp. 7-12 et 10-28.
 
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